
i . 6.n. 53.
Antioch» p r * f■
X I I .
G ou vernepient
de S. Jean l'àu-
znonier.
Vitac. i . ».5.
a.
172. H I S T O I R E E C C 1 ES I A S T I Q U E .
Tes commandemens : comme il a multiplié les cinq
pains , il peut bénir les dix boiffeaux de mon grenier.
Ainf i il le renvoya confus : &c auffi-tôt 011 lui
vint dire l’arrivée de deux des grands vaiffeaux de
l ’églife, qu’il avoit envoyez en Sicile quérir du bled;
Il fe profterna, & dit : Je vous rends grâces,Seigneur,
de n’avoir pas permis à votre ferviteur de vendre
vô t re grâce pour de l ’argent.
Ay an t appris que l’abbé Modefte étoit dans un
grand befoin des chofes neceffaires , pour le réta-
bliifement des faints lieux: il lui envoya mille pièces
d’or , mille facs de froment , mille de legumes ,
mille livres de fer , mille paquets de poiifons fecs ,
mille vaiffeaux de vin , & mille ouvriers Egypt iens,
avec une lettre , où il difoit : Pardonnez -moi , fi je
ne vous envoyé rien qui foit digne des temples de
Jefus-Chrift , jevoudrois aller moi-même travailler
à lamaifon de fa fainte refurreétion. Av e c fès fe-
cours l’abbé Modefte rétablit l'églife du Ca lv a ire,
celle de la Refurreêtion, celle de la Croix & celle
de l’Afcenfion. Il rebâtit de fond en comble cette
derniere, que l’on nommoit la meredes églifes.
Dès que faint Jean l’aumônier fut aflis dans la
chaire d'Alexandrie, il affembla les oeconomes de
l’églife, & leur dit : Al le z partoute la ville , & m’éc
r ivez tous mes maîtres, jufques au dernier. Ils lui
demandèrent avec étonnement, qui étoient fes maîtres
? C e fo n t , d i t - i l , ceux que vous appeliez les
pauvres. Il s’en trou va plus de fept mille cinq cens ,
à qui il faifoit donner l'aumône tous les jours. Il
eut foin d’empêcher , que par toute la ville d’Ale xandrie
,
i-j1
L i v r e T r e n t e - S e p t i e ’m e . 1 7 5
xandrie ,.on n’ufât ni de faux poids, ni de fauffes J -
mefures ; & en publia une ordonnance en fon nom ,
portant peine de confifcation de tous les biens des
contrevenans, au profit des pauvres; par là on voit
quelle étoit l’autorité du patriarche d’Alexandr ie,
même fur le temporel. Ayant appris que les officiers »-T-e.i.
de l ’églife recevoient des prefens , pour donner la
prefcrencc à quelques perfonnes dans.le rachat des
captifs : il les affembla, & fans leur^faire de reproches
, il augmenta leurs g ages, avec défenfede rien
prendre de qui que ce fut. Ils s’en trouvèrent fi bien,
que quelques-uns même remirent cette augmentation
de OgaOves,
Il fçut que plufieurs perfonnes n’oioient lui por- *• •
ter leurs plaintes par la crainte des chancelliers ou
fecretaires, des défenfeurs de l’é g l i fe ,■& des autres
officiers qui l’environnoient. C e qui lui fit prendre
la refalution de donner deux fois la femaine audience
publ ique, le mercredi & le vendredi. On lui
metttoit un fiege devant la porte de l’églife ,• avec
deux bancs pour les hommes de mérité avec le s quels
il s’entretenoi t , ayant l ’évangile entre les
mains ; &c il ne laiffoit approcher de lui aucun de
Ces officiers, qu’un feul défenfeur , afin que les particuliers
feprefentaffent avec plus de confiance.
Mais il faifoit executer fes ordres par les défenfeurs:
voulant qu’ils s’en acquitaffent avant que de manger.
C a r , d i foi t - i l , fi Dieu nous donne la liberté
d’entrer à toute heure dans fa mai fon,St de lui o f frir
nos prières ;.Sçfi nous voulons qu’il nous exauce
promptement : comment devons-nous en ufer à
Tome F U I , M m