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4 4 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ture , qui parle tantôt de fa divinité , & tantôt de
fon humanité. C ’eft ainfi que faint Maxime excufe
le pape Honorius. Le fecretaire de ec pape & de
Jean IV . dont faint Maxime parle i ç i ,é t o i t un
abbé nommé Jean.
Pyrrus fembla fe contenter de cette réponfe, en
difant : M on predeceifeur a pris cela trop Amplement,
en s’attachant aux paroles. A quoi faint Ma-,
xime répondit : Je vous dis en vérité , rien ne m’a
tant aliéné de vôtre predeceifeur, que fes variations.
T an tô t il approuvoit, que l ’on nommât d iv ine
cette unique v o lo n té , & faifoit ainfi le V erb e
incarné Dieu feulement. T an tô t il d ifo i t , que.c’é-
to it une volonté cônfultative ; & fuppofoit un pur
h om m e , qui déliberoit comme nous , & ne diffe-,
roit en rien de vous & de moi. T an tô t il d ifo i t ,
que cette volonté étoit hypoftatiquç : ainfi fuivant
la différence des hypoftafes,il introduifoit différentes
volonte z entre les perfonncs confubftanricllcs,
T an tô t approuvant que l’on nommât cette volonté
proteftative, il introduifoit une union habituelle,.
C a r la puüTance, l’au to r ité , la lib erté., viennent
du choix , & non pas de la nature. Quelquefois
fe joignant à ceux qui difpicnt, que,ccçte v o lonté
eft non feulement lib r e , mais arbitraire , il
faifo it de Jefus-Chrift un pur h om m e , &c même
un homme changeant & peçheur : puifque le librc-
arbitre fait juger des contraires , chercher ce que
l ’on ign o re , & délibérer fur çe qui' eft incertain.
D ’autres fo i s , trouvant bon que l’on nommât
cette yolonté ceçonomique ; il donnoit lieu de
L i . v . r e t r e n t e - h . u i . t i e ’ m e . 1 4 4 4
dite qu’avant l’oe conomie ; c’eft-à-dire l’incarna- .
t io n , le Verbe n a v o it point de volonté ; & d’au- N , - 4 J -
très abfurditez femblables.: - ; { i, ;
' Pyrrus voulut enfuite'rejetter la faute de cette
divifion fur faint Sophrone de Jerufalein , comme
ayant remué à eontre-tems la queftion des
deux opérations : â quoi faint Maxime répondit
ainfi : j e ne comprends- pas quelle excufe vous
pouvez apporter, d’accufer fi aigrement un innocent.
Car dites-moi-par la venté même 4 quand sup-Hy-xw
Sergius écrivit à Théodore de Pharan», & lui e n - “' 4°\
voya l’écrit prétendu de Menas., par le moyen de
Sergius Macaronas évêque d’Arfinoé ; lui deman-
I dant fôn a v is , touchant la doétrine d’une opération
& d’une volonté contenue en ce libelle, & en
reçut une réponfe, qui l’approuvoit ; où étoit alors «
Sophrone? Et quand il écrivit deTheodofiopole
à Paul le borgne Severin, lui envoyant, l’écrit de
Menas & l’approbation de Théodore de Pharan ?
Ou quand il écrivit à George Arfan Paulinifte, de
lui envoyer des paifages touchant l ’unique opération
: ajoûtant dans la lettre , qu’il s’en ferviroit
pour réunir t’églife avec eux? Ou quand il écrivit à t- Hs<
Cyrus de Phafis, qui l’avoit confulté fur la queftion
I d’une ou deux opérations, & lui envoya l ’écrit de
Menas ? Et quand Sergius ayant commencé à publier
fo n erreur, & à pervertir la plus grande partie
de l’églife : le bien-heureux Sophrone l’avertit avec
l ’humilité convenable à fa profeifion , fe jettant à
lès pieds , & le conjurant par la paillon de Jefus-
Chrift , de ne pas renouvelle!; un difeours des he-
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