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E e t t r e à S .E u -
to g e d’Alex an drie.
f f î . ey.fi. 30.
r j E H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . ' '
Germanie, plus qu’en Gaule: car le royaume de
Theodebert s’écendoit bien avant au-delà du Rhiri..
Toutefois on trouvoit des relies d’idolâtrie , même
auprès de Rome , comme il paroît par une-lettre de
Saint Grégoire , à Agnel évêque d eTe r ra c ine , donnée
fous la Il même indiction première , au mois d’A-
vr i l 598. l’exhorte à faire une. recherche ex ade ,
SC une punition fcvere , de ceux qui adoroient des
arbres, 8c commettoient d’autres fuperftitions; ajoutant
qu’il a écrit au vicomte M a u r , de l’appuyer
en cette occafion. Peut-être ces idolâtres d’Italie
étoient- ils Lombards.
Saint Grégoire ayant reçu les nouvelles de la
converfion des Anglois , en fit part à faint Euloge,
patriarche d’Alexandrie ,, qui lui écrivoit de tems
en tems. La lettre eft écrite vers le mois de Juillet
de la première indidion , l’an 598. & commence
ainfi : Le porteur , en me donnant vos é c r i t s , m’a
trouvé malade, 8c m’a laiflé malade en partant.
Mais ç’a été un grand adouciflement à mes douleurs,
de recevoir des nouvellesde la converfion des
heretiques. Pour vous rendre la pareille , je vous
d ira i , que la nation des Anglois étoit demeurée j niques
à prefent ; dans l’infidélité , adorant du bois
êc des pierres. J’y ai envoyé un moine de mon.
monaftere : que les évêques de Germanie ayant
ordonné évêque par ma pcrmiffion , ils l’ont fait
conduire chez cette nation , à l ’extremité du monde
; 8c nous venons de recevoir des nouvelles de
l’heureux iuccès de fes travaux. Car il fait tant de
miracles, lui 8c ceux qui l ’ont accompagné , qu’ils
L i v r e T r e n t e - S i x i i m e : 1 33 •
femblent approcher de ceux des apôtres. Et nous A n. j ?8V
avons appr is, qu’à la fête de Noël derniere, ce
nouvel évêque a baptifé plus de dix mille Anglois.
Ce que je vous écris, afin que vous voyiez les effets
de vos prières. Saint Grégoire appelle ici Germanie ,
le royaume de France : ioic parce qu’il comprenoit
en effet une partie de la Germanie ; foit parce que la
nation des Francs étoit Germanique.
Enfuite parlant du titre d’évêque univerfel ,
qu’Euloge ne donnoit plus à Tévêque de C. P. il
fe plaint de ce qu’il difoit : Comme vous me l’avez
ordonné. Je vous p r ie , dit faint Grégoire , &tez
ce terme d’ordonner. Je fçai qui je fuis 8c qui vous
êtes , vous êtes mon frere par vôtre place , 8c mon
pere par votre vertu. Je ne vous ai rien ordonné ,
je vous ai feulement reprefenté ce qui m’a femblé
utile : encore ne l’avez-vôus pas obfervé exactement.
Car j’avois d i t , que vous ne deviez donner
ce titre , ni à mo i , ni à aucun autre; 8c cependant,
au commencement de vôtre lettre , vous me le donnez
à moi-même. Jevoudrois me diftinguer par la
v e r tu , 8c non par des paroles, 8c je ne tiens point à
honneur , ce qui déshonoré mes frères. Otons les
mots, qui enflent la vanité 8c bleffent la charité.
Dans une autre lettre du même-tems, faint Gre-
goire dit à faint Euloge : Vous m’avez mandé de
vous envoyer les ades de tous les ma r ty r s , recueillis
par Eufebe de Cefarée : mais avant vôtre le t t r e ,
je ne Içavois pas s’ils avoient été recueillis; 8c je vous
rends grâces de m’avoir inftruit. Car excepté les
ades des mar ty r s , contepus dans les livres du même