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i ' abandonné Dieu , & Dieu t’a abondonné. A u ffi-
A n . 654. t At jj commanda à un des gardes de lui déchirer
Ton manteau, & la courroye de fa chaufîure : puis
il le mit entre les mains du prefet de C.P. en lu t
difant : Prenez-le, feigneur prefet, & le mettez en
pièces tout maintenant. Il commanda aux affiftans
de l’anathemàtifer. Mais il n’y eut pas vin g t per-
fonnes qui crierent anathême : tous les autres
baiiToient’ le v ifa g e , & fe retiroient accablez de
trifteife.
Les bourreaux le prirent, lui ôterent fon pallium
facerdotal, & lè.dépoüillerent de tous fes h ab its ,
ne lui laiflant qu’une feule tunique fans ceinture :
encore la déchirerent-ils des deux cotez depuis le
haut jufques. en b a s , en fo rteq u e l ’on v o y o it fon
corps à nud. Ils lui mirent,un carcan de fer au cou,
& le traînèrent ainfi depuis le palais par le milieu
de la v ille , attaché avec le geôlier , pour montrer
qu’il étoit condamné à mort ; & un autre por-
toit devant lui 1 ep é e , dont il devoir être exécuté.
Malgré fes fouffrances, il confervoit un vifage fe-
rein : mais tout le peuple pleuroit &c gemiifoit ;
hors quelque peu qui lui infultoient. Etant arrive
au p re to ir , il fut chargé de chaînes & jetté dans
une prifon avec des meurtriers. Mais environ une
heure après on le transfera dans la prifon de D io -
mede. On le traînoit il vio lemm en t, qu’en montant
les degrez, qui étoient hauts & rudes, il s!écor-
cha les jambes & les jarrets,&enfanglantal’efcalier.
Il femblçit prêt à rendre lam e tant il étoit épuiféj
& e n entrant dans la prifon il tom b a& fc rclevaplu-
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L i v r e t r e n t e - n e u v i e ’ m e . y i y
iîeursfois. On le mit fur un banc, enchaîné comme '
il é to it , & mourant de froid : car l ’h iver étoit in- N*
fupportable, & c’étoit comme il a été d it , le quinzième
de Décembre. Il n’avoit perfonne des liens,
qu’un jeune clerc qui l ’a voit fu iv i, & fe lamentoit
auprès de lui.
Deux femmes qui gardoient les clefs de la prifon
, la mere & la fille touchées de compaffion ,
vouloient foulager le faint pape ; mais elles n’o -
foient à caufe du geôlier , qui éroit attaché avec
lui : Sz elles croyoient,que l ’ordre alloit venir pour
l’exccuter à mort. Quelques heures après un officier
appella d’en bas le geôlier , & quand il fut
defeendu une de ces femmes emporta le pape , le
mit dans un lit, & le couvrit bien pour le rechauffer.
Mais il demeura jufques au foir fans pouvoir
parler. Alors l ’eunuque Grégoire; qui de chambellan
étoit devenu prefet de C . P. lui envoya fon
maître d’hôtfel, avec quelque peu de vivres, & lui
en aïant fait prendre, il lui dit : Ne fuccombez pas
à vos peines ; nous efperons en Dieu, que vous n’en
mourrez pas. Le faint pape, qui defiroit le marty- ;
> r e , n’en fut que plus affligé : auifi-tôt on lui ôta les
fers.
Le lendemain I’empcreûr alla vo ir le patriarche
P a u l, qui étoit malade à la m o r t , & lui compta
tout ce que l’on avoit fait au pape. Paul foûpira ,
& fe tournant vers la m u ra ille , il dit : Helas !
c’c il encore pour augmenter ma condamnation.
L ’empereur lui demanda pourquoi il parloit ainfi; #
Paul répondit : N ’eft-ce pas une choie déplorable
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