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lut véritable grand prêtre. Que' iï vous dites que
quelque autre eft r o i& prêtre félon l’ordre de Mel-
chifedech ; dites donc auffi le refte : qu'il eft fans
p e re , fans mere,fans genealogie, fans commencement
&c fans fin. Et vo y e z-en la confequence. C e
iera un autre Dieu incarné, pour procurer nôtre fa-
lut par fon Tacerdoce , félon l’ordre de Melchife-
dech, & non félon l’ordre d’Aaron. Mais pourquoi
tant de diftours ? A la fainte table, pendant l ’obla-
tion facrée, c’eft après les évêques, les prêtres, les
diacres & tout le clergé, que l’on fait mémoire des
empereurs entre les laïques. Ca r le diacre dit : Et
pour les laïques decedcz dans la f o i , C o n f ta n t in ,
C on fian t & les autres.C’efl: ainfi qu’il fait mémoire
des empereurs vivans après tout le clergé. Saint
Maxime rapportoitde la forte la converfation qu’il
a voit eue à Rome avec Grégoire, quand l’abbé Menas
l’interrompit en criant : En parlant ainfi vous
avez déchiré l ’églife. Saint Maxime répondit : ‘ Si
011 déchire l ’églife en rapportant les paroles de l’écriture
& des peres,que fa it-on en fupprimant leur
doôtrine , fans laquelle l ’églife ne peut fubfiftcr ;
Mais le facellaire fe tournant vers les gens de l’exarque,
leur dit en criant, de dire à l’exarque : Deviez-
vous lailfer vivre un tel homme dans vôtre gouvernement
?
On emmena dehors faint M a x im e , & on fit entrer
Anaftafe fon difciple ; que*l’on vouloir obliger
à l ’accufer d’avoir maltraite Pyrrus. I l répondit
d’une vo ix baile: Perfonne n’a honoré Pyrrus comme
lui. O n lui dit de parler haut ; &c comme il ne
' L i v r e t r e n t e - n e ü v i e ’ m e , 533
pouvoit fe defacoûtumer du ton m o d e ile , qu’o b - ~
fervoient les m oin es, le facellaire commanda aux N"
afliftans de le frapper. Ils lui donnèrent tant de
coups de p o in g , qu’ils le laiiTerent demi mort ; &
on les renvoya en prifon. Mais l’abbé Menas prit
faint Maxime, & lui dit en prefence des magiftrats;
Dieu vous amene ici recevoir la recompenfe du mal
que vous avez fait aux autres, voulant féduire tout
le monde par les dogmes d’Origene. Saint Maxime
répondit : Anathême à Origene, à fes dogmes, &c àt
tous fes adherans. Le patrice Epiphane répondit :
Seigneur abbé Menas, il s’efl: juftifié de vôtre repro-
che par cet anathême , quand m ême il auroit été .
Origenifte ; & je ne recevrai plus cette accufation
contre lui.
Le même jour à l’entrée de la n u i t , le patrice I ? 1 v.
. a 1 1 a 1 1 i> Conférence avec
Troïle & Sergius Eucratus maître d’hotel de l’empe- Troïie & sergius.
reur, vinrent trouver faint Maxime, & s’étant aiïîs,
ils le firent aifeoir, & lui dirent : Dite s -n o u s , fei- *
gneur abbé, les conférences que vous avez eues avec
Pyrrus en Afrique & à Rome; & comment vous lui
ayez perfuadé d’anathematifer fa doétrine, & d’em-
braifer la vôtre. Il leur raconta tout de fuite, autant
qu’il s’en pûx fouvenir. Puis il ajoûta : Je n’ai point
de doôtrine particulière : c’eft la dodtfine commune
de l’églife Catholique. Enfuite ils lui demandèrent
, pourquoi il ne communiquoit point au
f i cgedeC.P. P arce , d it - il , qu’ils ont rejetté.les
quatre conciles, parles n e u f articles d’Alex an d r ie ,
par Peithcfe d e Sergius, ôc par le T y p e publié en
la fixiéme indiétion ; & parce qu’ils ont condana-
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