
A n. 599.
v u . E p i f t - i z o
IZI.
S i r 7 f 7 .a d .E p . i z c
E r e d e g . ç . 4 5 .
VI ¿1. Epifi. 1 17 *
X I .
C y r i a q u e e n
E f p a g n e .
v u . E p i j l . i z j .
vii. iztf.
150 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Vers le m êm e -rem s , faint Grégoire é c r iv it en-
c-oreàSyagrius d’Autun , 6c aux deux jeunes rois ,
en faveur d’Urfic in évêque de T u r in , à qui on
avoir ôté quelques églifes de ion diocefe. Les Lombards
ayant fait une irruption dans les Gaule s, fu rent
battus 6c repouffez par le duc M o nm o l, ôc
o b lig e z de ceder au roi Gontran, les ville s d’Aoufte
ôc de Segufium ou Sufe , avec tout le territoire.
Le roi Gontran fournit le païs de Sufe à l ’églife de
Maurienne. On y avoir même ordonné un nouvel
ev êqu e ; ôc on avoir enlevé des biens de l’églife de
T u r in . C ’eft de tous ces g r ie f s , que faint Grégoire
demande la réparation.
D idier évêque de Vienne , prétendoit , que le
faint iîege a voit autrefois accordé quelques p r iv ilèges
à fon églife , & entre-autres l’ufage du pallium
-, ôc en demandoitle rétabliffement. Saint Grégoire
lui répond : Nous avons fait chercher dans
les archives de nôtre é g life , 6c on n’a rien pû trouv
e r. Faites chercher entre les titres de la vô tre ; &.
fi vous trouvez quelque p ie c e , qui nous puiife in f-
truire , aye z foin de nous l’envoyer.
De Gaule , l’abbé C y riaq u e pafla en Efpagne ,
apparemment pour y faire auifi tenir un concile. Il
portoit des lettres à faint L e an d re , au roi Reca-
r ed e , 6c à Claude grand capitaine , très-vertueux,
ôc en qui le roi avoit grande confiance. Dans la
lettre à faint Leandre , faint Grégoire fe plaint de
la charge de l’épifcopat , comme il faifoit dès le
commencement. Je ne fuis p lu s , d it - il , celui que
vous avez connu. En montant au dehors, je fuis
L i v r e T r e n t e -S i x i e ’m e . g 151 — - — *
déchu au-dedans. J’avois defirp , fuivant les traces A n. 599.
de mon divin chei d’être l’opprobre des hommes ,
6c l’abjeêtion du peuple. Maintenant je fuis accablé
de cette dignité onereuie, une infinité de foins
m’étourdiffent 6c me déchirent. Mon coeur n’a
point de repos ; il eft toujours plongé dans des pen-
fées b a ffe s , fans pouvoir prefque s’ élever un moment
à la contemplation. Mon ame eft engourdie
6c prefque réduite à la ftupidité : étant contrainte
à s’appliquer aux chofes terreftres ; 6c quelquefois
même , à faire des fautes par dégoût. Il finit
fa lettre en marquant , qu’il lui en vo yé le pallium ;.
6c il ajoute dans la-lettre au r o i , qu’il le fa it en
confideration de l’ancienne coûtume , 6c du mérité
de Leandre.
C e tte lettre au roi Recarede eft pleine de loüan- 117,
ges , du zele qu’il avoit montré en procurant la
converfion des Gots .fes.fuj.ets, mais faine Grégoire
y ajoute des avis modeftes, l’exhortant aux deux
vertus les plus rares dans les princes , l ’hiimilité 6c
la pureté du corps. A y e z foin, a joûte -t-il, de ne vous
pas laiffer furprendre â la colere , 6c de ne pas faire
prom ptement tout ce qui vous eft permis. La colere
même en puniffant les coupables, ne doit marcher
qu’après la raifon , ôc lui obéir comme un efc lave .
Quand elle eft la m aître ife , elle fa it paffer pour
juftice la cruauté même. Saint Grégoire loue auifi
le ro i, de ce qu’ayant fait une conftitution contre
les Juifs, il avo itre fu fé une grande fournie d’argent,
qu’ils o ffro ien t, pour en obtenir la révocation. Il
avoit envoyé des prefens à l’églife de faint Pierre;,