d ’orages & d’éclairs; nous avions une greffe lame du N o rd . Nous
nous eftimionu de quatorze lieues à i’oueil de Polo-Lada.
L e 1 3 , la m e r , dès qu’il fut n uit, parut femée de petits grains
d’o r , à piufieurs braffes au large ; il ne faifoit prefque pas de vent;
il éclairoit beaucoup : à n e u f heures du foir , il fraîchit fubitement :
nous eûmes du tonnerre. L a pyramide lumineufe étoit très-viv e,
& éclairoit le bas de la pompe.
L e 2 2 , la mer ne fut qu’un phofphore. Révolution dans les
vents de m o u flon , . gros temp s , tempête. Nous étions dans le
go lfe de B en g a le , à environ loixante lieues de la terre.
Je c rois, M o n ite u r , q u ’ à tous ces traits, vous reconnoîtrez ,
comme m o i, l ’é leflricité.
Je fu is , & c .
jDe Pondichlry, le 1." Mars 176}.
O b s e r v a t i o n s fu r les Marées.
I L eft fort difficile d’effimer d’une manière précife la
quantité dont ia mer monte ie long de ia côte de Coro-
mandel. La barre qui eft prefque toujours fort éievée ie long
de cette côte, & qui déploie prefque toujours fur ie rivage
avec beaucoup de force, ne permet pas d’y faire des obfer-
vations aifez exaéles; on s’aperçoit bien à ia vérité que îa
mer eft plus éievée à certaines heures du jour que dans
d’autres; mais de lavoir, à moins de deux à trois pieds, de
quelle quantité elle eft plus ou moins élevée , je penfe que
ié fait eft prefqu’impoffibfo à décider, à caufe des mouvemens
preique toujours convulfifs des ondes de la mer : cependant
au moyen d’une obfervation d’un genre différent que je
cherchois à faire, je conclus que la mer, à Pondichéry, ne
d a n s l e s M e r s d e l ’ I n d e . 6 9 9
monte pas moins que de y pieds 9 pouces, & même de
8 pieds. O r , voici ce qui m’a mené à cette conciufion.
Fort près de mon Obfervatoire, à côté des ruines de
i’ancien Fort, au pied de mon efcaiier ( Voyez la figure y ) ,
étoit aiors un puits, dont i’eau, félon les épreuves que j’en
fis en 1 7 6 8 , eft de très-mauvaifo qualité. Je réfoius, après
cette expérience, de mefurer ia hauteur de l’eau de ce puits
pendant ia faifon piuvieufe & pendant ie temps de ia ieche-
reffe; mon but étoit de lavoir fi i’eau des pluies changeoit
ia qualité de l’eau du puits ; mais après quatre à cinq mefures,
je m’aperçus que l’eau de mon puits étoit fujette au flux &
reflux de ia mer : voici ces Obiervations.
Le rebord du puits mefuré actuellement, étoit de 3 pieds
1 pouce 6 lignes au-deffus du niveau du terrein.
Le 11 Novembre 1768 , au matin, la faifon piuvieufo
étant aiors dans fa force, je mefurai l’eau du puits ; je ia
trouvai de 1 o pieds 4. pouces juftes au-deffous du rebord ;
c’étoit donc 7 pieds 2 pouces 6 lignes au-deffous du niveau du
terrein : ia Lune avoit été nouvelle le 9 à iêpt heures du loir.
Les quatre Obfervations fui vantes ont été faites en 176 9 ,
pendant ia faifon sèche, année qui fut d’une très - grande
sèchereffe à Pondichéry ; car ii eft bon d’obferver que ia
faifon sèche à ia côte de Coromandei i’eft plus ou moins.
Je ne cherchois point, comme je i’ai annoncé d’abord, à
vérifier ie flux & reflux, & à m’affurer de fa quantité ; maigre
ceia, par un événement affez finguiier, ii fe rencontre que ies
jours auxquels j’ai fait ces mefures, tombent fort près d’une
iyzygie 8c de deux quadratures. C e ne fut que ie j o Juin
que je mis dans mon Journal ianote fui vante : I l y a apparence
que le puits efl fiujet aux marées.
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