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njftcres, de France & d’Italie ; & lifo it aflidûment
les règles de faint Baffle, de faint Macaire, de faint
Benoît & de faint Colomban. Enfin il refolut de
fonder un nouveau monaftere ; & obtin t pour cet
effet du roi C io v is , & de la reine fainte Batilde, la
terre nommé alors Gemmetique , aujourd’hui Ju-
mieges ; & y bâtit l ’ab ba ye , qui en porte encore le
n om , dans le diocefe de Roüen , à trois lieues de
Fontenelle. C ’étoit environ I’a n 6 j4 . faint Filibeft
mit d’abord à Jumieges foixante & dix moines,mais
il y en eut bien-tôt fept fois autant, c’eft-à-dire prés
de cinq cens.
C ’eft environ le tems de la tranfiation des reli-t
ques. de faint Benoît en France. Leodebode ahbe
b de faint Aign an d’Orlcans'fonda le monaftere .de
Fleurv fur Loire : dont l’abbé Mummole lifant un
jour dans les dialogues de .faint Grégoire, la pré-
diéfcion de faint B en o ît, touchant la ruine de fon
monaftere du mont C a lf in , conçut le deffein de
faire apporter fes reliques.. Il en vo ya pour cet effet
un de les moines nommé A igu lfe , à qui fe joignis
rent des hommes venus d u M an s , qui paffoient à
Fleury, dans le même deffein d’aller en Italie, pour
en apporter des reliques.' .Etant arrivez au mont
Caf f in, ils cherchèrent fi bien dans les ruines du
monaftere abandonné depuis plus, de foixante &
dix ans, qu’ils trouvèrent le tombeau, où.repo-
foient enfemble , les corps de faint Benoît & de
fa foeur fainte Scholaftiquç. Ils les apportèrent à
F le u r y , où les os de faint Benoît furent mis avec
grande folemnité dans le g life de faint Pierre : &
L i v r e t r e n t e - h u i t i e jm e . 4 py
ceux de fainte Scholaftique emportez au Mans : où
l evêque faint Berar les mit dans un monaftere de
fille s , qu’il avoir fondé. Cette tranfiation de faint umi.r. u.JkI.
Benoît fe fit l’onziéme de J u i lle t , auquel l ’ég li-
fe en célébré la mémoire , & comme l’on croit
l ’an <>53.
Vers le même tems, faint Emmeran ou Heime- saintEmmeran
rane quitta là Gaule ; pour alla prêcher la fo i en Ratiibo"lie-
Bavière. Il étoit né à Poitiers ; & setant donné
Dieu dés fon en fan c e , il fut ordonné évêque dans 6^ -a-
la même province d’Aquitaine : mais on ne fçaitpas
de quel iiege. A y an t appris que les peuples de Pannonie
étoient encore idolâtres, il prit la refolu-
tion d’y. aller. Il mit donc un autre évêque à fa
p la c e , quitta fon p a ïs , fa famille & fes biens,
qui étoient grands : paffa la Loire & le R h in , &
entra dans la Germanie. Comme' il ne fça voit pas
la langue, un prêtre nommé V ita l lui fervoit d’in -
terprete. Il alla jufqu’à Ratiibonne , où réfidoit
T h e o d o n , duc ou gouverneur de Bavière, pour le
roi Sigebeït I I I . Saint Emmeran lui communiqua
fon deffein d’aller prêcher la fo i aux Avares ; & s’il
étoit b e fo in , fouffrir le martyre. Th eod on lui dit :
Nous fommes en guerre continuelle avec ces peuples
, tous les environs de la riviere d’Ens font ravagez
: enforte, qu’il n’y a aucune fureté d’y paffer,
quelque fauvegarde que l’on puiffe avoir. Je vous-
prie demeurez ici : après avoir oui vos faintes inf-
t ru& io n s , je ne confentirai point que vous nous
quittiez. Soyez nôtre év êq u e , ou fi vôtre humi-
lk é ne le permet pas, gouvernez comme abbé les