autour du b o rd , paroifloit également en feu ; mais une chofe encore
plus curieufe, étoit la mifaine, qui étoit tellement éclairée par les
lames de l’avant que le choc de la proüe faifoit vivement écumer,
q u ’on eût dit que cette voile réfléchilfoit la lumière d’un très-grand
nombre de fanaux : on eût pu lire auprès de la ralingue de cette
Voile* Très-gros temps. Nous étions a la cape.
Longitude orientale... . t . • • ............. • • * 5d °
Latitude auilrale................ ................................. 37* °*
A n n é e 1 7 6 1 .
A lord de la Sylphide, dans ¡on Voyage pour l’Inde.
L e 7 M a i , la mer commença hier au foir à paroître lumineufe
autour du Vailfeau: nous voguions depuis pluiïeurs jours au milieu
d ’un banc de poiffons, & principalement de dorades ; ces poiffons
n ’alloient, ni plus ni moins vite que notre V a ilfe au , & fembloient'
prendre plailir à nous elcortèr: le loir ils jouoierit entr eu x , courant
les uns après les autres : ils iaiiîbient après eux des traînées de
lumière, qui formoient des cercles, des fpirales; ce qui préfentoït
un lpeéiacle fort agréable: peut-être que cette lumière, que leurs
différens mouvemens faifoient naître, plaifoit à ces poilfons, ‘ q u i ,
pendant le jo u r , ne paroilîoient être occupés que de l ’unique foin
de nous fuivre & de nous accompagner.
Longitude.......................................................... . 5 7 J o '
Latitude boréale.............................................. . 14 . J2.
L e 2 J u in , pendant tout le temps que nous avons été à la vue de la
côte de Malabar, jufqu’à h ie r , la mer me parut extraordinairement
lumineufe autour du Navire; on ÿ voyoit une infinité de petits points
lumineux femblables à de petits brilians ou de petits phofphores,
qui duroient plufieurs minutes : la trace que le Vailfeau lailîoit
après lui relfembloit à une large & longue pyramide de lumière
p â le , comme la queue des comètes : cette traînée de lumière étoit
toute parfemée de ces petits points lumineux dont je viens de
d a n s l e s M e r s d e l ’I n d e . 6 9 1
parler. Noirs avons, pendant tout ce temps, eu très - grolîè m e r ,
gros temps , des tempêtes , des o rages, des éclairs & des tonnerres ,
dont on ne peut avoir d’idée qu’après les avoir entendus.
Longitude.................. 8 4.1 4 0 '
Latitude aulirale.................................................... 3. 28.
L e - 9 , le fillage de la F ré g a te , qui avant minuit ne donnoit
aucune lumière, a commencé à en donner alors, & a continué le
relie de la nuit : il étoit de plus rempli d’étincelles pareilles à celles
que j ’ai déjà vues fur la côte de Malabar : l ’écume des lames, qui
étoient très-fréquentes, paroilfoit phofphorique. L a mer étoit très-
dure, temps couvert.
Long itud e ............................................................ 8o ' 30'
Latitude 9. 24.
Premier Voyage à Madagafcar. Retour du fort Dauphin.
L e 1 8 Novembre , la mer a beaucoup étincelé pendant la nuit
autour du V ailfeau ; le fillage paroilfoit une longue traînée de
lumière, parfemée de petits points lumineux & étincelans.
L e 1 9 , la mer a été autant & plus lumineufe q u ’elle le fut
hier : nous avons beaucoup fatigué. Grolfe & énortiie lame de b o u t ,
courte & très-fréquente, qui vient du Sud : vent foible.
L e 2 2 , la mer encore un peu lumineufe : la lame tombe. Nous
étions, pendant ces quatre jo u r s , aux environs du Tropique.
A n n é e 1 7 6 2 .
Deuxième Voyage à Madagafcar, allée & retour.
L e 8 O é lo b r e , la mer a été très - lumineufe : le fillage du
Vailfeau relfembloit à une longue pyramide d ’une lumière p â le ,
mais cependant moins pâle que la veille: cette pyramide étoit auffi,
comme hier, femée de points iuilans, & d’une lumière trè s-viv e ;
ils s’aliumoient & s’éteignoient dans le moment. Je voyois de temps
en temps des efpèces de globules beaucoup plus g r o s , & depuis
S f f f ijl