conféquent â courir les riiques de tomber dans les îles A du*
Çand u , Chagas, &c. d’où l’on ne fe releveroit pas aifément.
Cette objection fe réduit à un fait, favoir à l’exiftence des
vents d’Ouefl, depuis la Ligne jufqu’à 8 degrés environ de
iatitude méridionale; c’eft-à-dire, fi à i’oueft dePol-Veirales
vents d’Oueft font des vents frais réglés, comme il me paroît
qu’ils le fout à l’eft de cette Ifle en avançant vêts Sumatra;
car on feroit fort embarraffé de fa contenance, f i , après etre
parvenu à 7 degrés de latitude en venant du S u d , cent ou
cent vingt lieues à l’oueft de Pol-Véira, & comptant trouver
à cette latitude des. vents frais & réglés de POueft, 011 y
trouvoit des calmes &. des contrariétés. Cependant il fuffit,
pour tirer parti de cette route , que les vents dOueft y
régnent réellement comme i’afiùce M. Dapres ;. car, quand
ils ne feraient pas fi frais qu’ils le faut à l’eft de Pol-Veira,
ils n’en feraient pas moins propres à faire la route projetée;
& il eft très-vraifemblable qu’en la faifon dont je parie;
c’eft-à-dire, en Janvier, Février & Mars_ faifon où la mouflon
du Nord-eft eft dans la forcé au nord de la Ligne, on ferait
plus aifuré de la confiance & de la force des vents d’Oueft 4
qu’on ne pourrait l’être en Novembre & en Décembre;
ainfi je penfe que cette route de M. Daprès eft avantageufe
dans cette feifon.
M. de Joannis, ancien Capitaine de la Compagnie des
Indes, très-bon marin, ayant une très-longue expérience des
mers de l’Inde qu’il avoit parcourues pendant près de qua*-
ranté années, a propofe une autre route pour la même faifoiu
II m’a communiqué à l’île de France plufieurs manufcri#
très-curieux, écrits de là main parmi i*
routp je vais décrire«
M. de Joannis veut qu’en partant des îles de France &
de Bourbon en Février, après s’être bien affiné des vents
variables , on fe maintienne autant qu’on le pourra, entre
3 4 & 3 6 degrés de iatitude méridionale, jufqu’au y z .e degré
méridien de Paris : ce chemin fe fait très-vîte. Parvenu à ce
point, M. de Joannis fait valoir la route le Nord-eft, jufqu’à
la reprife des vents généraux, de façon que l’on puiffe fe
trouver-par y y degrés au moins, fous le a8 .c degré de
latitude, afin, dit-il, de moins gêner là route; d’éviter fe
plus près qui eft toujours inquiétant , & de faire par ce
moyen, plus de chemin : alors on dirigera fa route au Nord-
quart-nord-eft, afin de gagna: le 8o.e méridien , fous le
i parallèle de ip degrés 4 y minutes à j o degrés, ce qui
mettra à environ trois cents cinquante lieues au vent de
I l ’île Rodrigues; continuant de faire valoir ia route 1e Nord-
I quart-nord-eft, on paifera à l’eft de Pol-Véira par 82 degrés
I de longitude ; & on coupera la Ligne par plus Oueft que
I 82 degrés , & pas plus Eft que 8 6 degrés ■ de-ià on ira
I prendre connoiflanCe de l’île de Ceylan vers la montagne
du Capuchon, par 7 degrés 2 5 minutes de iatitude. Cette
route me paroît aufli très-avântageufe à fuivre dans la faifon
dont ii eft ici queftion ; mais pour décider laquelle des deux
abrégerait davantage les voyages; il me femhle qu’il faut
confulter l’expérience.
Je ferai à ioccafion de toutes les grandes routes que je
Viens de décrire, une remarque qui m’a paru très-importante,
& qui regarde aufli les voyages de la Chine quand on y
y eut aller de nos Ifles par le détroit de la Sonde,
Pour aller en Chine ou aux Philippines, en partant des
îles de France & de Bourbon, on a treize à quatorze cents