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églifes de faint Pierre & de faint P au l, & pour les
pauvres Romains. Childeric fon fécond fils , fut
déclaré roi d’Auftrafie par les Francs , en fifio. &
Treieg. cent. t. Clotaire roi de Neuftrie & de Bourgogne, fe trouva
peu après en âge de gouverner. Alors Batilde
t vit*s.Bah. exécuta la retraite quelle meditoit depuis long-
tems , & à laquelle les feigneurs françois s’étoient
toujours oppofez. 'Enfin ils çonfentirent, à l’oc-
cafion de Sigobrand évêque de Paris , comme l’on
c ro it, qui s’étoit attiré leur haine par fa hauteur,
& qu’ils firent mourir malgré la haine. Ainfi craignant
fon reifentiment, ils cederent tout d’un coup
au defir qu’elle avoit de fe retirer. Elle leur fit des
reproches de leur ingratitude -, car elle en avoit élevé
quelques-uns avec une tendrefle de mere : mais
par le confeil des évêques, elle leur pardonna & fe
réconcilia parfaitement avec eux. Elle entra donc
dans le monaftere de Chelles, vers l’an 664. &c s’y
rendit fimple religieufe,fous l’abbeife Bertile : fer-
vant à la cuifine & aux exercices les plus bas, comme
elle avoit deja fait étant reine. En cet état elle
acheva faintement fa v ie , & mourut vers l’an 680.
Martyr, r. ij. Je trentième de Janvier, jour auquel l’églife de Pa-
^mu ris honore fa mémoire.
Outre- les deux monafteres qu’elle fonda, elle fit
de grandes liberalitez à plufieurs autres. Elle don-
vnan. *. na a faint Filibert & à l’abbaye de Jumieges, la forêt
voifine : à l’abbé Legobert & au monaftere de
Corbion , prés de Chartres, une terre, beaucoup
d’or & d’argent, & jufques à fa ceintures. Elle fit
des libeçalitez au monaftere de Fontenelle : à celui
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de Luxcu & aux autres de Bourgogne : à Joüarre,
àFaremouftier : mais particulièrement aux églifes,
Sc aux monafteres de Paris.
O n continua d’en fonder plufieurs ert France , x x x .
pendant le régne de Clota ite III. Il avoit une èon- di
fiance particulière en un feigneur nomméVartingue ¿a», p. n. xi
ou V a r ig o n , à qui il avoit donné lé gouverne- f '
ment du païs de Caux : parce qu’il fe plaifoit à
chaifer dans fes forêts. Vaningue y fonda le monaftere
de Fecan du confentement du r o i , qui y
contribua de fes bienfaits. C ’étoit une communauté
de filles, & la première abbelfe fut fainte Hilde- ?• >4*
marche : qui après avoir gouverné quelque tems
un monaftere à Bourdeaux, étoit venue à Roiien
viv re fous la direétion de Vandregifile. O n lui
donna , du confentement de faint O ü e n , le gouvernement
de ce nouveau monaftere : où l ’on af-
fembla jufques à trois cens foixante-fix religieufes:
qui celebroient continuellement l’office divin. Après
la mort d’E rch in o a ld , les François donnèrent à Fredeg.com. t,
I Ebroin la dignité de maire du palais, foüs le roi '
Clotaire. C e feigneur avec fa femme Leutrude &
fon fils Bovon , fonda à Soiffons le monaftere de
N. D am e , où par les foins de l ’évêque faint Drau- ni/t. den.d. de
fin ou D ra u fc io n , il y eut une grande communau- $°yitaS. vrauf.
té de filles 5 &c la première abbeffe fut Etherie -, ti- *■ B°lL *•
rée du Monaftere de Joüarre.
Landelin né d’une famille noble de François,
dans le C am bre fis, fut d’abord recommandé par
fes parens à faint Aubert fon évêque & fon pat- Aaato.x.f.t1y
rain poiir l ’inftruire des lettres. -Quand il fut en