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Jiifi, liv . xxiy.
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& le fenat de l’églife : élevez à ce rang pour leur fdence icclefia-
ftique, leur fagelfe , leur experience. _ ;
T o u t (e failoit clans l’églife par confeil : parce qu’on ne cherchoit
q u ’ à y faireregnerlaraifon, la réglé, la volonté de D'eu. Les évêques
avoient toujours devant les yeux le precepte de faint Pierre
& de Jefos-Chrift même, de ne pas imiter la domination des rois
de la te rre , qui tend toujours au defpotique. N ’étant po nt pré-
fomptueux, ils né croyent pas connoîtrc feuls la vérité ; ils le ué-
fioient de leurs lumières, & n'étoient point jaloux de celles des
autres. Ilscedoient volontiers à celui qui donnoit un meilleur avis-
Les affemblées ont cet avantage qu'il y a d’ordinaire quelqu un
qui montre le bon parti, & y ramene les autres, on fe refprfte
mutuellement, & on a honte de paraître injufte au public : ceux
dont la vertu eft plus foible font foutenus par les autres. I! n elfe
pas aifé de corrompre toute une compagnie : mais il elf facile de
gagner un feu! homme , ou celui qui le gouverne ; & s’il fe détermine
feul ; il fuit la pente de fes paflions,qui n’a point de contrepoids.
D ’ailleurs les refolutions communes font toujours mieux
exécutées : chacun croit en être l’auteur & ne fait que fa volonté..
11 eil vrai qu’il eft bien plus court de commander & de contraindre
; & que pour perfuader il faut de l’indullrie & de la patience 1.
mais les hommes fages, humbles & charitables vont toûjours au,
plus fûr & au plus doux, & ne pLignent point leur peine, pour le
bien de la chofe dont il s’agit. Ils n ’en viennent à la force q u a la
derniere extrémité.
Ce font les raifons que j’ai pû comprendre du gouvernement
eedefiaftique. En chaque églife l’évêque ne faifoit rien d important,
fans le confeil des prêtres, des diacres & des principaux de
fon clergé. Souvent même il confultoit tout le peuple quand il
avoit intérêt à l’affaire , comme aux ordinations. Vous en avez vu
des exemples dans laint Cyprien, 8r la formule de 1 ordination le
marque encore. Vous avez vû avec quelle fimplicité & quelle confiance
paternelle (ainr Auguftin rendoit compte à fon peuple de fa.
conduite & de celle de fon clergé. >
Pour les affaires plus générales , les évêques delà provincesai-
fembloient & tenoient des conciles. C ’étoit Je tribunal ordinair
e , où régulièrement toutes les affaires devoient etre terminées,
c ’ell pourquoi il fe tenoit deux fois l’an. Les éveques des grands
fieges & les papes mêmes en ufoient ainii; & quoique les anciennes
decretales ne portent que leur nom, cetoient des refultats de
leurs conciles. Ces fréquentes affemblées caufoient deux grands-
biens: elles confervoient l’union & 1 amitié entre les eveques, &
l ’uniformité de la difeipline. Les évêques agiffoient entre eux en
frétés avec peu de cérémonies & beaucoup de charité. Et 11 vous
voyez qu’ils fe donnent le tirte de très-faints, très -veneràbles,
ou d’autres femblables : attiibuez les à l’ufage qui s’étoit introduit
dans la chute de l ’empire Romain, de donner à toutes fortes
de perfonnes, des titres proportionnez à leur condition. Mais
ces formules de paroles n’empêchent pas de reconnoître dans
leurs lettres, une fincerité & une cordialité charmante , pour peu
qu’011 ait de goût pour la fentir. C'eftceque j ’ai rapporté des lettres
de faint Cyprien , defaint Bafile, de faint Augu ftin, a bien pû
vous en convaincre. Ce commerce de lettres fuppléoit au défaut
des conciles, dans les intervalles, ou à l’égard des évêques d’une
autre province. Les intervalles étoient quelquefois lon g s , du
temps des perfecutions : parce que les évêques & les prêtres, comme
les plus recherchez, étoient obligez à fe difperfer & fe cacher.
Et cette interruption des conciles, étoit un des effets de la perfecu-
tion , le plus fenfibleaux évêques: parce qu’ils étoient perfuadez,
que la difeipline ne pouvoitfe maintenir fans conciles. Voyezles
plaintes d’Eufebe fur la perfecution de Licinius.
Revenons au gouvernement d’une églife particulière. Au deffotis
de l’evêque & des prêtres, il y avoit un grand nombre d’officiers
e ffeilifs, occupez des fonctions de leurs ordres : diacres, acolytes,
leéleurs & portiers. Il femble que du commencement , les diacres
étoient jugez du moins aufli neceffaires que les prêtres.
Quand les apôtres établirent les fept premiers diacres à Jérufalem,
il ne paroît point qu’ils euffent ordonné des prêtres : au contraire,
ils fe referverent à eux feuls les fondions depuis communiquées
aux prêtres : la pyVmiere eft le miniftere de la parole. Saint Paul donnant
fes ordres à T ite & à Timothée, pour le règlement des nouvelles
églifes,ne parle que d’évêques & de diacres, En effet,
avant que les églifes fuffent nombreufes , un homme d’un grand
zele & d’un grand travail, pouvoit fuffire pour le fpirituel; mais
il avoit befoin d’être foulagé dans les oeuvres extérieures ; pour recevoir
les aumônes des fideles , & les diftribuer aux pauvres ;
pour maintenir l’ordre & la bienféance des affemblées, pour faire
divers meffages. Dans la fuite les diacres mêmes eurent befoin
d’être foulagez;&de-là vinrent les ordres inférieurs , dont vous
avez déjà vû l’ufage pendant fix cens ans, & vous le verrez encore
long-tems.
Chacun demeurait en fon o rd re , autant que l’évêquejugeoità
propos, S i plufieurs y paffoient leur vie. On ne trouvoit pas
étrange de voir dans l’églife, un homme toûjours portier ou lecteur
; comme on ne s’étonne point aujourd’hui de voir dans Jes tribunaux
féculiers , un huiffier ou un greffier, qui ne devient jamais
juge. Les talens naturels Ion differens, & les grâces diverfement
diilribuées. T e l eft propre à l ’a â io n , qui n’eft pas propre à l’étude ;
V. h’ft. liv . IV,
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H ijijiv . x . e . 1 1 ‘
Euf. v it. Conii,
C. 1 J .
IV.
Clercs inférieurs.
A ft.v 1. a.