
A n . 603.
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Af&ircsd'Efpagne.
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zjq H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
Grégoire, à l ’égard de fes confrères.
Deux évêquesd’Efpagne, Janvier de Malaca , &c
Eftienne d’une autre églife , fe plaignirent au pape
faint Grégoire d’avoir été dépofez & chalfez de
leurs fieges, parinjuftice & par violence. Il en-
vo y a fu r le s lieux le défenfeur Jean , pour juger ces
deux affaires, comme délégué du faint fiege ; &c
lui donna deux capitulaires ou mémoires inftruc-
tifs dont le premier porte : S’il n’y a aucun crime
prouvé contre l’évêque Janvier , il doit être rétabli
dans fon fiege ; & celui qui a été ordonné à fa
place , étant privé de toutminiftere ecclefiaftique ,
lui fera l iv r é , pour letenirenpr i fon , ou nous l’envoyer
. Les évêques qui ont eu part à fon ordination,
feront privez pour iix mois de la communion du
corps &: du fang de N. Seigneur , & feront pénitence
dans un monaftere: ma is , s’ils viennent en
péril de mo r t , on ne leur refufera paslç viatique.
Que fi les évêques d i fen t , que la crainte du ma-,
giftrat lésa fait conientir à cette dépofition , on
abrégera le tems de leur penitence. Si celui qui a
ufurpé le fiege de Janvier eft m o r t , & qu’un autre
ait été ordonné à fa place, fa faute eft moindre,
parce qu’il femble avoir fuccedé à un mort : i l
pourra être évêque dans une autre églife vacante ,
& fera feulement exclus de celle de Malaca, fans
pouvoir jamais y revenir. Comi t iolus , c’eft le ma-
giftrat dont on fe p la igno i t , fera condamné à reparer
tout le dommage, que l’évêque Janvier a fouf-
fert par fa v iolence, ô i l ’évêqueen fera cru fur fon
ferment.
L i v r e T r e n t e - S i x i e’m e . ï 3 i -----------.
Quant à l’évêque Ef t iene, il faut premièrement A n . ¿01.
examiner fi le jugement a été rendu dans les formes.
Si les témoins ont été differensdes accufateurs,
s’ils ont depofé en fa prefence 6c avec ferment ;
fi l’on a écrit le procès , s’il a eu la liberté de fe
défendre. Il faut examiner les perfonnes des accufateurs
& des témoins: leur v i e , leur condition ,
leur réputation. Si ce ne font point des gens de
n e â n t ,o u d e s ennemis de l’accufé ; s’ils ont parlé
par oui dire, ou de fcience certaine; fi l’on a pro- . .
noncé la fentence en prefence des parties. Que fi
quelques-uns des chefs d’accufation n’ont pas été
prononcez , il faut examiner fi ce font les plus légers
, ou les plus griefs. Le refte eft femblable à ce
qui regarde Janvier. Mais ces réglés de procédure
font remarquables.
Le fécond mémoire, dont le défenfeur Jean fut
chargé, contient les extraits de plufieurs loix, pour xl Er^- s(-
établir le droit fur les principaux articles de fa
.commilfion. Sçavoir qu’un prêtre ne doit être jugé
que par ion évêque : que la violence commife contre
un évêque dans fon é g l i fe , eft un crime capital
& public , comme celui de léze-majefté : que l’é v ê que
ne doit point être traduit malgré lui devant le
juge laïque, ni jugé par les évêques d’un autre
province. Sur quoi le mémoire ajoute : Si l’on dit
que 1 evêque Eftienne n’avoit ni métropolitain , ni
patriarche ; il faut répondre , qu’il devoit être jugé ,
comme il 1 a demandé, par le faint fiege , qui eft le
ch e f de toutes les églifes. Av e c ces mémoires eft
la fentence en faveur de l ’évêque J a n v ie r , par la