
A n . 5 9 0 .
n i .
Paftoral de
S. Grégoire.
Paul. vita, tt,
Greg.prif. in
fajtor.
Le vit. x xi. 17.
d H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
mains que des Lombards. Voilà où vôtre protection
m’a conduit.
Jean évêque deRavenne ayant repris faint Grégoire
avec amitié &c modeilie de s’être caché pour
éviter l’épifeopat , lui qui en étoit fi capable : ce rereproche
lui donna occafion de compofer un livre
dans ces commenccmens, fur les devoirs des évêques;
& c’eit le paftoral fi fameux depuis dans toute
l’églife. Sondeifein eit de juitifier fa réfiitance , en
expliquant tout ce qu’il penfoit fur la grandeur de
cette charge. L’ouvrage eit divifé en quatre parties.
La première eit fur la vocation à l’épifcopat : afin
que celui qui y eft appellé examine avec quelles dif-
pofitions il y vient. S’il a la fcience, la v e r tu , le
cou ra g e , la fe rme té , l ’amour du travail : s’il eft
exempt de toutes les imperfections figurées par les
défauts corporels, qui fuivant l ’ancienne loy ex-
cluoient des fondions du facerdoce. La fécondé
partie montre comment le pafteur appellé légitimement
doit s’acquitter de la ch a rg e , qu’il n’a point
recherchée. Quelle doit être fon application à la
pricre, à l’inf trudion, au foulagement du prochain :
ion humi l i té , fon zele , fa diferetion. La troifiéme
partie marque les différentes inf trudions proportionnées
à ladiverfité des perfonnes : fuivant le fe-
xe , l’âge , les conditions, les inclinations, les difpo-
fitions permanentes ou paffageres. Surquoy S. Grégoire
entre dans un grand détail. Dans la quatrié*-
me partie il marque en peu de mots comment le paf-
teur doit faire de fréquentes réflexions fur fa cond
u i te , pour s’inftruire lui-même &c conferverl’hu-
L i v r e T r e n t e - C i - n q j j i e ’m e . 7
milité. C et ouvrage fut fi eftimé deflors, que l’empereur
Maurice en demanda une copie au diacre
Anatolius qui refidoit à C. P. pour les affaires de l’églife
Romaine ; & qu'Anaftaie patriarche d’Ant io-
che le traduifit en grec pour l’ufage des églifes d'O-
rient.
Un diacre de Grégoire de Tours qui s’étoit
trouve a Rome lors de la mort du pape Pelage, &
avoir été témoin de l ’ordination de faint Grégoire,
luy en raconta les particularitez , &c rapporta des
reliques que faint Grégoire encore diacre lui avoir
données. Il arriva à Tours la même année 590. quinzième
du roi Childebert : & trouva l’évêque Grégoire
occupé avec plufieurs autres à appaifer un
grand fcandale arrivé au monaftere de Sainte-Croix
de Poitiers. Sainte Radegonde qui en étoit la fondatrice
l’avoit recommandé à tous les é v êques , par
une lettre où elle dit qu’elle l ’a fondé par les libe-
ralitez du roi Clotaire fous la réglé de Saint Cefaire
d’Arles ; &c y a établi du confentement des évêques
l’abbeffe Agnè s qui a été benite par Saint Germain.
Elle les prie de ne jamais permettre que l ’on viole
la réglé, ni que l’on diflipeles biens du monaftere,
& conjure les princes de lui accorder leur protection.
Cet te lettre eft comme le teftament de fainte
Radegonde ; après lequel elle mourut le mercredi
treizième d’Aouf t , la douzième année du roi C h i l debert,
qui eft l’an 587. L ’églife honore fa mémoire
le même jour.
Elle fut enterrée trois jours après par Grégoire de
Tours ,qu.i,fe rendit à Poitiers fur la nouvelle de fa
A n , 590.
x. Ep- i l .
IV.
Moït de feinte
iCadegonde,
Greg. Tur• x.
hift. mt.fi.
Greg. ix. hift»
1 . 1.
Baudon.n.i6,
to. 1. Aft. j ?.
Ben.p. ; ; ; .
Martyr. R. 13.
■Aug.
Deglor. conf.
c. io 6,