
'm à H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j i e.
un autre évêque d’Y o r c , qui fût Hibernois & de
s«?-».4- leur rit. Il cnoifit pour cet effet Ceadda frere de
le v êq u e Cedde,prêtre & abbé de Leftinghen,fça -
vant dans les écritures 5c de moeurs exemplaires; &
l’en vo ya dans le royaume de C an t , pour être ordonné
par Deufdedit archevêque de Cantorberi.
Mais il le trouva mort ; & on ne lui avoir point
encore donné de fuccefTeur.C’efl: pourquoi Ceadda
pafTa én OuëiTex, & fut ordonné par Oüini évêque
de V in ch e ftre , qui fe trouvoit alors le feul évêque
de la grande Bretagne canoniquement ordonné :
Ceadda.étoit difciple de faint A id a n , & imitateur
de fes vertus. £1
vit* (er eddi. • V ilfr id étant revenu en Angleterre ne voulut pas
difputer l’qrdination de C e ad d a , toute irreguliere
qu’elle é to it. Il aima mieux retourner à fon mo-
naftere de R ip o n , & y demeura trois ans : pendant
lefquels le roi des Mcrcicns l’inv itoit fou -
vent à venir chez l u i , pour exercer diverfes fon c tions
épifcopales ; & lui donna des terres, où il
fonda des monafteres. Ecbert roi de C a n t , le fit
aulll venir chez lu i, où il ordonna plufieursprêtres
& quelques diacres pendant la vacance du fiege de
Cantorberi. A in fi V ilfr id quoique chafFé de fon
fieg e , ne lailfoit pas de travailler utilement à rétablir
la difeipline en Angleterre : enforte que tout
ce qui s’y trouvoit d’Irlan dois, embraflerent les
ufages de l’églife C a th o liq u e , ou retournèrent à
leur païs. V ilfr id avoit apporté avec lui la règle
de Saint B e n o ît , & amené deux chantres Eddi &
Eona avec des maçons, & toutes fortes d’ouvriers
L i v r e t r e n t e - n e u v i e ’ m e .
neccifaires pour la conflru ftion des églifes.
■ ' Ceo lla cn ne fu t pas lon g - tcm s évêque des
Merciens : il retourna à l ’iile de H i , ch e f des m o - s4 *»?.
nafteres H ib ern ois , & eut pour fucccfleur T rum -
here A ng lois de naiiTance : mais ordonné évêque
par les Hibernois. Les Saxons Orientaux étoient
alors-fujets du roi des Merciens, quoiqu’ils euifent
deux petits rois. Mais la grande mortalité de l’an
664. fervit de pretexte à l’un dreux de renoncer au
C h r iftian ifm c , avec la partie du peuplé qui lui
obéïfïbit. Ils commencèrent à reparer les temples
abandonnez, & à adorer les ido le s , comme s’ils en
pouvoient tirer du fecours contre cette maladie.
L ’autre petit roi demeura toûjours fidele à Dieu .
Le roi des Merciens, leur feigneur, apprenant ce
defordre, envoya l’évêque Jaruman, fueceifeur de
Trumhere, pour ramener les apoftats ; & y travailla
fi efficacement, qu’il fit entrer le roi & fon peuple
dans le bon chemin. Ils ruinèrent leurs, temples
& leurs autels, rouvrirent leurs églifes, & con-
feflerent tout de nouveau la fo i de Jefus-Chrift.
Après q u o i, l ’évêque & les prêtres qu’il avoit amène
z , retournèrent chez eux avec joïe.
Mj Depuis' la Conference de Streneshal, le roi Ofui
avoit compris, que l’églife Romaine étoit le centre
de le g life Catholique : c’éft p o u rq u o i, comme il
falloir remplir le fiege de C a n to rb e r i, il fe joignit
à Egbert roi de C an t ; & ces deux rois agiflant de
concert pour le bien de le g life d’Angleterre, choi- Vita S. Ben. Bifi*
firent. un faint prêtre nommé V ig a rd , Anglois de
naiiTance, du clergé de Canto rbe ri, inftruit par les
F f f f iij