
4 5 6 H i s t o iRf e E c c i e s i a s t i q u e .
travailla avec grand zele , à prêcher & à foulager
les pauvtes & tous les malheureux,gardant toûjours
une p rofonde humilité. Il donna le gouvernement
ides-deux m'onaftcres- à faint Theodard. Mais au
C„ T bout de dix ans il quitta 1 epifcopat, & fe retira dans
Stavelo, où il finit faintement fa vie , après avoir
fait ordonner à fa place faint Theodard dans le fie-
* ge de M.tftric. ■ - 1 ' ! '
Les difciples de faint Amand fondèrent plufieurs
autres monafteres dans la Gaülc Belgique & la Germanie
inférieure, faint Gu ill’ain fut du nombre -, &c
on croit qu’il établit en l’abbaye qui porte en-
nt» u. x. f. 7**.'coreffon nom’dans lé-Hainaut. J o n a s , autre diC-
t.ïoo.- ¿iple de faint Amand', fur le premier abbé de
t- n i■ Marchiennes^ L ’abbaye de N iv e lle fut fondée par
les confeils de faint Amand en faveur de fainte
t• 4«»- Gertrude, fille de l’illuftre Pépin de Landin maire
du palais, fous Glotairc fécond, Dagobert premier,
& Sigcbert troifiéme. P épina voit epoufé Itta,foeur
de faint Modoald archevêque de Trêves : dont il
eut trois-enfans ; Grimo a ld, qui fut après lui maire
du-palais : fainte Bege & fainte Gertrude. Sainte
Begè époufa A nfeg ifile fils de faint A rn o u ï, & fut
merè de Pépin d’Henftah L’ancien Pépin fon ayeul
mourut l’an 6'4o. & eft honoré comme faint dans
le Brabant , le vin gt & 'unième de Février. Ger-
toii. ii. Tebr. trude étôit âgée de qüatôrze ans ; & ’avoit déjà dé-
u.,.t.i$o. ciar' qU’elle nc vo u lo it point d’autre époux que
Jefus-Chrift. Comme elle demeuroit chez fa mere,
faint Amand y v in t dans le cours de fa prédication
: & l ’exhorta à faire un monaftere pour clic
L i v r e t r e n t e - h u i t i e ’m e . - H t
&■ pour fia fille, Quoique cette manière de fer'vir
Dieu fût inconnue à, cette fainte veuve, elle s’y refol
ut aufti-tôt : & fe confacra, à Dieu avec tous fes
b ien s , nonobftant de très - grandes oppofitions.
Craignant même qu’on ne lui enlevât la fille , elle
lui coupa lés cheveux en forme de couronn e, &
lui fit donner le voile par les évêque?,; aveç plufieurs
autres filles : ce qui montre qu’on n’obier- "
vo it plus les canqns, de pe voiler le? vierges, qu a
quarante ans. Tels, furefit lçs çommenceinens de
l’abbaye de N iv e lle :e n Brabant, entre Mons ôc
Bruxelles*, . ; -r . L , m ï ' ,
; La mere de,fainte,Gertrude iui en donnadagou,
■ vernement^quoi. qu’elle n’eût.gueres que vin gt ans;
J & elle yen acquitta parfaitement, par fes foins
& fes bons exemples. Elle ,fit venir de Rome des
reliques & des livres faints :& attira d’Outremer de
fçavans; .hommes, pour tnliruirc la Communauté
dan? le chant dçs Pfeaumes & la méditation des
çhofes, faintes. C ’étoit des Irlandois, entre autres s«p.
faint Eoillan & faint Ultan freres de faint Furfi ; as»
qui paffetent en Gaule après: fa mort , & fa in te 1%i'
Gertrude leur bâtit un monaftere à Fofle prés de cm
N iv e lle : ou plutôt un hofpicc deftiné à recevoir
les Hibernois , qui paifoient en Gaule par dévotion.
Il y en avoit plufieurs en divers lieux , que
1 on nommoit hôpitaux des Efcoffois, SainteGer-. *
trude , après la mort de fa mere , fe déchargea du
- fo in de fes affaires du dehors fur les m o in e s , & de
celles du dedans fur les filles, pour fe donner toute
entière a la contemplation.; Puis fie fientant épuifée, fli I