
4-tt H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
concile, ofe enfeigner ou avancer une ou deux vo-
lontez en Jefus-Chrift : s’il eft évêque , prêtre ou
clerc , nous ordonnons qu’il foit interdit de toute
fonction du facerdoce ou du miniftere: s’il eft moine
ou laique , nous le feparons de la communion du
corps 8c du fangde Jefus-Chrift, jufques à ce qu’il
rentre dans fon devoir.
L’eéthefe fut auffi envoyée au pape Severin, & à
Cyrus patriarche d’Alexandrie : comme il paroîe
par la lettre de ce dernier à Sergius.de C . P. qui
commençoit ainfi : Comme jetoispreft d’envoyer
mes réponfes à C . P. Euftathe maître de la milice
eft arrivé , & m’a apporté vos lettres, contenant
la copie de l’expoiïtion de la fo i, faite fia propos &
fi prudemment, par nôtre très-pieux empereur, 8c
envoyée à Ifaac très-excellent patrice 8c exarque
d’Italie : comme devant être approuvée par nôtre
très-faint frere Severin , qui d o it , Dieu aidant,
être ordonné à Rome. Je l’ai lue avec foin , non
pas une ou deux fois, mais plufieurs j 8c cette lecture
m a r é jo iii, 8c ceux qui étoient avec m o i,
voyant une explication qui brille comme le foleil,
8c enfeigne nettement la pureté de nôtre fai. J’ai
rendu grâces à Dieu qui nous a donné un conducteur
fi fage. Plaife à celui qui l’a rendu tel dans
les chofes fpirituelles, de lui donner la force contre
les ennemis , afin que nous puiflions dire : Il
nous a délivré trois fois : favoir de la puiffancc du
tyran , c’eft Phocas : de l’orgueil des Perfes r & de
l ’irïfolenee des Sarrazins. Au refte vous fçavez que
je tiens vôtre doétrine, que je m’y conforme ejntic-
L I V R E T R E N t E-H U I t I e ’ .ME, i 413
rement: 8c par confequent, que j’embraiTe avec joye
l’expofition de l’empereur, Soit que le pape Severin
reçût l’eéthefe , foit qu’il fut déjà mort quand elle Cône. Later.
. . \ t-» *1/1 ^ • te, 11 arriva a Rome : il elt certain qu elle ne rru t j• amai8 s ^fecr,i' P'iiO'
approuvée par le faint fiege ; mais au contraire con-ï
damnée 8c anathematifée ; particulièrement par le
pape Jean IV . Le patriarche Sergius ne furvêcut
gueres à la publication de l’eébhefe : car il mourut la
même année 639. indiékion douzième, après avoir
tenu prés de trente ans le fiege de C . P. L’empereut
Heraclius lui fit donner pour fucceffcur Pyrrus,prê-t
tre 8c moine de Chryfopolis prés de Calcédoine
déjà lié avec Sergius d’une étroite familiarité. L’empereur
lui-même le nommoit fon frere, parce qu’il
avoit levé des fonds fa foeur. Si-tôt que Pyrrusfut
Patriarche , il ne manqua pas d’approuver l’eèthe-
fe d’Heraclius. Il tint pour cet effet un concile à Mtxla
hâte, & fans obferver les formalitez neceffaires ;
où après avoir donné de grandes loüanges à rem-/«r-i?-10(-
pereur , il ordonna que l’eéthefè feroit fouferite
par tous les évêques, tant prefens qu’abfens, fous
peine d’excommunication.
Les voeux de Cyrus contre les Mufulmans , ne x x m .
r J . . . f -p , Conquêtes des
furent pas exaucez, oc jamais ils xle pouiierent leurs Muruimans.
conquêtes avec plus de rapidité. Dés l ’an 638. ils Theiph.[a«i
prirent Antioche ; le calife Omar envoya M o a v ia l8' ?' l8î"
fils d’Aboufophian , en qualité d’émir, pour commander
à tout ce qu’ils poffedoient depuis l’Egypte
jufques à l’Eufrate. A in fi la Syrie paffa fous leuf
puiffance,après avoir été fous celle desRomains pendant
70 4 . ans depuis que Pompée en fit la conquête
F f f iij