
SÜgJ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
'À îf. 6js - de deux:ans. Saint Sophrone exhortoit fon peuple
Biti. p p. à profiter de cette calamité, pour fc convertir, com-
1 a n+ B, rnc nous voyons par un fermon , qu’il fit en ce
tems-là le jottr de N o ë l , où il fie plaint amèrem
en t , de ce que l’incUrfion des barbares ne permet
pas aux fideles d’aller en ce faint jour à Bethléem ,
fi proche de Jerüfalem , pour fatisfaire à leur
pieté.
j Sitôt que faint Sophrone fut établi dans le fiege
L«tre fynodaie de Jerüfalem , il aifembla fon concile , ôc écrivit
de s. sophrone. jettre fynodale fuivant la coûtume : pour rendre
compte de fa fo i aux évêques des grands fie-
conc. gcs. Elle eft adreiféc à Sergius patriarche de C . P.
H . 1>. 8 iîr . P . » O i .
Phot. cod. iji* & ielon d’autres exemplaires au pape Hononus ; <x
8S7‘ on ne doute pas qu’elle n’ait été envoyée à l’un & à
l ’autre. Elle eft trés-longue , &e commence par tes
plaintes que fait faint Sophrone d’avoir été tiré de
fa retraite , pour être placé fur un fi grand fiege.
Cone. p. Puis il fait fa confcflion de f o i , où il explique fort
au lon g le myftere de la Trinité : réfutant les he-
p. s*4. b. refies contraires. I l en fait de même fur l’incarnation,
& s’étend principalement à prouver l’unité de
perfonne , contre Neftorius , & la diftinébion des
p.%(i.v. natures , contre Eutychez ; puis il ajoute : D e là
vient, que le même Jefus-Chrift operoit réellement
ce qui convenoit à l’une & à l ’autre fubftancc ; ce
qu’il n’auroit pas f a i t , s’il n’avoit eu qu’une nature.
p. s7i. a. £ npuice | c omrric en Jefus-Chrift chaque nature
conferve fa propriété , ainfi chacune opere ce qui
\M. £. jui propre. Et encore : Nous fçavons que chacune
des deux natures a fon opération réelle , na-
L l V R E T R E K T E - H U I T I E ’ m E; 3S3
turelle & convenable. Et encore. : C ’eft pourquoi/,
nous ne difons p o in t, quelles ayent une feule opération
réelle, naturelle & indiftindbé, pour ne les pas
réduire à une feule fubftancc & une feule nature ,
fuivant l’erreür des Acéphales. Car on ne connoît
les natures que par les opérations.
Pour rendre plus fenfible la diftin&iort des opérations
, il les rapporte en détail. Premièrement le s 11
opérations humaines. Jefus-Chrift naît comme
.nous, il eft nourri de la i t , il c r o î t , il paife par les
differens âges, jufques à ce qu’il fo it homme parfait.
Il fouffre la fa im , la f o i f , la fatigue des
voyages : marchant comme les autres hommes, &
paflant d’un lieu à un autre. Car il étoit véritablement
homme , avec un corps borné & déterminé f'
à une certaine figure. A in fi étant en fa n t, il étoit-
porté entre les bras de la V ie rg e fa m.ere, & re-
pofoit fur fon fein. A in fi quand il étoit la s , il s’af-
fe io it , & dormoit quandil en avoit befoin. Il fen-
toit même la douleur, quand on le frap p o it, qüand-
on le fla g e llo it, quand on lui perçoit les pieds &
les mains fur la croix. . Il donnoit quand il vou-
loit à la nature humaine , l ’occafion de faire ou de
fouffrir ce qui lui eft propre , de peur que fon incarnation
ne parût une imagination & un vain
ipedtacle. Car aucune de ces aétions , ou de ces
iouffrances n étoit in v o lo n ta ire , quoiqu’elle fût
humaine & naturelle : Dieu nous garde d’une pen-
fe fi deteftable. Ç ’é toit un D i e u , qui vouloic
bien fouffrir ainfi par fa ch a ir, pour nous iauver Se
nous mériter 1 impaffibilité. Il étoit revêtu d’un