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‘ difciple bien-aimé du S e ign eu r , avec toutes les
églifes qu’il gouve rnoit. Le roi commanda aufli-
tô t à A g ilb e r t de parler ; mais il dit : Je vous p r ie ,
que mon difciple le prêtre V ilfr id parle pour
moi : il expliquera mieux nos fentimens dans la
langue même des A n g lo is , que je ne pourrais faire
par interprète. A lo r s V ilf r id commença ainfi par
ordre du roi : Nous faifons la pâque comme nous
l ’avons vue obferver à R om e , où les ampôt re1s faint
Pierre & faint Paul ont v é c u , ont en fe ign é , ont
fouffert le martyre, &c font enterrez. Nous l’avons
v û obferver de même en G a u le , où nous avons
paffé pour nous inftruire. Nous fça von s , que l’A frique,
l ’A i îe , l ’E g y p te , la Grece & toute la terre,
où l’églife s’é tend, l’obferve de même, nonobftant
la diveriîté des nations & des langues. Il n’y a
que les Piétés & les Bretons, dans une partie des
deux dernieres iiles de l’Occean, qui s’obftinent au
contraire.
C o lm an oppofoit toujours l ’autorité de faint
J e a n , à quoi V ilfr id répondit : Il ob fe rvo it à la
lettre la loi de M o ïfe : parce que l’eglife judaïfoit
r.suf.hm.n. encore en plufieurs points ; &c les apôtres ne pou-
voient rejetter tout d’un coup toutes les obfervan-
ces de la l o i , que Dieu même a voit inftituée. Mais
à prefent que la lumière de l ’évangile éclate par
tout le monde , il n’eft plus neccifaire, ni même
permis aux fideles, de fe circoncire o ù d’offrir à
Dieu des facrifices charnels. D o n c faint Jean, fui-
vant la lo i, commençoit à celebrer la pâque le foir
du quatorzième jour du premier mois : fans fe met-
43. Itv, IV, n. 43.
44. liv. X X I .
n.
Aug. efijl. 8i.
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tre en peine, ii c’é to itu n famedi, ou un autre jour —
d e la fem a in e . Mais faint Pierre prêchant à Rom e , ^ N-
& fe fo u v en an t, que N . Seigneur eft reffufeité le
dimanche : com p r it, que l ’on devoit celebrer la
pâque en telle fo r te , que l ’on attendit toûjours ,
fuivant la l o i , la quatorzième l ’une du premier
mois commençant au foir , comme faifoient iaint
Jean. Alors il le jour fuivant étoit un dimanche,
il commençoit à celebrer la pâque ce foir même,
comme nous faifons encore : mais fi le jour fuivant
immédiatement la quatorzième l ’une, n’étoit pas un
dimanche, il attendoit la vingt-uniéme •, & commençoit
la pâque, le foir du famedi precedent.
Cette obfervance a été fuivie en A f i e , après la
mort de faint Jean, par tous fes fucceffeurs, & par
toute l’églife univerfelle : & l’h iiloire ecclefiaftique
nous apprend , que le concile de Nicée a déclaré ,
que c’étoit la vraie pâque, & la feule que les fideles suf.iiv.
dévoient celebrer : non que le concile l ’ait ordonné
de nouveau, mais parce qu’il a confirmé l ’ancien
ufage. A in fi il eft.confiant que vous ne fui-
vez ni faint Jean, ni faint Pierre , ni la lo i, ni l’évangile.
Ca r faint Jean s’attachant à la l o i , ne
s’arrêtoit pas au dimanche comme vous faites ; &
faint Pierre célébrait la pâque depuis la quinzième,
lu n e , jufques à la vingt-uniéme lu n e ., au lieu que
vous la faites depuis la quatorzième , jufques à la
vin g tièm e , la commençant fouvent au foir de la
treizième lun e , qui n’eft marquée ni dans la loi, ni
dans l’évangile Et vous excluez entièrement la
vingt-uniéme lun e , fi recommandée par la lo i.