
y * i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j è .
conciles généraux. Enfuite il prie les évêques d’abolir
le ferment que toute la natioh avoit fait au
quatrième concile de To lède , de condamner fans
efperance de pardon, ceux qui auraient confpiré
contre le roi ou contre l ’état : comme étant la four*
ce d’un grand nombre de parjures. Il exhorte les
grands, qui étbient prèfens au concile, de confentir
à ce que les évêques ordonneraient, & de l ’executer
foigneiifement.
Les éyêques firent enfuite douze canons, fi l’on
peut nommer ainfi des reglemens écrits d’un ftile
fi diffus & fi fig u ré , qu’il n’e il pas aifé de les entendre.
Le premier contient leur profeiïïon de fo i:
c’eft-à-dire le fymbole de N ic é e , tel qu’on le di-
foit à la meffe avec l ’addition & filio , en parlant
de la procelfion du Saint Efprit. Le fécond article
porte, la difpenfe du ferment contre les rebelles, &
la faculté de leur pardonner. Le troifiéme eft contre
la fimonie : Les quatre fui vans, contre l ’incontinence
des clçrs ; particulièrement contre les foû-
diacres, qui prétendoient pouvoir fe marier après
leur ordination : & contre ceux qui , fous prétexté
d’avoir été ordonnez par force , foûtenoient, qu’il
leur étoit permis de quitter l’état ecclefiaftique, &
de retourner avec leurs femmes. Le concile leur
oppofe l’exemple du bap têm e , qui ne laiffe pas
d’engager ceux qui l’ont reçu malgré eux , ou fans
le fçavoir, comme les enfans. C e qui eft dit ici de
ceux qui reçoivent le baptême malgré eux, femble
difficile , fi on ne l ’entend des enfans, qui font
quelquefois de vains efforts contre ceux qui les
L i v r e t r e n t e - h u i t i e ’m e . 5 1 5
baptifent, fuivant la remarque de faint Auguftin. '
Lé concile défend d’ordonner ceux qui ne fçavent
pas le pfeautier. tout entier, avec les cantiques & 1
les hymnes d’ufage & la forme du baptême.
Ceux qui fans une évidente neceffité auront
mange de la chair pendant le Carême, n’en mangeront
point pendant toute l ’année, & ne communieî-
ront point à Pique. Ceux que le grand âge ou la
maladie oblige a en mange r, ne le feront que par
permilfion de levêq ue . Le roi fera élu dans la capitale
, c e ft -a -.d ire a T o le d e , ou dans le lieu où
fon prcdeceffeur fera mort : & l ’é led io n fe fera du
contentement des évêques & des grands du palais.
Le roi protégera la fo i catholique , contre les Juifs
& les hérétiques, & ne fera point d’exaétions fur
fes fujets. Tous fes acquêts pafTcront à fon fuccef-
feu r , & il ne laiffera à fes héritiers , que les biens
qu il avoit avant d’être roi. Il fera ferment de tout
c e la , avant que de prendre poiTéifion du royaume.
A l égard des J u ifs , on obfervera les décrets du
concile de T o lè d e , fous le roi Sifenand : c’eft le
quatrième. Deux mois après c e lu i-c i, c’eft-à-dire
le dix-huitiéme de Février 654. les Juifs convertis
de toute l ’Efpa gne , donnèrent au roi une déclaration
, par laquelle ils promirent de vivre en vrais
Chrétiens, & de renoncer à leurs anciennes fuper-
ftitions : de brûler eux-mêmes, ou lapider les contrevenais
, ou les abandonner avec leurs biens.à la
difcrction du roi.
C e concile fut fouferit par cinquante-deux évêques
, dont les. quatre premiers étoient métropoli-
V u u ij
A n . é j j .
epifl. 187 . a d
'ie.rd. c. 7. ». t f.
. 8.
c. 9.
c. 10.
e. 11.
Sup. liv. XXXVII*
n. 48.
?.8 41.