
Bifidib. xix.».
3?.». 48.». ¿7,
xix. eivit. c.19.
V I I.
Solemnitez des
offices.
ffîfi.liv.v 1.H.3 5.
Hift. liv-. xv 1 r 1«
»»!<>. l.xum. i6<
Moeurs Chr. n,
39.40. hifti
l. XXXVI.W. 15.
tel a du zele & de la prudence,qui n’a pas le don de la parole. La
fidélité, l’aifiduité & la force du corps fuffit pour un portier ou
un facriftain ; la charité & ladiferetion fuffit pour un diacre, & ne
fuffit pas pour un prêtre, fans la fcience. Au contraire, un prêtre
fça vant, pieux, éloquent, peut n’avoir pas la force & i’induitrie
neeeflaire dans des affaires. Les évêques ne faifoient pas les ordinations
pour gratifiet les particuliers > mais afin que l’églife fut fervie ;
ainfi il ne faut pas s’étonner, s’ils laiffoient chacun à la place qui
lui convenoit le mieux. S’ils les avançoient à un ordre fuperieur
c’étoit à mefure qu’ils en devenoient capables. Un jeune homme
n’étoit que le&eur : mais après avoir fait'progrez dans la fcience
& la pieté, il devenoit prêtre.Un diacre avoit commencé par être
acolyte ou portier.
C e n’étoit pas le particulier qui fe prefentoit pour demander
l’ordmation, comme il eût demandé le baptême ou la penitenee*
C ’étoit ¡«peuple, qui demandok l’ordination de celui dont il con-
noiffoit le merite , ou l evêque qui le choiiîiToit du confentement
du peuple. Le particulier étoit fouvent ordonné malgré lui ::
vous en a v .z vu plufieurs exemples. Saint Auguilin , Paulinien
frere de faint Jérôme, faint Paulin de Noie, & tant d’autres. Il
en étoit comme des évêques.Onchoififfoit les Chrétiens les plus
parfaits: par confequent les plus humbles & les plus défintereflcz »
qui nefongeoient qu’à fe ca ch v r ,& à fe preferver des tentations,
à goûter en (îlence la beauté des veritez éternelles, à s’unir à Dieu
par la priere. Il failoit leur faire violence, pour les tirer de c î
repos, & le s obliger à rentrer dans l’aâion extérieure & le commerce
des hommes, en remédiant à leurs mifères. L ’amour de p
vérité, dit faint Auguflin, ne cherche qu’un faint loifir : mais la
neecifité de la chanté fe charge d’affaires juftes.
L ’utilité de ce grand nombre d’officiers, & de leurs ordres diffe*
rens, paroiffoit dans les affemblées de religion, & principalement
au faint facrifice. Car on ceiebroit pour l’ordinaire, avec toute
la folemnité poffible» Vous avez vû quelques occafions , où on
faifoit l ’oblation en particulier & avec moins de cérémonies;
Saint Cyprien parle de celles qui fe faifoient dans les priions des
martyrs, & veut qu’il n’y ait qu’un prêtre & un diacre : montrant
combien le miniilere du diacre étoit jugé neceffaire. Vous avez vû
faint Ambroifc celebrer à R om e , dans une maifon particu.iere; &
faint Grégoire de Nazianzc le pere, même dans fa chambre. Voilà
des mettes particulières bien anciennes : mais il faut convenir, que
ces occafions n’étoient pas fréquentes , que la mefie ordinaire
étoir folemnelle; c’eft-à-dire, que tous les prêtres ou les évêques*
qutfe trouvoient au même lieu, s’aflembloient en une églife avec
tour le refte du clergé & du peuple ; & concouraient tous à un«
mêmeaftion, de la maniéré que j ’ai décrite.
On ne croyoit pouvoir jamais aflez honorer le fervice divin .
l ’adminiftration des facremens, & particulièrement i'euchariftie,
où Jefus-Chrift fe rend lui-même prefent.Delàvenoit la magnificence
des églifes dont je vous ai donné quelques deferiptions :
la multitude des vafes d’or & d’argent : l’abondance du luminaire &
des parfums. Le grand nombre d'officiers, portiers, menfionaires, Hi/ï./lx ».j.xr.
facriftains, treforiers : pour garder les vafes fa c re z ,& les égliies 45-54- xn. io .
même, les orner & les tenir propres. Tout cela netoit point
difficile, même dans les villes mediocres ; quand il n’y avoit
qu’un leul fervice, & que tout fe ralfembloit en un même lieu.
Rien n’étoit plus propre à donner au peuple & aux hommes les
plus greffiers, une haute idée de nosmifteres. Les payens mêmes
convenoient , que ce facrifice , qu’on leur cachoit avec tant de
foin, étoit quelque chofe de grand : puifqu’on le préparait avec un
fi grand appareil. D'ailleurs l unité des prières & de lacrifice, marquoit
mieux l unité de Dieu , & la communion des faints. Queft
l ’on eil en peine comment tout le peuple pouvoit affilier à unfeul
o ffic e ,il faut s’en rapportera une expérience de plufieurs fiecles,
carun ne dira pas, que le nombre des Chrétiens ne fut grand,
au m o i n s dès le quatrième. Il eft v rai, que l’on ceiebroit pliifieurs Epi¡{ rlmeffes
de fuite dans la même églife, quand il étoit befoin, comme le Diofc.nl.ti.
témoigne faint Léon.
Après l’euchariftie, rien netoit plus iôlemnel, que l’adminif-
tration du baptême, refervé à deux jours de l'année, précédé de
longues préparations , accompagné de tant de prières & de cérémonies,
dont nous gardons encore la formule, conféré dans un
baptiitaire magnifique, avec des vafesprecieux.Tout cela necon-
tribuoit pas peu à faire concevoir l’importance de cette aétion ; &
à rendre le lacrement venerable, à ceux qui le recevoient , aux
fideles qui en étoient fpeélateurs , & aux infideles qui en enten-
doient parler. _ iv III.
Il en étoit de même à proportion de la penitenee. Je vous ai pénitences,
rapporté non feulement les canons Penitentiaux , mais plufieurs Mxurj. chr. rr.
exemples de la maniere dont ils étoient mis en pratique. Vous en 1 ¡ . hiiï.Uv.'/.n.
avez été fans doute étonné ; particulièrement de ce que les plus
anciens canons font toujours les plus rigoureux; & que du tems ” ‘+ j ;'_ ¡6 ¡¡v¡¡_
même des perfecutions, ce n’é toit point par l’indulgence, mais par XIX. n. j i .
la feverité des peines , que l’on prétendoit reteñirles foibles. C e pendant,
dès là que les canons les plus anciens font les plus fe-
veres , il faut conclure , que cette feverité venoit de la tradition
des apôtres :c ’eft-à-dirè de Jefus-Chrift; 8c par confequent , que
c’eft notre faute, fi elle nous paraît exceffive.
Mais, direz-vous-, tenir des gens en penitenee pour un feul peché
, des quinze & vingt ans, & quelquefois toute leur vie ; les.
b iij