
A n . 616.
"Martyr* R.
f . Sep.
X'VII.
figlife d'An-
-gleterre.
Beda 11. hiß.
.c, 5. & efit.
Martyr* Rom*
2.4. Febr* Roll*
]>ag* 47°*
186 H i s t o i r e . E c c l e s r À s T imj E :
faint Auftrene évêque d’Or leans , qui formèrent
leur neveu dans la clericature. Il fucceda l’an 609. à
Artemius archevêque de Sens, & mourut à la terre
de Brinon | qui appartient encore à.fon églife : mais
il fut rapporté à Sens , & enterré, comme il l’avoir
ord onné , aux pieds de fainte Colombe. Sa mort arr
iva vers 1 an 6%$. le premier de Septembre, jour auquel
l’eglife honore fa mémoire.
Cependant la nouvelle eglifo d Angleterre fut
violemment ebranlce. Le roi Edelbert mourut l’an.
Ci c. la Vingt-uniéme année depuis lamiffion de faint
A u gu f t in , après en avoiforegné cinquante-fix il
eft compté entre les Saints, & l’églife honore fa mémoire
le vingt-quatrième de Février, qui fut le
jour de fa mort. Il fut enterré dans la galerie de
faint Martin , de l’eglife des apôtres faint Pierre Ss
faint Paul à Cantorberi.; & çe fut aufii la fcpuÎ-
ture de la reine Berthe fon époufe. Il fit des loix
pour fon peuple, qui commehçoient par les amendes,
contre ceux qui auroient dérobé quelque chofe
a l’eglife, a l’é v ê q u e , ou à quelqu’un du clergé.
Son fils Ebdald lui fucceda dans le royaume de
Cant : mais il étoit encore payen & déréglé dans
fes moeurs, jufqu’à entretenir la femme defon pere
Son exemple fut une occafion cfapoftafie à ceux
qui n’avoient embraffé la religion Chrét ienne, que
par complaifance pour fon pere, ou par crainte: Sç
ils retournèrent a l’idolatrie & à la débauche. Mais
le nouveau roi , en punition de fes crimes, étoit
louvent aliéné de fon efprit, & tourmenté du dé-
mon,
L i v r e T r e n t é -S e p t i ’e m é . 1A7
Sabereth ou Saba roi des Saxons Or ien tau x ,
mourut vers le même tems , huilant fes trois fils,,
qui étoient demeurez payens. Ils commencèrent à
exercer publiquement l 'idolâtr ie, qu’ils avoient un
peu interrompue de fon vivant , ôc donnèrent pleine
liberté à leurs fujèts- de fervir les idoles. Comme
ils voyoient Mellit évêque de Londres., diftribuer'
au peuple dans l’églife l'eiichariftie à la fin de la
mené : ils lui difoient: Poutquoi ne nous donnez-
vous pas auflrce pain blanc ,qu e vous donniez à notre
pere Saba-, &c que vous continuez encore à donner
au peuple? Il leur répondit : Si vous voulez
etre lavez dans cette fontaine, ou votre pere l ’a
é t é , vous pourrez participer comme lui à ce pain
fàcre ; autrement il eft impoffible. Nous ne v o u lons
p o in t , dirent-ils, entrer dans cette fontaine ,
nous n'en avons que faire : mais nous voulons manger
de ce pain. Et quoique l ’évêque leur pût dire
pour leur fake entendre qu’il falloir être purifié ,,
avant que de participer au faint facrifice, ifs entrèrent
en fureur, & lui dirent enfin : Si vous ne voulez
pas nous contenter dans une chofe fi . facile
vous ne demeurerez.plus dans notre province. Et
ils lui ordonnèrent de fortir de leur royaume avec
les fiens. O n voit ici que le fecret des myilercsne
s’obfervoit • plus alors ; & l’on voit auifi l ’incon-
venient d’avoir négligé cette difeipline. L’évêque
Mellite ainfi chaiTé , paifadans le royaume deCanr ,
pour confolter avec les évêques Laurent & Jufte ce
qu il avoit a faire ; & ils conclurent tous trois, qu’il
' valoit mieux retourner en leur pais : pour y fervir