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4 C 6 H i s t o i r e E c c i e s i a s t i q u e .
Enfuite le primicier Theophylaéte dit : iT y a
plufieurs a b b e z , prêtres & moines Grecs à la porte
de la fale , dont les uns demeurent depuis plufieurs
années en cette ville de Rome ; les autres font arrivez,
depuis peu. Ils entrèrent par l’ordre du pape ,
ôc on lut leur requête ; où ils parloient au nom de
tous les moines Grecs,qui étoient à Rome, & mar-
q u o ien t, qu’ils avoient paiTe en Afrique. Ils de-
mandoient que l’on condamnât non feulement les
dogmes , mais les perfonnes : foûtenant que telle
c i l la loi de l’églife, quand il y a une accufation par
écrit & perfonnel. Ils ajoûtoient : Nous demandons
au ffi, que vous anathematifiez le T y p e , qui
vient d’être fa it à la fuggeftion importune de Paul,
dépofé par vôtre predeceifeur Théodore de fainte
mémoire. C a r en ce T y p e on fait Jefus-Clirift fans
opération & fans volonté : c’çft-à-dire fans entendement
, fans ame , fans m ou v em en t, comme les
idoles des payens. Confirmez donc la do&xine catholique
: enfeignant deux opérations en Jefus-
C h r i f t , & deux v o lo n te z , comme deux natures ;
& fçaehez, que fi vous décidez autrement, ce que
nous n.c pouvons c ro ire , nous prateftons que nous
n ’y prenons point de part. Et pour nôtre entière
fureté, nous vous prions de faire traduire en G r e c ,
avec toute l’exaétitude poihble , tout ce que vous
faites & décidez prefentement : afin qu’après en
a vo ir pris connoifl'ance, nous puilîions y donner
nôtre confentemcnt. I l eft remarquable que ces
abbez ne prétendent pas iouferire aveuglement à la
décifion des évêques ni du pape,encore qu’au com-
L l V R E T R E N T E-H U I TI E*M E J 46 f
mericement de leur requête , ils reconnoiiFent le ~ f 8
faint fiege pour le ch e f de toutes les églife s, dont N- ¿ 4 9 -
tout le monde attend la d écifion. Cette requête eft
fouferite par cinq abbez & trente-deux moines,entre
lefquels il y a plufieurs prêtres & plufieurs diacres.
Le premier eft Jean , prêtre tk abbé du mo-
naftere de faint Sabas enPàleftine j le fécond,Tha-
laifius abbé de faint André des Arméniens â Rome.
Après la leéture de cette requête, Deufdedit évêque p. no.
deCaillari,remarqua q u e lle co n ten o itu n e a c cu ia -
tion formelle contre Cyrus,Sergius, Pyrrus & Paul,
& une confeffion de fo i orthodoxe dès deux vo lontez
& des deux opérations ; & ordonna qu’elle fût
inferée aux a£bes.
Le primicier Theophylaéfce ayant reprefenté, ?•
qu’il y avoit dans les archives de l’églife R om a in e ,
plufieurs requêtes prefentées au faint fiege contre
C y ru s , Sergius & leurs adherans : le pape en ordonna
la leêture ; & premièrement de celle que
Sergius archevêque de Chipre avoit prefentée au î«?.».h-
pape Théodore en <143. puis des plaintes portées> »w-c.
au même pape en 6 4 6. par les évêques d’Afrique.
Toutes ces pièces furent inférées aux a êtes ; & le?, «.s.
pape faint Martin ajoûta : C ’eft aifez de plaintes s*?. ». 41-
contre les coupables. Car le tems nous manque-?->4»-«j‘ .
■ r o i t , fi nous voulions produire toutes celles qui'^“ 0-1’*
nous ont été portées par les Catholiques. Mainte^
nant il eft tems d’examiner canoniquement les
écrits de chacun des accufez. C ’eft ce qüe nous
ferons dans la felfion fuivante. A in fi finit la féconde.
N n n ij