
ij>2» H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e
refpire la pieté : mais on y peut remarquer en paiTant
plufieurs preuves de la roi 8c de la diieipline d e mmL ’abbé Jean prêtre, Sc depuis évêque de Cefarée,;
avoit accoutumé de voir le Saint -Elpr i t defeendre
fur l’autel à l 'heure du facrifice.. Dans un village de
C i l i c ie , il y avoit un prêtre qui recevoir la même
grâce 8c n e pouvoir fe refoudre à cclebrer la
m e f ie , qu'il n’eut vû le Saint-Efprit venir fur l’autel
: enforte que le dimanche il attendoit quelquefois
à cclebrer jufques à non e , contre les canons.'
Près d’Apamée en S y r ie , des enfans gardant des,
troupeaux, voulurent par j e u reprefenter les faints
myfteres. Une grande pierre polie leur ferv.ir d'autel
; un d'entre eux , qui fçavoit les paroles de l’obla-
tion fit le prêtre, 8c deux autres les diacres.. Or,
ils (çavoienc ces prières, parce qu’à Téglife les em
fans étaient proche de l’autel, 8c communioient les
premiers après le clergé : 8c qu’en quelques lieux les
prêtres prononçoient tout haut les paroles de .la-:
confecration. Ces enfans ayant donc mis des pains;
fur la pier re, 8c dans un vaiffeau de terre du vin.: ils:
obferverent tout fuivant la coutume de l’églife Mais
avant qu’ils rompiifent les pains , il tomba un feu du
c i e l , qui confirma non feulement touteTôblation ,,
mais la pierre même : 8c' les enfans demeurèrent par
terre,, tellement faifis de frayeur, qu’ils n’en revin-
. rent que le lendemain. L’évêque en étant inftruit les
mi t dans un monaftere , q u i l fonda fur le lieu de ce
mirac le.
. Près d’Egine en Cilic ie, il y avoit deux ftylites
L i v r e T r e k t e - S e f t i e’m i , z j y
tïn Catholique 8ç un Severien. Le Catholique pria
celui-ci de lui envoyer l’.euehariftie de la communion:
ce que l’autre fit avec joye , croyant l’avoir
gagné à fon parti. Le Catholique mit cette eucha-
riftie dans une chaudière bouillante , où elle fondit
à l’inilant. Puis il y mit une particule de l’cu-
chariftie Cathol ique, qui refroidit l’eau 8c demeura
entiere , fans être feulêment mouillée. Un nommé
Ifidore de la même fectc des Severiens, voyant que
fa femme avoit reçu l ’euchariftie Cathol ique dé fa
voifine : prit fa femme à la g o r g e , & la força de re-
jetter l’eucharift ie, qu’il jé t tadansla bouë, mais un
éclair l’enleva. Deux jours après il v i t un Ethiopie^
couvert de haillons , qui lui dit r Nous fommes tous
deux condamnez au même fupplice. Je fuis celui qui
frappa Jefus-Chrifl fur lajouë. ifidore fe fit moine
êc n e .ce fia route fa vie de pleurer fon péché. Ces hif-
toires prouvent au moins la créancede Jean Mofch,
touchant l’euchariftie.
Touchant le baptême,, il parle d‘un faint mpine*
de Paleftine, quîétant prêtre 8c chargé de baptifer,
j ie pouvoir fe réfoudre à faire fur les femmes les
pnêtions çrdinaires. .Ce qui montre que les Grecs
ies.faifoient defiots en pluficurs parties du corps,
comme ils font encore^ Car avant le baptême, ils
font avec l’huile des onéHons en forme de croix au
f r o n t ,à la poitrine , au dos, aux oreilles, aux pieds
8c aux mains. Après le baptême , ils font desone^
tions avec le faint chrême, au f ron t , aux yeux-, aux:
narines, à la b o u ch e , aux oreilles, à lapoi trine, aux
mains 5c aux pieds».
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