
1 6 6 H i s t o i r e E c c l i s i a s t i ^ i î e ,
pupitre , ou petite tribune élevée de quelques marco
»»?!. cfoes au c^tç du choeur. O n en trouve jufques i
trois dans les anciennes églifes de Rome ; à d ro ite ,
un pour l ’épître , tourné vers l’a u te l, un pour les
prophéties , tourné vers le peuple ; un troiiîéme à
g auche , plus élevé ôc plus o rn é , pour l’évangile.
Après la leâture de l’ép ître , le chantre montoit
fur l’ambon a ve c fon liv re nommé g ra d u e l, ou an-
tiphonier , & chantoit le répons , que nous nommons
g rad u e l, à caufe des degrez de l ’.ambon ; ôc
répons, à caufe que le choeur répond au chantre.
O n chantoit enfuite félon le tems , Aüduia, ou le
trait : ainfi nommé, à caufe de la maniéré dont il
fe chante en traînant. Toutescesprie res font encore
te lle s , que nous les voyons marquées chaque jour
dans l’antiphonier de iaint Grégoire.
Enfuite le diacre y en o it baifer les pieds du pape,
qui lui donnoit fa benediôtion pour l’évangile , en
difant : Le Seigneur foit dans ton coeur , ôc le
refte. Puis le diacre v enoit devant l ’a u te l, où ayant
baifé l ’é v a n g ile , il le prenoit entre fes main s , Sc
marchoit avec deux foûdiacres , dont l’un portoit
l ’encenfoir , ôc deux acolytes devant portoient des
chandeliers. Le diacre montoit feul fur l’ambon ,
ôc lifoit tourné vers le m id y , qui étoit le côté des
hommes : car ils étoient féparez des femmes dans
i ’églife. Nous voyons par les quarante homelies de
faint Grégoire , qu’on lifo it les mêmes é v a n g ile s ,
qu’ à p r e fen t , aux mêmes jours. Après la leôfurede
l ’évangile , un foudiacre le portoit à baifer à tout
le monde ; puis il étoit remis dans fa b o e te , U
L i v r e T r e n t e - S i x i e ’m e :
fcellé. Ce qui fem ^ e m a rqu e r , que ce n’étoit pas
un livre relié comme les nôtre s, mais un rouleau, à
l ’antique.
O n ne difoit point encore alors le fymbole à la H M
1 » r 1 ÜS r» » e.G.n. 3.
meffe dans 1 e g liieR om a in e , q u in ayant jamais été
infectée d’aucune h e re fie , n’avoit pas befoin de faire
profelCon de fa foi. Si le pape p rê ch o it, comme
faint Grégoire faifoit fo u v en t , c’étoit après l’évan
gile .
Enfuite le pape ayant falué le peuple par Dominus ord»:<.n.7.
'vobifcum y ôc d i t , Oremus, le diacre marchoit vers
l’autel , accompagné d’un a co ly te , portant le calice
& un corporal d eifus, qu’il prefentoit au diacre y
&c le diacre le mettoit fur l ’autel , ôc je tto it l’autre
bout à un autre diacre pour l’étendre. Car c’étoic
une grande nappe qui couvroit tout l’autel. Alors
le pape defcendoit du fanôtuaire , foutenu par les
deux primiciers des notaires ôc des défenfeurs ; ôc
marchoit vers la place du fen a t, pour recevoir les
offrandes des g ran d s , félon leur r a n g : c ’eft-à-dire
le pain & le v in , pour le facrifice. Le pape prenoit
les p a in s , qu’il donnoit au foudiacre re g io n a ire ,
ôc on les mettoit dans une nappe que tenoient deux
acolytes. L ’archidiacre fuivo it le pape , prenoit les
bu re tte s, ôc verfoit le v in dans un g rand ca lic e , que
tcnoit un fo udiacre, fu ivi d’un a coly te portant un,
autre v a f e , pour vuider le c a lic e , quand il étoit
plein. Apres le pape , l ’évêque femainier recevoit
les autres pains, fuivi d’un diacre , qui recevoit le
vin ; & des prêtres aidoient encore s’il étoit befoin.
Le pape paiîoit enfuite du côté des femmes, ôc reee