oueft , nous emjJQrtbit-8Y.ee «lié: elle nous avoit approchés du banc
à moins d’une encablure ( cent toifes);, nous i ’àpcrçume.s dans
une u'èsrgrande étendue. O n le.reconnoît à la couleur de la mer
qui paroi (Toit plus agitée que là où nous étion? , comme fi c’eût
éié un. trait de .vent qui eût paffé par-là. L a mer étoit clapoteut'e ;
pendant qu’où.nous. étions, .elle étoit tranquille, ayant diminué dé
fo n d , à ne trouver plus que huit braffes & demie à n eu f braflés.
Nous mouillâmes; nous tâchâmes en vain de fortir du canal pendant
la nuit. A fept heures du matin , nous cherchâmes profiter d une
foible hrife du S u d-ou e ft, à la faveur de laquelle nous nous portâmes
au Nord-oueft , pour nous tirer d’où nous étions, & pour
nous écarter du banc. ;Nous avions toujours le plomb à la main,
& trouvâmes des fonds continuellement inégaux , de 8 hraifes,, de
i o , de i i , puis de 8 , puis de r i & de > a : ce fut-Ià qu’il fallut
encore laiifer tomber l ’ancre faute de vent.
Pendant toutes ces différentes manoeuvres, j ’obfervai ce que les
Marins appellent la matée* h è z M a» ', le courant fut fi violent,
q u ’il paroiffoit faire au moins quatre noeuds ( une lieue un tiers
par h eure). L e VaifTeau pendant ce temps, étoit évité du Nord-
oueft : je Vayois paifer la mer le lon g du b.ord, & de la poupe à la
p roue, elle reffembioit à un fillage. Il ventoit un peu du Nord-eft;
malgré ce v en t, le Yàiffeau refis évité d it Nord-oueft , c ’eft-à-dlre,
du côté d’où venoit le courant. Peu -à -p eu le:.calme v in t , à dix
heures il n’y avoit plus de yent ; pour lors le, courant n étoit plus
fi violent. A onze heures il n ’en paroiffoit plus ; le VaifTeau a pré-
fenté la proue à tous les points de l’horizon fucceffivement. A midi,
le courant avoit repris une nouvelle direction , & a midi & demi il
venoit du Sud-oueft avec la même force q u ’il étoit venu le matin
du Nord-oueft. A deux heures il avoit beaucoup diminué.
L e 4 , pendant toute la journée, la marée vint du Nord-oueft,
de l ’Q u e ft & du Sud-oueft fucceffivement; la Lun e étoit dans
fon p le in , qui étoit arrivé la veille vers les huit heures du foir. Les
Pilotés de Macao font beaucoup d’attention a la marée avant que
de s’engager dans le détroit.
Leur manoeüvre les conduit immédiatement au milieu d u c a n a l,
par le moyen de deux fignaux q u ’il.Xetnbjeroit. que là. Nature eût
placés là exprès pour fervir de balife aux Vaifleaux.
C ’eft du çôté de la terre; là montagne de Pa rcela r, qui eft dans
là prefqu’Ifle , & de l ’autre côté du détroit, les îles d’A r u , dont la
plus E J l eft nommée, furies Cartes portugaifes, l ’île dé DémdrcatioA ;
cette Ifle & la montagne de Parcelar , font exàélemént E ft & O u e f t ,
de manière que la ligne E J l & Guejl pafle par lé milieu du canal;
quand on eft parvenu dans cette lig n e , on eft en bonne route.
Les Pilotes de Macao fo n t , continuellement les relèveméns de ces
points en paflànt le détroit; rarement ufent-ils de. la fon d e , mais
notre premier Pilote m’aflura que fi nous euffions eu du vent pendant
la n u it, il auroit franchi le canal'au moyen de la fon d e , & que je
n ’eufle pas couru plus de danger que je n ’en avois couru dans le
détroit du Gouverneur.
, Nous appareillâmes le j à fix heures du matin, & achevâmes de
pàller le détroit avec un joli vent frais de Sud-eft. A m id i, nous
obfervames 3 degrés 6 minutes de latitude, & nous étions de.
i 6 minutés ( cinq lieues un tiers ) au nord de la plus oueft des
îles d ’A r u , nommée par.les Portugais, île Grande. M o n obfervation
donne donc z degrés. 5 o minutes pour la latitude de cette Iiïê. .
M . Daprès dit ¿jue la latitude des îles d’A ru eft de z .degrés
49 minutes , & que les anciennes Cartes les placent i 5 minutes plus
Sud. M o n obfervation confirme donc encore la pofition que M .
Daprès donne à ces Iiles ; elle aflure en même temps la pofition
de Parcelar, puifqu’il c il dans l’Eft.des. îfîes d’Aru.
Nous avions befoin d ’eau. L ’ufage des Vaiffeaux de Macao eft
d’aller la faire à P o l-P inan g , ©n la fait.,; comme je fa i dit,, avec
trop de peine, à M a la c ca, à çaufe que la mer monte trop avant
dans la riv iè re , qu’il faut la remonter fort loin pour avoir de bonne
éau; attendre par conféquent la baffe m er , & énfuite.le retour de
la marée .pour s’en retourner, parce que., la rivière n ’eft pas allez
profonde pour les chaloupes. . :
Nous voulions donc faire le Nord-oueft pour prendre cotlnoilfance
H h h h i;