
• 4 6 3 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
‘ La troiiîémc fut tenue le dix-feptiéme dumêmc
n mois d Odfobre, n eu f jours après la précédente. Le
‘ f u , ‘ pape propofa d’examiner les écrits des accufez; &
Troifiémc fcffion. Sergius évêque de Tcmpfe demanda que l ’on commençât
par ceux de Théodore jadis évêque de Pha-
ràn,comme ayant été le premier auteur de cette nouveauté
, fuivant la requête d’Eftiene de D o r e , & la
notoriété publique. On produiiit donc le livre de
T h éo d o re , & on y lut les endroits qui avoient été
marquez, traduits de Grec en Latin. Premièrement
un paifage de l ’écrit adreifé à Sergius éveque d’A r iî-
noite en Egypte, où il difoit:Donc tout ce que l’on
rapporte, que le Seigneur a dit ou fait ; il l ’a dit èc
l a fait par l’entendement & par les fens ? ainii le
tout doit être nommé une feule opération du Verbe ,
de l’entendement,des fens & du corps organifé. Et
enfuite : Puifque c’eif par une conduite tres-fage &
toute d iv in e , qu’il s’eft foûm is , quand il a voulu,
au fomme il, au travail, à la faim & à la fo i f : c’cft
avec grande raifon, que nous attribuons à l’opera -
tion toute puiilante & toute fage du Verbe , le mouvement
ou le repos, qui fe rencontre en ces fon c tions
: & que nous difons que Jefus-Chrift étant
un, il n’y a en lui qü’une opération.
On lut encore trois autres paifages du même écrit
qu’il avoitfait,pourexpliquerles autoritez des peres.
Il y enfeignoit par tout la même d o d r in e , d’une
feule opération, dont le Verbe divin é to itla fource,
& l ’humanité feulement Tinftrumcnt, & difoit en-
1 .1u, c. tre autres chofes : Isjôtre arné n’a pas la.vertu d’é loigner
d’elle & de fon corps les proprietez naturelles
L i v r e t r f. n t e - h ü i t i e ’ m e . 4 <j<>
du corps.Eilc n’en cif pas même tellement maîtref- ~7~-------
fc , quelle puiflé le délivrer de ce qui lui convient: n 4 9 ’
comme la folidité, la fluidité, la couleur : mais tout 1 7 ’
cela eft rapporté du divin corps de Jefus-Chrift.
Car il eft forti du fein de fa mere , fans divifion ,
comme étant fans mafle, & ,p o u r ainfi dire, incorporel
: il eft forti de même du tombeau , & entré
au travers des portes, & a marché fur la mer.
Apres la leéfure de ces paifages le pape en releva {. t7o.
les erreurs:particulierement cette derniere,qui rend
l’incarnation imaginaire : en fuppofant que Jefus-
Chrift. n a pas eu un corps véritablement fo lid e ,
comme les nôtres. Elle détruit même le miracle :
puifqu’il n’eft pas merveilleux , que ce qui n’étoit
pas folide ait pénétré des corps, ou marché fur l ’eau.
Enfuite le pape oppofa aux erreurs de T h eod ore ? '71,
l’autorité des peres, dont il rapporta les paifages.
Sçavorr de faint C y r ille , de faint Grégoire de Na-
zianze, de faint D en is , de faint Bafile, & du concile
de Calcédoine.
Benoît évêque d’Aïace en l ’iile de Corfe , de- l.
manda qu’on lût les n euf articles deCyrus d’Alexan- Sf"*“0" th“ n'
drie, principalement le feptiéme : puis la lettre par J74>
laquelle Sergius de C .P . les approva. On lut donc
le feptiéme article de Cyrus , portant ana th ême i s«t. uv.
quiconque ne reconnoît pas en Jefus-Chrift une XXXV11' ”' 4”
feule operation theandrique : puis la lettre de Sergius
de C . P. Sergius évêque de Tempfe , deman- /.
da la lcéîure du paifage de faint Denis évêque
d A th ène s, cite par Cyrus. Il étoit tiré de la lettre
a Gai u s , & il fu t lû en ces termes : Enfin i l
N n n iij