L ’étang dfQu.lgaret eft beaucoup pies élevé- que ceux-là,
piijfqu’onj ne te trouve que lorfqu’oiî. eft déjà parvenu fur la
pente dû coteau. Q t , toutes ces eaux me paroiffent. avoir été
filtrées au travers, de ia terre fablonneufe dit coteau, p ve.niï
du. grand étang de des montagnes de Gingi. Ç ’eft de-Ii,
fans difficulté, que proviennent ces étangs & ces lourcesque
l ’on voit continuellement couler- de ce côté-ci le long & au
pi.ed du coteau ; car ce coteau, eft trop* peu çonfidérable pour
fournir, par lui-même, cette nappe d’eau que l’on rencontra
le long de fon pied, dans une étendue de pfus, d’une demi-
fieue, nappe d’eau quii me tarit point; de- plus, on paffq
lôuvent* quatre à cinq mois fans vois tomber une goutte dé
pluie fîtr le coteau ; ces lources feroienî; donc bientôt taries ;
le puits qui. eft proche la chaufferie des Maçons , fur le haut
de ce coteau, ne sèche jamais,,, de quoiquit ne foi.t pas
tout-à-fiiit fur l’endroit le plus élevé du coteau,, de qu’il ait
y o pieds environ, de profondeur, le niveau de ion* eaUiroe
paroît iùpérieur à la plaine de ce* côté-ci, de à- tous les étangs1
dont je viens de parlas; ainfi,, de. lautre côté, dans le
Nord-oueft du coteau, l’on doit retrouver cette même nappe
d’eau , en creulânt, dans cette vafte plaine qui] s’étend juft
qu’aux montagnes, de Ging i, à quinze Jieues, à i’Oueft &
au Nord-oueft de Pondichéry; c’eft. auffi dans cette même
plaine, à l’entrée & du côté de nos polfeffions, qu’eft; le
grand étang, à. deux lieues feulement de Pondichéry ; cet
étang eft le réfervoir d’une partie des. eaux des. montagnes
de Gingi & de la plaine dont je viens, de parler : il y a
donc bien de l’apparence que les eaux , dont j’ai donné
fexamen au Çonfeii Supérieur, proviennent des mêmes
fources.
Quoi qu’il eft fo-it, l ’eau d’Oulgaret eft certainement fupé-
rieure en qualité à l’eau des Limites,; c ’eft cette qui a le
mieux ioutenu les expériences, comme je l’ai fait voir ; &
quoique. l’eau de Valdaour foit auffi très-bonne,, il y a
cependant une petite -différence entre ces deux eaux : mais
cette différence eft fi légère, qu’elle ne mérite ¡pas qu’on y
f a i t e la moindre attention ; de sforte qu’on peut le fervir
également de l’une ou de l’autre pour l’ufage de la v ie , fan«
aucune crainte : tel eft mon lèntiinent. A Pondichéry, le aty.
Août 1768 (a ).
( a ) Une autre propriété que j ’ai
remarquée à ces eaux, eft celle de
diiïoudre & de délayer parfaitement &
en très-peu de temps l’encre de la
Chine, propriété que n’ont point, au
même degré, nos eaux à Paris.
Pendant Ieféjour d’environ dix-huit
mois que j’ai fait à Manille, je me fuis
toujours fervi d’encre de Chine.; on ne
connoît point, ou prefque point, aux
Philippines-, d’autre efpèce d’encre :
j’y vis des écritures qu’on m’aiîura
avoir foixante ans & plus d’ancienneté;
l’encre mè parut auffi fraîche que iï on
l’eût nouvellement jetée fur le papier.
La façon de la préparer eft très-iîmple.,
& ne coûte point de peines : on met
dans un vafe quelconque un morçeau
d’encre de Chine, plus ou moins gros,
on verfe de l’eau du pays par-deifus ;
en moins de trois jours l’eau diviiè
l’encre., & -la diffiout ànn point qu’elle
coule auffi-bien que le peut faire notre
encre commune; de plus,, on trouve
un avantage à fe fervir de cette encre,
celui de conferver Ie€ plumes , en forte
que la même peut vous fervir très-
long-temps , elle sèche auiïL à mefure
qu’elle coule fur le papier, ce qui eft
de la.plus grande commodité. J ’emportai
avec moi, à Pondichéry,, une
petite provffion de cette encre, dans
l ’intention de n’en employer jamais
d’autre ; mais n’ayant pu réuffir en
arrivant ici, à la bien délayer, j ’ai
‘encore lamajeure partie de cette encre :
à Pondichéry je Ia.préparai comme I’o.n
fait à Manille, avec de l’eau du pays ;
l’expérience me réuffitjégalement, en
forte que tous mes Journaux , depuis
Manille, font écrits avec ¡cette même
encre ; mais à Paris ce ne fut pas la
même chofe. L ’on connoît la manière
dont les Deffinateurs la préparent pour
s’en fervir ; leur moyen eft long, & il
faudroit.beaucoup de temps pour obtenir
par cette méthode une -certaine
quantité d’encre bien délayée, &
A a a a i j