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T.Epi/k 15.16,
X L V.
Affaires de
Gaule.
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1 1 4 H i s t o i r e E c c l î s i a s t i ^ u s .
Jean prêtre de Calcédoine , fa t acculé de l ’hcrc-
fie des Marcianiftes , 8c le patriarche de C .P . lui
donna des juges : devant lefquels fes accùfateurs.
étant interrogez quelle étoit cette héréfie , avoüe-
rent qu’ils n’en fçavoient rien. Le prêtre Jean de
fon coté , déclarait qu’il étoit catholique , 8c pré-
fenta aux juges fa confeihon de foi : mais ils ne laifle-
rent pas de le condamner. T o u t cela fut prouvé
au concile de Rome , par les aèfces du procès , & fa
prafeifion de foi rapportée , qui fut trouvée orthodoxe
: c’eft pourquoi le pape faint Grégoire caffa le
jugement rendu par les ju g e s , que le patriarche de
C. P. avoit commis v 8c renvoïa le prêtre Jean ab-
fous. C ’ell ce qui paraît par les lettres écrites en
fa faveur au patriarche, à l’empereur ôc à T h e o -
û i f te parent de l’empereur. Dans la lettre à l'empereur,
ces paroles font remarquables: N e pas croire
celui qui profeffe la v é r i té , ce n’eft pas détruire
une héréfie, mais l’établir. Il faut auffi remarquer
cet a&e de juril’diction du pape , fur le patriarche
de C. P. dans le tems où il fe difoit évêque univer-
fel : car le patriarche s’y foûmcttoit ; puifqu’il en-
voïoit fes députez , avec des lettres 5c les pièces du
procès.
Peu de tems après le concile de R om e , faine
Grégoire écrivit à faint Virgi le d’Ar le s , lui accordant
le vicariat des Gaules, 8c le pallium. Il lui
recommande en même tems la réformation de
deux abus , qui regnoient dans les Gaules 8c la
Germanie ; la fimonie Sc l’ordination des Né op h y tes
: c ’eft-à-dire, des laïques, que l ’on élevoit tout
L i v r e T r e n t e - C i n q ü i e ' m e .
d’un coup à l’épifcopat , fans avoir mené la vie
cléricale, il conclut ainfi fa lettre : Nous vous fai-
fons notre vicaire dans les églifes de l ’obéïffancq
du roi Childebert , fans préjudice du droit des métropolitains.
Nous vous envolons auifi le pallium
dont vous ne vous fervirez que dans l’é g l i fe , &c
pendant la melfe. Si quelque évêque veut faire
un grand v o ïa g e , il ne le.pourra fans votre per-
miifion : s’il furvient quelque queftion de f o i , ou
quelque autre affaire difficile , vous affemblerez
douze évêques pour la juger. Si elle ne peut être
déc idé e, vous nous en renvoïerez le jugement. Il
écrivit aux evêques de Gaule , Sc au roi Childebert
a nieme fin , le douzième d’A o û t , indiétion treiz
ième , l ’an 59 j.
Childebert regnoit dans l’Auftrafie , qui s’éten-
doit fort avant au delà du Rhin : c’eft pourquoi
faint Grégoire joint ici la Germanie à la Gaule,
Depuis un an Childebert étoit devenu roi de Bourg
ogne , par le décès du roi Gontran fon oncle ,
qu i eft compté entre les Saints ; 6c en effet il témoigna
toujours un grand zèle pour la religion. Il
fonda 6c dota magnifiquement le monaflere de
faint Benigne a Dijon , 6c celui de faint Marcel à
Challon : il fit tenir plufieurs conciles : il étoit fort
oppofe aux ordinations f imoniaques, comme il té-
moigna après la mort de faint Remi archevêque de
Bourges, en 584. A l’occafion de la maladie con-
tagieufe , qui affligea fon roïaume en 588. il fit célébrer
des prières 8c des procédions publiques, accompagnées
de veilles 6c de jeûnes au pain & à l’eau, 11
A n. j9 j .
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