
An. 6iy .
Vit a to. ».
Martyr R. 2.6.
ApriU an, 614.
X X IX .
* Eglifc d’Angleterre.
Xeda.u.hift.c.j.
Jup ». x4.
Ibid, c. 8.
314 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Vers le tems de ce côncile , faint Riquier fonda?
le fameux monaftere de Cen tu le , qui porte aujourd’hui
fon nom. il étoit nat if du lieu même dans le
Ponthieu, d’une famille noble, 8c fut converti par
deux faints prêtres Hibernois nommez Caidoc 8c
Fricor , qu’il reçut chez lui, comme ils entroient en?
France, il embraiTa la penitence il ferieufement, qu’il*
ne mangeoitque deux fois la femaine , &c encore du<
pain d ’orge femé de cendre II donna la liberté à tous-
fes efclaves. Ayant été ordonné prêtre, il prêcha,
avec grand f r u i t , même danslagrand’Bretagne. Le
roiDagobert le vint voir pour recevoir fes inf truc-
tions ; ôc le faint homme lui parla fortement de la
vanité des grandeurs, & du compte terrible queren-
drontceux qui gouvernent, il mourut vers l’an ffzj.
le v in g t iîxiéme d’Avril.
En Angleterre , faint Mellit archevêque de Can»
torber i , ayant rempli ce fiege pendant cinq ans „
mourut l’an 614. le vingt-quatrième d’Avr i l . Son
fucceffeur fut Juf te, auparavant évêque de Roffe,oit
il mit à fa place Romain , fuivant le pouvoir qu’i l
avoit reçu du pape Bonifacc. Car ce pape ayant
reçu des lettres de Jufte ôc du roi Lthelbalde,lui en
écrivit une, par laquelle après l’avoir félicité dufuc -
cès de fes travaux apoftoliques, ôc exhorté à continuer
: il déclare qu'il lui envoyé le pallium, & lui acv
corde le pouvoir d’ordonner des é v ê q u e s , pour faciliter
la propagation de l’évangile.
La ioeur d’Ethelbalde roi de Cant époufa Edoüin
. cinquième roi de Northumbre. ôc alors le plus puif-
fant desAnglois.CetteprincciTe nommée Edelburge*
L i v r e T r e n t e - S e p t i e ’m e . 315
-autrement T a t e , fut caufe de la convcrfion du roi
fon époux , ôc de fes fujets. Car quand le roi Edoüin
l ’envoya demander en mar iage, on lui répondit ,
q u ’il n’étoit pas permis de donner une fille Ch r é tienne
àun payen. Edoüin promit de la laifler en
pleine liberté de l’exercice de fa re l ig ion, avec tous
ceux de fa fuite , même les prêtres ôc les clercs : ôc
déclara que lui-même ne refufoit pas d’embrafler la
religion Chrétienne, fi après avoir été examinée par
■des gens fages, elle fe trouvoit la plus fainte ôc la
plus digne de Dieu. Sur cette réponfeon lui envoya
la princelfe accompagnée de Paulin, qui fut ordonné
évêque pour cet effet, par l ’archevêque Ju f te , le dimanche
vingt -uniéme de Juillet 62.5. Etant arrivé
dans le païs de Northumbre, il travailla à ioûtenir
dans la f o i , ceux qui étoientavec lui ; il effaya même
de convertir des payens: mais ce fut d’abord fans
fuccès.
Cependant le pape Boniface fçachantles bonnes
difpofitions du roi Edoüin, lui écrivit une lettre
pour l’exhorter à fe faire C hré t ien, par la confide-
ration de la grandeur du vrai Dieu , de la vanité
des idoles, ôc l’exemple de tous les autres princes :
de l’empereur même, 8c du roi Edbalde fon voifin.
Il en écrivit en même tems à la reine Edelburge,
pour la féliciter de fa converfion, qu’il-avoit appri-
fe avec celle du roi fon frere : 8c l’exhorter à s’appliquer
fortement à gagner à Dieu le roi fon époux,
& lui en faire fçavoir des nouvelles. Av e c ces lettres,
i l leur envoyé desprefens de la part de faint Pierre,
<qu’il nomme leur proteéteur : fçavoir au roi , une
R r ij