car Pondichéry & Montdeiy font, à peu de choie près,
fous le même parallèle. La Carte à grands points de M.
Daprès - donne pour la largeur de cette preiqu’île par da
même latitude j d o' o"; ce qui fait une exaélitude on ne
peut pas plus grande, & qu’on ne trouve point dans les.
autres Cartes.
Avant que de repaifer en Europe, j’aurois bien voulu aller
vifiter l’archipel qui eft au nord de l’Ille de France , & en
déterminer la pofition ; je voulois faire la même choie le
long de la côte de l’E il de Madagaicar, île que nous fréquentons
beaucoup, &. que nous connaîtrons très-peu. Cet
ouvrage, qui demandoit plufieurs années de féjour dans ces
mers, me dédommageoit en quelque forte, & me faifoit
attendre le paiîàge (en 1769) de Vénus fur le Soleil, le feu! &
dernier paiîàge que la génération préfente put efoérer de voir.
Je réfolus dès-lors de ne point fortir des mers de l’Inde qu’à
cette époque; de faire toutes les obiervations qui le préfon-
teroient fur la Géographie, l’FIiftoire Naturelle, la Phyfique,
l’Aitronomie, la Navigation , les Vents & leS Marées. Je ne
pus point aller vifiter l’archipel au nord de l’Ifle de France ;
mais je fis plufieurs voyages à Madagaicar; je commençai
par le fort Dauphin, où nous âvoiis eu, du temps de M. de
Flacourt, un établi ifément dont je vis encore des relies en
1 7 6 1 . Je fus fingulièi'ement frappé, pour le dire ici en
pailànt, de la beauté de cette île , & de la fertilité dont elle
me paroiiîbit être en comparaifon de l’Iiïe de France. •
Je déterminai la longitude du fort Dauphin par le moyen
de la Lune; je levai géométriquement le plan de la baie &
des environs; je.fis différentes recherches fur la nature &
fur la compofition du terrein, fur les différentes efpèces de
coquillages, tant de mer que de terre, que l’on trouve au fort
Dauphin, & généralement fur tout ce qui pouvoit intéreffer
l’hiiloire naturelle de cette partie de Madagafcar.
Je n’eus garde de négliger les marees, dont la çpnnoif—
fance, dans la Zone torride, tient au fyilème phyfique de
la théorie de la Terre; mais quoique je puiifé affiner que la
mer, dans les grandes marées, ne monte pas plus de trois
pieds au fort Dauphin, j’ai trouvé tant d’inégalités & de
bizarrerie dans l’heure de ¡a pleine & de la bailè mer, que je
ferais téméraire de vouloir fixer quelque choie à cet égard.
Le fort Dauphin eil yraifemblablement trop voifin du
canal de Mozambique ; & la pofition du cap, par rapport
à ce canal, fait fajjs doute fortir la mer des règles auxquelles
elle ièmble être affujettie entre les Tropiques.
C ’eil iàns doute auffi par la même raifon , à laquelle fe
joint celle qu’on peut tirer de la hauteur & de la diipofition
des montagnes de la partie du Sud de Madagafcar, que l’on
font au fort Dauphin pendant toute l’année, un vent prefque
toujours forcé ou très-violent du Nord-eft, & que la mer
n’y monte qu’une fois en vingt-quatre heures lorfqu’on peut
remarquer quelque marche réglée dans fes eaux.
Les vivres font excellons au fort Dauphin : le poiiîbn y
eil très-abondant & très-bon ; la volaille de même : le boeuf
11e pèche que parte qu’il eil trop nourriiîant; il occafionne
à beaucoup de perfonnes une maladie fort dangereufe, dont
parie M. de Flacourt dans fon hüloire de Madagaicar : il
enfeigne en même temps les moyens de s!en préforyer : ce
fut de cette maladie dont je fus attaqué trois à quatre jours
. après mon retour à l’Iile.de France, pour n’avoir pas ufé des
moyens enfeignés par M. de Flacourt ; cette maladie fut une
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