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Saint Colomban
en Italie.
Vita S. Gai.
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BibLPP. [Lugd.
p. z8. c .j .
'2Ù 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ^
Saint Colomban voïant Theodoric devenu maître
du païs où il demeuroit, crut n’y ‘ pouvoir plus
être en iûreté. D ’ailleurs les habitans irritez de ce
qu’il leur avoit ôté leurs idoles, fe plaignirent au
duc nommé Gunzon , que ces étrangers nuifoienc
à la chaife : Sc le duc leur envoya ordre de fe retirer.
Ils refolurent donc d’un commun accord de paifer
en Italie, efperant de la proteôlion d’A gilulfe roi
des Lombards. Aini i ils partirent de Bregents, excepté
faint G a i , qui avoit la f ie v re , Sc demeura
avec la benediôlion de faint Colomban. Il bâtit
enfuite près de lâ un autre monaflere, qui porte
encore fon nom. Saint Colomban fut très-bien reçu
par le roi A g i lu l fe , qui lui donna le choix de
demeurer en tel lieu de fes.états qu’il voudroit. Le
faint abbé étant à Mi lan, combattit les Ariens par
les faintes écritures, Sc écrivit même contre eux.
Cependant un nommé Jocondus v in t trouver le
roi A g i lu l fe , Ôc lui dit , que dans le defert de l’Ap-
p en n in ,en un l ieunomméBobium, près de laTre -
bia , il y avoit une églife de faint Pierre, où i l fe
faifôit des miracles; que les environs étoient fertilesy
bien arrofez Sc pleins de poiifon. Saint Colomban
choifit ce lieu pour fa retraite ; il rétablit l’églife ,
qu’il trouva demi ruinée
qui fubfifie encore.
On doit rapporter à
Sc bâtit un monaflere ,
ce tems la lettre qu’il écriv
i t au pape Bouiface IV. fur la quellion des trois
chapitres, â la priere du roi Agilulfe , qui
ri foie 1 es défenfeurs. Saint Colomban ma
du fa i t , Sc prévenu par les Schifmatiques, fijppofe
en favo-
[ inilruic
que
dit
L i v r e T r e n t e - S e p t i e’m e . i î j —--------
que le pape Vig i le efl mort heretique : Sc s’étonne A n-. 613.
que l’on recite fon nom avec ceux des évêques Ca tholiques.
Il exhorte le pape âfe purger du foupçon
d'herefie, lui Sc fon églife; en affemblant un concile
, où il faiTe une expofîtion précife de la foi : car
il rejette le cinquième concile, comme ayant approuvé
l’erreur d’Eutichez. Il exhorte auffi le pape,
a remedier au dérèglement des moeurs qu’il crou-
voi t en Italie, Ôc dont il attribue la caufe principalement
au fchifme.
Le roi Theodoric mourut quelques mois après viuca». ys.
ibn frere Theodebert : la dix-neuviéme année de 5,'4°*
fon regne 6 13. de Jefus-Chrift ; ôc fon fils Sigebert,
encore en fant , lui fucceda fous la conduite de Bru-
nehaut fa bifayeule. Le roi Clotaire leur fit la
guerre , prit Sigeber t , ôc deux de fes freres Corbon
ôc Meroiiée , qu’il fit mourir tous trois : le quatrième
nommé Cnildeber t , s'enfuit, il prit aufli Brune-
haut , ôclafic mourir cruellement: ainfi il demeura
feul roi des François , comme Clotaire fon ayeul,
l’an 614. trente-uniéme de ion regne. Alors voyant ■.
la prophétie de faint Colomban fi bien accomplie ,
il envoya quérir le venerable Euflafe , qui gouver-
noit le monaflere de Luxeu; ôcle pria d’aller trouver
faint Colomban de fa p a r t , menant avec lui
ceux qu’il voudroit de fa nobleffe, pour être les
cautions de fa bonne volonté , ôc inviter le faint
homme â le venir trouver.
Eutlafe fit le v o y a g e , étant défrayé aux dépens
du public ; ôc ayant trouvé faint Colomban , il s’acquitta
de fa commiffion. Le faint vieillard eut une
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