
; Z I<; H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
A n. ¿01. que l’on conferve les lieux aufquels elle eft accoutumée,
y vienne plus volontiers. Et parce qu ils ont
accoutumé de tuer beaucoup de boeufs en iacrifiant
aux démons : il faut leur établir quelque folemnité,
comme de la dédicace, ou des martyrs , dont on y
met les reliques. Q u ’ils faffent des feuillees autour
des temples changez en égli fes, ôc qu’ils celebrent
la fête par des repas modeftes. Au lieu d immoler
des animaux au démon , qu'ils les tuent pour les
manger ôc rendre grâces à D i e u , qui les raffafiede
ces viandes. Afin que leur biffant quelques rejouit-
fances fenfibles , on puiffe leur infmuer plus alternent
les joyes intérieures. Car il eft impoflible d o-
ter à des efprits durs toutes leurs coutumes a la fois :
on ne s’élève pas en un lieu haut en fautant , on y
monte pas à pas.
. ... Saint Grégoire avoit charge Melitus ôc fes compa
gnons , d f porter en Angleterre généralement
tout ce qui étoit neceffaire pour le fervice des egh-
fes. Des vafes faerez , des tapis d autel, des orne-
mens d’é g l i fe s , des habits pour les évêques ôc poulies
c lercs, des reliques des apôtres Ôc des martyrs ,
Ôc quantité de livres. Auguf t in de fon cote , ayant
» m Ê établi fon fiege épifcopal dans la capitale du royaume
de C a n t , nommée alors Do rov e rn e , & depuis
Cantorberi : par la protedion du roi , fe mit en
poffeffion d’une églife , que les Romains y avoient
autrefois bâtie : la dédia au nom de faint Sauv
e u r ^ y établit fon habitation pour lui Sc les iuc-
ceffeurs. Ainf ile projet d e f a i n t Grégoire n e fu t pas
entièrement exécuté : ce ne fut pas l’eveque de
Londres f
L i v r e T r e n t e -S i x i e ‘m e . 1 1 7
Londres, mais celui de Cantorberi, qui fut métropolitain
de la partie méridionale d’Angleterre. Au guftin
fit auffi un monaftere près de Canto rb e r i , à
l ’Orient : où â fa follicitation le roi Edelbert bâtit
de^fonden comble , une églife en l ’honneur des
apôtres faint Pierre Ôc faint Paul, ôc l’enrichit de
grands dons. Elle étoit deftinée à la fepulture d’Au-
guf t in, ôc des eveques de Doroverne fes fucceffeurs,
&c aufli des rois de Cane. Toutefois ce ne fut pas
Auguf t in , mais Laurent fon fucceffeur, qui dédia
cette eglife. Le premier abbé de ce monaftere, fut le
precre Pierre , qui avoit fait le voyage de Rome avec
Laurent. Mais la cathédrale de faint Auguftin étoit
auffi une eipece de monaftere : puifqu’il v ivoi t en
commun avec fon c le r g é , compofé de moines
comme lui.
Vers le mêmetems que faint Grégoire envoyoit
Mellitus en Ang le te r r e , il fut confulté par Quirice
eveque d Iberie près le pont E u x in , au nom de
tous les Catholiques de la province : fi on devoijt
baptiiêr les eveques ôc les peuples , qui quittoienc
1 herefie Nef tor iene, pour rentrer, dans l ’églife C a tholique
: ou s il falloir fe contenter de leur con-
feifion de foi. Saint Grégoire lui répondit : Nous
avons appris de nos pe re s , que ceux qui ont été
baptifez dans l'herefie au nom de la Tr ini té , font
reçus au fein de l’églifç par l ’o n d ion d u crème, par
1 împofition des m ains, ou par la feule profeffion
de foi. C eft pourquoi on reçoit les Ariens en
Or ient , par limpof it ion des mains, en Occident
fa r 1 onêtion : les Monophyfites ôc les autres, par
Tome V I 11. E e
A n. ¿or .
XLI.
Réponfes aux
Ibenens*