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Saint Colom-
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145 H i s t o i r e E c c i e s i a s t i q u e ;
glois'-, 8c que nous demeurons dans des deferts, fans
inquietter perfonne. Nous demandons de confer-
ver la paix 8c l’unitéecclefiaftique , comme S. Poly-
carpe avec le pape An ic c t ; 8c que fuivant les canons
des cent cinquante peres du concile de C. P.
les églifes qui font chez les barbares , puilfent viv re
félon leurs loix. On voit ici que faint Colomban
n’étoit pas ignorant de l’antiquité ecclefiafti-
que.
Theodor ic roi de Bourgogne avoit un grand
refpeél pour faint Colomban, dont les-monafteres
étoient dans fes états : il le vi i i toi t fouvent , 8c fe
recommandoit humblement à fes prières. Mais le
faint homme lui faifoit des reproches, de ce qu’il
entretenoit des concubines : au lieu d’époufer une
reine , qui lui donnât des enfans légitimés. Le roi
touché de fes avis , lui promit de fe retenir de ce dé-
fordre: mais Brunehaut craignant qu’une reine ne
lui fît perdre le crédit qu’elle avoit fur fon petit f i l s ,
en fut violemment irritée contre le faint abbé. Un
jour il vint la voir à BourchereiTe , entre Challon
8c Autun , 8c elle, fie venir les enfans naturels de
Theodor ic : car il en avoit déjà quatre. Saint C o lomban
demanda qui ils étoient: ce font5 dit Brunehaut
, les enfans du roi : donnez-leur vôtre be-
nediétion. Saint Colomban répondit : Ils ne fuc-
cederont point au royaume, ce font des fruits de la
débauche. Brunehaut encore plus aigrie , envoya
défendre auxvoifins du monaftere, de laiifer fortir
aucun des moines, 5c de leur donner ni retraite, ni
jfeçaurs. Çare lle étoi td’ailleursoffen£ée, d pe eque
L i v r e T r e n t e - S i x i e ’m e ; 1 4 7
faint Colomban lui avoit refufé l’entrée de fon
monaftere, comme il la refufoit non feulement à
toutes les femmes, mais à tous les feculiers. Saint
Colomban voulanteflayer de l’appaifer, vint à EfpoifesentreSemurSc
Montréal , où elle étoit avec
le roi fon petit fils. Il y arriva au foleil couchant ,
8c déclara qu’il ne vouloit point loger chez le roi.
Mais ce prince craignant d’attirer iur lui la colere
de Dieu , ordonna que l’on préparât avec une magnificence
royale, tout ce qui étoit neceffaire pour
le bien traiter , 8c le lui envoya à fon logis. Saint
Colomban voyant des mets exquis, demanda ce
que cela vouloit dire. C eft le ro i , di t -on, qui vous
les' envoyé. Il les refufaavec dédain, en difant : il
eft éc r i t , que les Très-haut rejette les prefents des p«,*,.^ 8>
impies. La bouche des ferviteurs de Dieu ne doit
pas être foüillée des viandes de celui qui leur refufe
l’entrée , non feulement de fon log is ,mais des autres.
A ces mots les vafes fe cafterent en morceaux ,
le vin 8c la bierre fe répandirent par terre, les viandes
le difperferent. Les officiers épouvantez , en
firent leur rapport au roi : qui vint le lendemain
matin , avec la reine fon ayeulle demander pardon
au faint abbé, lui promettant de fe corriger.
Mais comme on ne lui tint pas parole , il écrivit au
roi des lettres pleines de reproches, Sc le menaça
d excommunication , s’il ne changeoit de vie. Alors
Btunehaut rallumant fa colere, excita de nouveau
le roi contre le iaint homme. Elle y employa les
premiers de fa c o u r , 8t mente les évêques, voulant
qu ils trouvaient a reprendre dans la réglé. Peut