
X4§ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
A n. 609. £tre [e trouva-t-elle mal difpoié contre lu i , àcaufe
delaquef t ion de la pâque. Le roi vint doue à Lu-
Su p. n. 43. f 1 . . j 1 « t / ~
x eu , 5c le plaignit de ce que Colomban s’ecartoit
de l ’ufage des moines de la province , en ne donnant
pas libre entrée à cous les Chrétiens au-dedans
de Ton monaftere. Ilfuffit, répondit le faint abbé,
que j’aye des lieux difpofez pour y recevoir tous les
hôtes. Et comme le roi étoit entré jufques dans le
refeôtoire, le faint ajouta : h vous êtes venu ici pour
renverier les communautez des ferviceurs de Dieu ,
&c la difeipline monaftique : fçaehez que nous nous
pafferons de vos fecours 5c de vos bienfaits , mais
que vôtre royaume fera détruit avec toute vôtre
race. Le roi épouvanté de cette mena ce , fe retira
en diligence.
Comme faint Colomban continuoicà lui faire des
reproches: Vous p rétendez, d i t - i l , que je vous donnerai
la couronne du martyre. Je ne fuis pas.affezin-
fenfé : mais puifque vous êtes il éloigné de nôcre maniéré
de viv re , retournez d’où vous êtes venu. Saint
Colomban , d i t , qu’il ne fortiroit point de Ion mo-
paftere , s’il n’en étoit chaifé par force. Le roi l’en-
y o y a àBefançon où n ’étant point gardé par le ref-
pe£t qu’on lui p o r to i t , il en forcit & retourna i fon
monaftere. C ’étoit environ la quatorzième année
du regne de Theodor ic , c'eft-à-dire l ’an 609,
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L i v r e T r e n î ë -S e t t i e ’m e . 1 1 4 9
L 1 F R E T R E N T E - S E P T 1E M E .
T Homas patriarche de C. P. apprit un prodige
arrivé en plufieurs villes de Galatie , où
les croix que l’on portoit en procelfion , s’agitèrent
d’elles-mêmes extraordinairement. En étanc allar-
m é , il fit venir à C. P. faint Théodore Siceote , qui
lui préfenta le prêtre Jean fon difciple, le priant de
le faire fuperieur général de fes monafteres : ce que
le patriarche lui accorda, lui donna le pallium , 5c
l ’envoya exercer fa charge. L ’empereur Phocas
ayant la goutte aux mains &c aux pieds , appella
faint Thedore , qui lui impofa les mains, & pria
pour lui. L’empereur fut foulage , ôc fe reconv
manda a fes prières. Saint Théodore l ’avertie, que
s’il vouloir être ex auc é, il s’abftînt de tourmenter
les autres , & de répandre du fang. En effet , il ve-
noit de faire mourir Conftanrine veuve de l’empereur
Maurice , & plufieurs autres perfonnes confiH
derables , à l’occafion des conjurations qui s’éle-
Voient contre lui.
Le patriarche Thomas pria faint Théodore de
lui dire, fi ce mouvement extraordinaire des croix,
étoit véritable: 5c le faint homme l ’en ayant affuré,
le patriarche le preffa de lui découvrir ce que figni-
fioit ce prodige. Comme il en faifoit difficulté , il
iè jetta à fes pieds, proteftant de ne fe point lever,
qu’il ne l’eût facisfaic. Alors faint Théodore lui
dit : Jenevoulois point vous affliger; 5c il ne vous
1 eme F l 11. I i
A n . î i o »
r.
Fin de iàint
Théodore Si-
ceote.
■ Vit a Theod. c»
14. ap, Boll, ta.
11. p. ;8.
Theoph. etn, j *p,
Z47.
Chr. pafe•