
< ? i4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ne quitta pas pour gouverner le monaftere de Jointures
, mais il fe contenta de mettre un prieur à ce
dernier. Dans fa vieilleffe, il fubiiftoit encore du
travail de fes mains : il y gouverna jufques à trois
cens m oin es, & ne mourut que l’an 70 7 .
a s *, te. 1 . 1 • Saint Claude archevêque de Befançon , après
avoir gouverné cette églife pendant fept ans, fe retira
vers l’an 681. au monaftere de C o n d a t , qui
portoit alors lé\nom de faint O y a n , c’e ft-à-dire
n P}9.,v' x x lx faint Eugende fon troilîéme abbé mort vers l ’an
Ac?/*te.t. p.sjo. j i o . faint Claude y ayant vécu cinq ans,en fut élu
abbé en 686. & s’addreiTa au roi C lo v is [II. pour
faire rendre au monaftere des revenus qu’il avoit
perdus. Il vint à Paris pour cet effe t, & obtint du
roi les lettres neceffaires. Il mourut la quatrième
année de Childebert II. c’eft-à-dire l’an 698. L ’abbaye
de C ond a t n’eft plus co n n u e , que fous le
nom de faint Claude : on y garde encore fon
corps en tie r , & c’eft un pelerinage célébré. L ’é-
R' 6 ^’honore le iîxiéme de Juin : faint Hid ulfe
l ’onziéme de Juillet : faint D e od a t, connu dans le
païs fous le nom de faint D i é , le dix-neuviéme
de Juin ; & faint Gombert le vingt-uniéme de
Février.
L ’archevêque Théodore ayant pris poffeffion de
fon églife de C an to rb e ai, parcourut toutes les ha-
x l 1 v. bitations des A n e lo is , étant accompagné de l ’abbé
Eglife ¿'Angle- . . . - 1 C I • a r i t
terre. Adrien. 11 rut tres-bien reçu , & favorablement
sed* iv. hifl. é co u té , & établit par tout un bon ordre de vie, &
l’ufage de l’Eglife Catholique dans la célébration
de la pâque. C e fût le premier archevêque à qui
L i v r e t r e n t e - n e u v i e ’m ê . 615
toute le g life Anglicane fe fournit ; & le principal
auteur de cette école célébré, dont fortirent depuis
tant de grands hommes. Car comme Théodore &
Adrien étoient inftruits, non feulement de la feien-
ce eccleiîaftique, mais encore des lettres humaines-,
ils affemblerent un grand nombre de d ifciple s,
qu’ils inftruifoient tous les jours. Ils leur expli-
quoient l’écriture fa inte, & leur enfeignoient l’af-
tronomie, l ’arithmetique eccleiîaftique, c’eft-à-dire
le compute ou calcul pour trouver la pâque, & la
compofition des vers Latins. Plufieurs apprirent le
Latin & le Grec, auffi parfaitement,que leur langue
naturelle. Jamais ta Bretagne n’avoit vû de tems
plus heureux depuis l ’entrée des A ng lois . Leurs rois
étoient fi braves,qu’ils faifoient trembler toutes les
nations barbares ; & fi C h ré tien s , que tous leurs
voeuxéroient pour la joy e celefte,qui venoit de leur
être-annoncée. C eu x qui vouloient s’inftruire dans
les faintes lettres, trou voient facilement de fçavans
maîtres; & le chant eccleiîaftique,connu jufques-là
dans le feu 1 païs de C a n t , commença à'être enfei-
gné dans toutes les églifes des Anglois .
Théodore dans les vifites , corrigoit tous les
abus, & ordonnoit des évêques aux lieux convenables.
Comme il trouva le fiege de Rocheftre vacant
depuis lon g -tem s , il y établit Porta, ordonné prêtre
par faint V ilfr id . C ’étoit un homme fimple ,
mais bien inftruit de la difeipline de l ’é g life , & du
chant Rom ain , qu’il avoit appris des difciples de
fiiint Grégoire. ...... v.'s.vuf. per.
Théodore rétablitVilfrid lui-même dans fon fie-.