
Suf. liv.
XXXVII. ». 17
IV.
Saint Cccidc é-
que d’EiTcx.
t o i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u ' e .
xons Orientaux , dont la capitale étoit Londresj;
& qui avoient autrefois chaffé faint M e llit leur
évêque, & renoncé à la fo i. Leur roi étoit alors Sigebert
ami du roi O f u i , qu’il venoit fouvent vo ir
en Northumbre -, & celui-ci l ’exhortoit à quitter
l ’idolâtrie, en lui difant : O n ne peut faire un Dieu
de pierre ou de bois , dont on fait des uftcnciles
pour l ’ufage de la vie , & dont on brûle les reftes.
I l faut plûtôt croire que Dieu eftincomprehenfiblc,
tout p u ilfan t, éternel: qu’il jugera tous les.hommes
, & donnera des recompenies éternelles à ceux
qui feront fa volonté. Ces difeours perfuaderent
Sigebert roi d’Eifex , & il fut baptifé par l’évêque
Finan, dans la maifon royale près de la grande muraille.
En retournant chez l u i , il pria le roi Ofui.
de lui donner des doéteurs capables de convertir &
de baptifer fa nation : & Ofui envoya en Mid de-
lan gle s, d’où il fit venir un faint prêtre nommé
Ced d e ,av e c un autre prêtre, & les envoya prêcher
en Eifex. Après avoir parcouru tout le païs, & formé
une grande églife, C eddc retourna chez lu i, &c
v in t à Lindisfarne voir l ’évêque Finan : qui ayant
appris de lui le progrès de l’evangile chez les Savons
Orientaux , l’en ordonna évêque, étant affilié
de deux autres.
Gedde étant évêque, retourna en Effex travailler
avec plus d’autorité. Il fonda des églifes en divers
lieux , & ordonna des prêtres & des diacres :, pour
lui aider à prêcher & à baptifer. Il alfembla même
à T ilab ou g fur la Tamife , une communauté
où il faifoir pratiquer la vie religieufe autant que
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ces nouveau Chrétiens en étoient capables. Il excommunia
un des parens du r o i , pour avoir con-
tra&é un mariage illicite ; & défendit à qui que ce
fu t d’ entrer dans fa maifon, ni de manger avec lui.
Le roi Sigebert étant prié à manger chez cet e x communié,
ne laifla pas d’y aller. Mais comme il
en fo r to i t , il rencontra le faint évêque. Il fut
épouvanté, defeendit de fon ch e v a l, fe jetta à fies
pieds, & lui demanda pardon. L ev êqu e qui étoit
auffi a ch e v a l, mit pied â terre : mais étant irrité il
toucha le roi d’une verge, qu’il tenoit â la main, &
lui dit avec l’autorité pontificale : Parce que vous
n’avez pas voulu vous abftenir d’entrer dans la maifon
de cet homme perdu, vousymourre z. En effet,
ce meme homme & fon frere , quoique parens du
r o i , le trièrent. Et quand on leur en demanda la
cau fe , ils ne purent en dire d’autre, finon , qu’ils
ne pouvoient fouffrir,qu’il pardonnât fi facilement
a fes ennemis. Car fi-tôt qu’ils lui demandoient
g râ c e , il la leur a cco rd o it, fuivant le precepte'de
l’évangile. -
Quoique Cedde fu t évêque d’Effcx, il ne laiffoit
pas de retourner quelquefois en fon païs de N o r thumbre,
pour y exhorter les fideles. Edilvard f i ls c
du roi O fu a ld , qui regnoit dans la province de
Deïre , avoit auprès de lui un frere de levêque
nommé C e l in , qui étoit prêtre, l ’inftruifoit lui &c
fa famille , & leur adminiftroit les facremerts. Le
roi par le moyen de ce frere , connoiffant la vertu
de 1 ev equ e , l’excita à lui demander quelque terre
pour bâtir un monaftere , où le roi lui-même pût
S f f ij
"Bed/t III. hifi.
rij.