Prects hijlor,
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Cette différence eft ii légère, que je ne fais aucune difficulté
d’avancer ici que l’Obfervation de Don Eftevan Roxas -y Melo,
eil très-exafte ; on en a employé quelques-unes dans la recherche
de la parallaxe du Soleil que je ne crois pas meilleures je doute
que les Obfervateurs auxquels on en eft redevable, fuffent plus
exercés aux Obfervations aftronomiques que ne l’étoient ie P. Meio
& ie P . Théatin qui l’a aidé. D ’ailleurs, je leur avois laiffé une
inflruction, à laquelle''ils me marquent qu’ils fe font exactement
conformés.
Le thermomètre du I . " a u 6 , a marqué, au lever du Soleil. . . 2 11
A u moment le plus chaud du jour ................ ............... '. . 36
D u 8 au 24., au lever du Soleil.................................................... 21 à ,22
Au moment le plus chaud du jour.................................................. 35 à 36 ’
D u 24. au-30, au lever du Soleil............................................ 21 à 22
A u moment le plus chaud du jour...................................... 34 à 3J
Suivons nos Obfervations météorologiques.
Du 8 au 24 de Juin, il y a eu de très-bellès journées; peu
fans nuages; d’ailleurs, dans cette faifon, le haut de l’atmofphère
eft prefque toujours voilé d’un nuage blanchâtre & uni, plus ou
moins tranfparent, qui empêche cependant rarement de voir le .
Soleil. Il a fait fort foc : quoiqu’il ait paru des orages toutes les
après-dînées, & que le temps ait fouvent été couvert, il n’a point
plu ; auifi les vents de terre ont - ils continué d’être chauds &
brûlans.
Ces vents ont auifi foufflé deux jours de fuite : il y a eu des
jours, le 1 1 fur-tout, qu’ils ont foufflé comme je ne les avois pas.
encore entendu fouffler; les rafîàles reiTembioieni à celles d’un coup
de vent ; je me rappellerai toujours ce jour-là, jufqu’à 11 heures
du matin la brife fut modérée ; alors elle augmenta, & depuis 1 '
heures & demie jufqu’à 2 heures après midi, le vent fouffla avec
une force étônnante ; les rafîàles effrayoient pour ainfî dire, 1 air
étoit obfcurci par une quantité de fable & de pouifière fi grande,
que je n’avois encore rien vu de pareil ; on ne voyoit ni la
campagne ni les Vaiifeaux de la rade, qui ne font cependant qu 1
000 toifos environ des murs de la ville, on eut dit qu’il tomboit
une pluie abondante ; on n’ofoit fo préfenter à l’air, on étoit iur
d’être aveuglé; enfin l’air, par la quantité de pouifière que le vent
t e n o i t perpétuellement élevée, étoit auifi épais qu’il l’eft à Paris
dans les plus forts brouillards. J ’ailois manger au Gouvernement,
chez-M. L aw , à foixante toifos environ de mon Obforvatoire, au
travers d’une vafte place quarrée, fans aucun abri, & qui n’eft que
de fable. Ce jour-là, i r , au fortir de table,.lorfque je voulus rentrer
chez moi, je pris mon Daubachi par le bras , je fermai très-exatfte-v
ment les yeux, & il me conduifit chez moi, comme il aurait fait
fi j’eulfo été aveugle. Pour {es gens du pays , le fable & la pouifière
ne les incommodent point.
J U I L L E T .
Pendant les quinze premiers jours du mois, l’air fut prefque
toujours: couvert le matin,- ou tapiffé dans la haute région d’un
nuage rare, qui permettoit cependant d’obforver le Soleil ; les après-
dînées, vers les 4 heures, on a rarement manqué de voir des orages;
les brifes ont foufflé aflez régulièrement, celle de terre a été violente
à fon ordinaire,-élevant des nuages de fable & de pouifière ; la brifo
du large fe déclarait fort tard , rarement avant 3 heures, le plus
fouvent de 6 à 7 heures. Les vents de terre ont été beaucoup
moins forts le refte du mois, la brife du large eft venue prefque
tous’ les jours d’aiTez bonne heure.
Le 22 , nous eûmes , comme le 4 Juin, une révolution de vents
de Nord-eft, occafîonnée, iàns douée, par un orage qui fo forma
depuis le Nord-oueft'jtifqu’au Nord, comme font ordinairement
les orages qu’on éprouve dans la iailon des vents de Nord.: en effet,
cet orage chaffà dans le Nord-eft ; en même temps la brife qui étoit
paffée' au Sud-fud-eft, revint fubitement fur fes pas, en très-peu
de temps elle fit le tour du compas par le Nord, en paffant fuccefi-
iiyement au Sud-oueft, à l’Oueft , au Nord-ouefl & au Nord;
enfin au Nord-eft , d’où elle a foufflé affez fort pendant un moment;
niais enfin, à 4 heures elle étoit revenue au Sud-eft.
Tome I. ■ T 1 1