
A n . 64.1,
X X V .
4 x 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
qui foûtenoit un autre Heraclius fils de Conftan-
tin ; enforte qu’Heracleonas fut obligé de le faire
couronner par le Patriarche Pyrrus ; & on le nomma
Apologie tl’Ho-
norius par Jean
IV.
te. j. conc. p. 1758
C o n f ta n t in , comme fon pere, ou plûtôt C o n f -
tant : car il eft plus connu fous ce nom. Pyrrus
craignant la populace animée contre lu i , entra de
nuit dans 1 egliie, & après avoir falué toutes les choies
faintes, ôta fon pallium & le mit fur l ’au te l,
difant : Je quitte un peuplé indocile fans renoncer
au facerdoce. Il fe cacha chez une femme p ieu fe ,
8c prenant fon tems il paifa à C a lc éd o in e , & en-
fuite en A frique. A fa place on fit patriarche de
C . P. Paul prêtre 8c oeconome de la grande églife r
au mois d’Oôtobre de la quinzième indiôtion la
même année 641. Il étbit auiïi Monothelite , &
tint le fiege treize ans. Peu de tems après le fenat
fit couper la langue à Martine , 8c le nez à Hera-
cleonas, 8c les exila tous deux. A in fi C onfiant petit
fils d’Heraclius demeura feul empereur, 8c régna
v in gbt-ifeepptt ans.
Quand lé pape Jean eut appris que Conftantin
avoit fuccedé à. fon pere Herac l ius i l lui écrivit
une ap o lo g ie , pour le pape H on o r iu s , où il parle
■ ainfi : Nous recevons grand nombre d’avis de divers
co te z , qui nous apprennent, que tout l’O c c ident
eft fcandalifé, par les lettres que répand nôtre
frere le patriarche Pyrrus : enfeignant des chofes
nouvelles contre la fo i , & prétendant tirer à fon
fentiment nôtre prédcceifcur H on o r iu s , quoiqu’il
en ait été entièrement éloigné. Le patriarche Scrgius
de vénérable mémoire, lui écrivit que quelques-
L i v r e t r e n t e -h u i t i e ’ m e ? 4 1 9
uns admettoient enJefus-Chrift deux volonte z con- *-------------
traircs: à quoi Honorius répondit, que Jefus-Chrift N< i P S
eft tout enfemble Dieu parfait & homme parfaits
mais quêtant venu reparer la nature humaine, il eft
feul conçu 8c'né fans péché. C eft pourquoi il n’a ? . i 7< o . a . .
jamais eu deux volontez contraires, & la volonté
de fa chair n’a point combattu contre la volonté de
fon efprit. Nous avons ces deux volonte z en confequence
du péché d’Adam ; enforte que l’aiguillon
de la chair refifte quelquefois à l ’efprit, & quelque'
fois la volonté de l ’efprit s’efforce de combattre
celle de la chair : mais N . Seigneur n’a pris qu’une p.i76i.c,
volonté naturelle de l ’humanité, dont ilé to it abfolument
le maître , comme Dieu à qui tout obéit.
Mon predeceffeur a donc enfeigné,qu’il n’y a point
en Jefus-Chrift deux volonte z contraires, comme
en nous autres pécheurs : ce que quelques-uns tournant
à leur propre fe n s , l ’ont foupçonné d’avoir
enfeigné une feule volonté de fa divinité 8c de fon
humanité : ce qui eft entièrement contraire à la
■vérité.
Je voudrois qu’ils me répondiffent félon quelle
nature ils difent que Jefus-Chrift n’a qu’une vo lonté.
Si c’eft feulement félon la nature divine, que diront
ils de fon humanité ? Car il faut reconnoître
qu’il eft homme parfait, pour n’être pas M anichéen.
Mais fi c’eft félon l’humanité de Jefus-Chrift,qu’ils
lui attribuent cette unique volonté: qu’ils prennent
garde d’être condamnez avec Photin & Ebion.Que
s’ils difent que les deux natures n’ont qu’une v o lon
té , ils confondent non feulement les volontez,
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