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i M*tth. v u . t . i
Sup. liv.
XXXVIII. n. 41
4 1 »
ibid. n. 5.
518 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
juite de produire de tels accufateurs , ou de tels té moins;
car Dieu dit: Vous ferez jugez comme vous
aurez jugez.
Enfuite on produilît Sergius Magond a , qui dit :
Il y a n eu f ans que l’abbé Thomas , venant de
R om e , me di t , que le pape Théodore l'a vo it envo
y é au patrice Grégoire , pour lui dire : N e craignez
perfonne , car l ’abbé Maxime a vû en fonge
des troupes d’anges à l’O rient &c à l’Occident. Ceux
d’Orient crioient : Viéto ire à l’empereur Con ftan -
t in ; ceux d’O ccident : Viéto ire à l ’empereur Grégoire
: 8ç les cris des Occidentaux l ’ont emporté.
C e Grégoire çtoit le gouverneur d’A f r iq u e , qui fe
révolta vers l’an 645. ainfi les n e u f ans depuis tombent
en i 54. & les vingt-deux ans depuis l’incurfion
des Sarafins en Egypte remontent à ¿32,. qui eft la
fécondé annéed’Aboubecre. Après cette dépofition
de Sergius, le façellaire s’écria, parlant à faint Maxime
, comme s’il eut été convaincu ; Diçu t’a env
o y é ici pour être brûlé. Il répondit : Il fallo it
dire cela du viv ant de Grégoire. Puis voulant
montrer l ’abfurdité de lui oppofer des témoins
morts, qu’on ne pouvoir plus confronter, il ajouta
: Il feroit jufte d’obliger le premier accufateur à
amener le patrice Pierre , & celui-ci amener l ’abbé
Th om as , qui ameneroit le pape Théodore. Et
a lo r s , quand ils feraient tous prefens, je dirois au
patripe Pierre : M ’avez-vous é c r it , ou moi à vous,
ce que dit vôtre façellaire ? & s’il Iç fo u tcn o it, je
ferois puniifable. Je dirois tout de même au pape :
Dites, Seigneur, voys ai-je jamais raconté de fonge ?
&
L i v r e t r e n t e -n e 'u v i e ’ m e . pi<>
& s’il le foûtenoit, ce feroit lui qui feroit coupable
de l’avoir c ru , & non pas moi de l ’avoir v û , puif-
que les longes ne fontpas volontaires. A lo r sT ro ïle
lui dit : Vous raillez abbé. Ne fpavez-vous pas où
vous êtes ? IL répondit : Je ne raille p o in t, mais je
déplore ma miferable vie , qui m’a été prolongée
pour m’expofer à de telles illufions. Le patrice
Epiphanc dit : Il a raifon de s’en moquer , lî cela
n’eft pas vrai. Le grand façellaire lui dit en colere:
Enfin tous les autres mentent, il n’y a que toi feul
qui dis vrai. Saint Maxime répondit en pleurant :
Vous avez le pouvoir, puifque Dieu le permet, de
me donner la vie ou la mort : m ais , s’ils difent
vrai.
il faut dire que Satan eft le vrai Dieu. Quu e
je ne fois pas digne de voir l’avenement de nôtre
Créateur 8c nôtre Juge , fi j’ai
tel fonge
heure.
. . , jamais raconté un
ou fi j’en ai oüi parler jufques à cette
Le troifiéme témoin ne propofa qu’une accufa-
tion frivo le : mais le quatrième, qui étoit Grégoire
fils de Photirt, fecretaire de l ’empereur, parla ainfi:
Etant à R om e , j’allai à la chambre de l’abbé Maxime
, & comme je difois que l’empereur poifede le
facerdoce, l ’abbé Anaftafe fon difciplc dit : A Dieu
ne plaife, qû’il ait cet honneur. Saint Maxime lui
dit : Craignez Dieu, feigneur Grégoire, mon compagnon
ne dit rien du tout en cet converfation.
Puis feprofternant à terre,il dit au fenat : Ecoutez-
moi en pa tien ce, & je vous raconterai toute cette
convefiation : il me reprendra fi je ments.
Le feigneur Grégoire m’étant venu voir à Rome,
Tome V I I I . X x x
X I I I .
Converfatioa
avec Grégoire.
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