
i f f o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
e fcor te , pour le conduire dans le royaume â t
Theodebert , d’où il vouloit paiTer en Italie. Entrant
à Paris, il trouva à la porte un poflede, qu'il
délivra. A Meaux il fut rgçu par C h a gn e r ic , homme
noble, en qui le roi Theodebert avoit grande
conf iance, & qui fc chargea de le faire conduire i
fa cour. Le faine homme bénit fa maifon , &-conf
iera à Dieu fa fille encore fort jeune nommée Fare,.
8c depuis illuftre par fa vertu. De - là il paifa a un
vi l lage nommé Ulciac , a prefent EuiTy,<ou il fut
reçu par un feigneur nommé Authaire, 8c fa fefnme
A i g a , dont il bénit les enfans encore pet i ts, nommez
Adon 8c Dation , qui devinrent fameux par
leur faintecé,
. Enfin faint Colomban arriva près le roi Theod e bert
, qui le reçut avec joye. Dé jà plufieurs moines
fa vo ient fuivi de Luxeu , 8c il les recevoir comme
échappez d’entre les ennemis. Theodeber t .piomit
de lui trouver dans ion pais des lieux commodes
pour fes difciples y proche des nations auxquelles i l
pourroit prêcher la foi : car C etoit e equ i l défirent
le plus dans fes voyages. Le faint homme ayant
accepté l ’offre, s’embarqua fur le R h in , paifa à
Ma y en c e , 8c remontant toujours le fleuve , entra
dans l’A a r , de- làdans le Leinat , 8c s’avança juf-
qu e sà l’extremité du lac de Zut ic. Etant-venu à
Z u g , il trouva cette folitude fi agréable , qu il re-
folut de s’y arrêter. Les habitans etoient cruels Se
impies , ils adoroient des idoles, leur offroient des
facrifices, 8c obfervoient les augures Se les divinations.
Saint Colomban ayant commencé à leur
L i v r e T r e n t è - S e p t i e ’m e ; ¿<ri
prêcher le vrai Dieu , les trouva un jour qui préparaient
un facrifice , Se avoient mis au milieu du
peuple aflemblc une grande cuve pleine de bière.
Il leu r demanda ce qu’ils en vouloient faire.
Ils répondirent que c ’étoit pour l’offrir à leur dieu
Vodan , que les uns expliquoient en latin Mercure,
les autres Mars. Saint Colomban fouffla deffus, Se
aufli-tcit le v ai fléau fe rompit en éclats avec un
grand fracas, 8c toute la biere fe répandit. Les bar-
baras é tonne z , difoient qu’il avoit bonne haleine.
Il les exhorta à quitter ces fuperftitions , 8c fe retirer
chacun chez eux. Plufieurs fe convertirent 8c
reçurent le baptême: d’autres déjà baptifez revinrent
à la pratique de l'évangile, qu’ils avoient quittée.
Saint Gai pouffé de zele , brûla leurs temples,
& jetta dans le lac toutes les offrandes qu’il y trouva.
Dequoi lesbarbares irritez refolurent de le tuer,
Sc de chaffer de leur pais faint Colomban, après
L’avoir fouetté 8c maltraite.
Le faint homme en étant informé, quitta ces endurcis,
8c paifa avec les fiens à un bourg nommé
Arbon fur le lac de Confiance. Là i l trouva un
prêtre vertueux nommé Villimar qui lui indiqué
un lieu fertile 8c agréable environné de montagnes
, où étoient les ruines d’une petite ville nommée
Brigantium, ou Bregents.. Saint Colomban y
é/ tant arrtve/ avec lre’s compagnons > y trouva un
oratoire dédié à fainte Aurelie, auprès duquel ils fe
firent de petits logemens. Dans cette églifeils trouvèrent
trois images d’airain dorées 8c attachées a la
muraille,- que le peuple adoroit laiflant l'autel de
K k iij
Vit a S. GctU
c• 4. tom. r.
AB. Ben. pag
131.
V, Ceint• an,
610. n, il*
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