Cérémonies
religieufes ,/
tome VU
développés que ceux des Chinois, dont I oeil eil bride, fe
couleur eil d’un noir tant foit peu plus clair que celle des
Malabars; fa taille eil ordinaire; il eil fort parefleux. Mais
des caufes p'nyfiques peuvent avoir altéré ou changé i’orga-
nifation de i’eipèce.
Cette tradition des Tamoults m’a fait penfer que les
Egyptiens pourroient bien être une colonie chinoife ; car s il
eil hors de doute que les Chinois foient venus anciennement
commercer à ia côte de Coromandel & au Maduré, & qu’ils
y aient eu une efpèce de ville ou de colonie, à-peu-près
comme nous autres Européens en avons aujourdhui a la
même côte; ces Chinois ne pourroient-iis pas avoir poulie
leur commerce juiqu’à ia mer Rouge ! Le plus difficile étoit
fait en venant de Chine au Madure : au lieu qu il n exille
aucune tradition dans l’Inde que les Égyptiens y aient jamais
paru ni commercé.
Je ne donne ceci que comme une conjeélure, Oit une
idée que l’on pourrait peut-être étendre davantage, & je ne
prétends pas par-là chercher à diminuer la force des preuves
dont s’ell fervi un des plus favans hommes de ce fiècle pour
établir que les Chinois étoient une colonie d’Ëgyptien?.
Quelques auteurs prétendent que Foé ( divinité chinoife }
vient de' l’Inde, foit de l’île de Ceylan , loit du continent
voifin. Selon eux, ce F oé parut vers le temps de Salomon ;
il propofa fe nouvelle doélrine aux Indiens, & M réunit
fans- peine à la leur faire recevoir ; il mit fes dogmes par
écrit ; & vers l’an 6 5 de J. C . les difeiples de' ce philofophe
portèrent en Chine fes dogmes ; ils furent traduits dans la
langue chinoife & très-bien reçus du peuple.
Les Chinois trouvèrent| par ce qu’ils connoiffojent des
Indiens chez lefquels ils alloient fréquemment, que ce que
les feclateurs de F oé difoient de l’époque de 1a mort de ce
philofophe, cadroit parfaitement avec leur chronologie; ainfi
voilà Foé divinifé en Chine dans le premier fiècle de l’ère
chrétienne ; mais il y avoii pour lors long-temps qu’il i’avoit
été dans l’Inde à la côte de Coromandel & à Ceylan, fous
le nom de Baouth, puifqu’il paroît prouvé que les Brames
étoient à ia côte de Coromandel dans le premier fiècle
de l’ère chrétienne, & les Brames y avoient trouvé Baouth;
M. Bailly prouve qu’ils y étoient du temps de Pythagore,
cinq- ou fix cents ans avant J. C . ( l’on peut voir i’Hiitoire
de i’Ailronomie ancienne ) Il reile à fevoir aéluellement ii
cette divinité eil véritablement de race indienne on chinoife,
& c’eil ce qu’il n’eft point aifé à 'débrouiller.
Premièrement, Baouth, Faoath ou Foé, ne font vraifembla-
blement que la même divinité, que les caractères.diftinélifs deslangues
indiennes & chinoifes ont fans doute ainfi défigurée,.
ce qui arrive à tous les noms propres dans toutes les langues»
La ilatue de Baouth que j’ai vue à Virapatnam ne paroît être
qu’un modèle de F o é, comme F oé fembie l’être de Baoitth r
-ainli Baouth ¡¿Sommonacodum., Faouth ou F o é, Iont fens
doute la même idole: mais cela ne nous dit point fi. ëlle eil
indienne ou chinoife.
Secondement, lès Tamoults qui feint d’accord à dire qu’ils-
ont adoré pendant long-temps Baouth, ne conviennent point,
d’avoir cherché à faire des proféiites-hors leur pays, ni d’avoi£"
par confëquent porté en Chine les dogmes de Baouth; ils
m’ont dit au contraire, que ce font les Chinois eux-mêmes »
qui venant alors commercer dans l’Inde, & ayant formé une
colonie à l’endroit où l’on yoit aujourd’hui Negapatnatn*