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Hift. liv • x x .
46. 1 lucron»
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xvj Difcours fîir THifloire '
convertir. On n’y forçoit perfonne: mais ceuÿ qui nè s y foû-
mettoient pa s, étant convaincus de quelque péché ica nda leux*
étoient exclus de la communion des fideles. Quant à ceux quiem-
braflbient la penitence, les pafteurs les conduifoient , iuivanc
les réglés, qu’ils avoient reçues de leurs peres, & qu’ils sappli-
quoient avec un grand fo in , & une grande clifcretion, félon les
befoins de chacun: excitant la tiédeur des uns, retenant le zele
indiferet des autres : les faifant avancer ou reculer, félon leur progrès
effectif : enfin prenant toutes les précautions pofiibles pour s’af-
iurer de leur converfion , & lespréferver des rechûtes. Que tout
homme véritablement chrétien juge en fa confidence, fi cette conduite
étoit cruelle ou charitable. Auiïi ne s’en plaignoit-on point,
& vous n’avez vu jufiques ici aucune plainte dans les conciles , fi-
non qu’en quelques églifes, la penitence commençoit à fie relâcher:
ce que l’on regarde toujours comme un abus. Vous verrez
dans la fuite, qu’il s’eft toujours augmenté ; d’un côté par la
dureté & l’indocilité des peuples barbares, & de l’autre par l’ignorance
& la foibleffe des pafteurs.
Au refte l’efpric de l ’égliCe étoit tellement l’efprit de douceur &
de charité, qu’elle empêchoit, autant qu’il étoit poifiib!e,la mort
des criminels, & même de fies plus cruels ennemis. Vous avez vu
comme on fiauva la vie aux meurtriers des martyrs d’Anaune ; ÔC
quels efforts fit fiaint Auguftin, pour garantir de la rigueur des
loix les Donatiftes, qui avoient exercé tant de cruautez contre les
Catholiques. Vous avez vû combien l’églifie détefta le zele indiferet
de ces évêques ,qui avoient pouriiiivi la mort de l’herefiar-
que Prifcdlien. En général l’églife Îauvoit la vie à tous les criminels,
autant qu’il étoit poffibie: pour procurer la converfion, &
Jes amener au baptême ou à la penitence. Saint Auguftin rend
raifion de cette conduite dans la lettre à Macedonins ; où l ’on voit
que l’églife defiroit, qu’il n’y eut en cette vie, que des peines me-
decinales, pour détruire, non l’homme, mais le péché, & pré-
ferver le pecheur du fupplice éternel, qui eft fans remede, Cette
cond.uite rendoit l’églife aimable même aux payens.
Les fiaints évêques qui ufioient envers les particuliers, delafie-
verité qui a été marquée, n’employoient aucune peine contre la
multitude., ou contre les particuliers allez puiffans, pour former
tin parti. C ’eft qu’ils ne vouioient employer les ccnfiures, que
quand elles pouvoient avoir leur e ffe t, pour la .correction des pécheurs;
non. quand il étoit vrai-femblable, qu’-elles feroient mé-
prifées ,& quelles aigriroient le mal, & porteroient les pécheurs à
la révolté & au fichifime. Vous l’avez pû apprendre de fiaint Auguftin
, particulièrement quand il combat les Donatiftes. Et à une
autre o cca fion,il dit, qu’avec la multitude,il faut ufeç d’inftructions
À
des fîx premiers fiecles de 1‘ Eglifè. xvij
-ïions, plutôt que de commandemens : d’avertiilémens, plutôt que Epijl.11. al.
<de menaces, 8c employer la (everitécontre les pechez des particuliers.
Nous avons vû qu e, ni lempereur Conftantius, ni I empereur
Valens, quoique perfecuteurs des Catholiques n’ont jamais ■
•été excommuniez, ni exclus de l'églife : au contraire, faint Baille +g. ^ XIX.
a reçu l’offrande de Valens. Il eit vrai que faint Ambroifé arefu- 1U
fé l’entrée de l’églife à Theodofe ; mais connoiffant fa docilité 8c .
fa religion, il voyoit combien cette peine lui feroit ialutaire, &
fon exemple utile à toute l’églife.
Ces faints évêques évitoient d’irriter inutilement les princes 8c
le s magiftrats; mais ilsnelesflattoient point, 8c ne croyoient pas
que la religion eût befoin d’être appuyée par la puilïance tempo- h v .M U f i :
¡relie. Je ne vous citerai pas là-deffus Lucifer de Caillari, vous £^ -xvï „ . ^
diriez peut-être que c’étoit un homme exceffff : mais je vous ren-
voyerai à ce que difoit faint Hilaire , contre la lachete des eve-
ciues de fou tems. C ’etoit les heretiques & les fchïfmatiques ,
qui fentant leur foibleffe , & n'agiffant que par paffion, s’appuyoient
du bras de la chaire; 8c ufoient de toute forte d'indulgence,
pour retenir leurs feciateurs, comme leur reproche Te r - rrtjmf.c. * u
tafiten* M Ê Ê Ê Ê Ê Ê 1
C e peu que ja i relevé de 1 ancienne dilciphne eft pour vous x -
ouvrir le chemin, & vous inviter à confiderer attentivement tout
le refte. J’efpere que vous y verrez par tout l’efprit de Dieu; 8c &
que vous conviendrez, que déflors il ne manquoit rien au bon
gouvernement de l'églife. N o n , fans doute, les apôtres en.la fondant,
n’ont pas omis de lui donner les réglés de pratique , autant
pour la conduite de tout le corps, que pour les moeurs des particuliers;
8cces réglés n’étoient ni imparfaites, ni impratiquables: •
mais telles précifément, qu’il falloit, pour amener les hommes a
la perfeSion de l'évangile; les uns plus,les autres moins, félon les
diverfes mefures de grâce. Ces réglés n’étoient pas imparfaites,puisque
la religion Chrétienne étant l’ouvrage de Dieu, a eu d abord
toute fa perfeétion. Ce n'eft pas comme les inventions humaines ,
qui ont leurs commencemens, leurs progrez, leur décadence: Dieu
n'acquiert H connoiffance, ni puiffance par le tems. fe ■vous m
fait comohre , dit le Sauveur, tout ce que j ’ai appris démon Pere.
E t parlant du Saint-Efprit : Il vous enseignera toute vente. Et pour
montrér, qu’il ne s’agit pas feulement des dogmes, il dit encore.
Allez., inftruifez. toutes les nations, leur enfeignant d obfervertout ce Jonz.t j.x t i.
que je vous ai or donné. T o ut eft donc également établi d a or ,tout Ajjtttj iXXTI i:<
ce qui étoit utile aux hommes pour la pratique , auni-bien que , :x
pour la créance. , . , .
Il eft vrai que la difclpline n’a pas été fi-tot écrite , excepte le
^teu qui en eft marqué dans le nouveau teftament. C étoit une