
$66 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e ;
“ évêques ne doivent pas emploïer les moines à des
633- travaux ferviles pour leur p ro f it , reduifant les mo-
'■ pjg nafteres prefque à des métairies. Ils ne doivent s’y
attribuer que ce que les canons leur donnent ; d’exhorter
les moines à la v e r tu , établir les abbez 8c les
autres officiers, & faire obferver la réglé. Ceu x qui
iè trouvant en p é r il, ont reçu la penitence, fans con-
feifer aucun crime particulier , mais en général fe
reconnoiffiant pécheurs | ceux-là pourront entrer
dans le clergé. Mais non pas ceux qui en recc-
vant la penitence auront confelfé publiquement un
f.j;. pecbé mortel. Les penitens qui rentreront d’eux-
mêmes dans l ’état commun des laïques, feront remis
en penitence par l’évê.que ; 8c s’ils la quittent
encore ou refufent d’y rentrer, ils feront traitez
comme apoftats , 8c anathematifez publiquement.
(.¡s. I l y avoit encore des veuyes confacrées à Dieu par
une profeffion publique, où elles changeoient d’habit
en prefence de l’évêque, fans entrer en communauté.
On les appelloit fandimoniales ou religiett-
fe s , & il ne leur étoit plus permis de fe marier.
c. 67. «8. (9. L ’évêque ne peut affranchir les ferfs de 1 eglife ,
s’il ne lui donne d’ailleurs de quoi l’indemnifer de
leur v a leu r , autrement fon fucceffeur les fera ren-
r. 7».71. trer en fervitude. Les affranchis des églifes lui demeureront
toûjours attachez eux 8c leur pofterité ,
& obligez aux mêmes devoirs que les patrons
ont accoûtumé de fe referver fur leurs affran-
*•74- chis. O n peut prendre des ferfs de l eglife pour les
ordonner prêtres ou diacres à la campagne : mais
i l faut les affranchir auparavant. Après leur mort
L i v r e t r e n t e - s e p t i e ’ m e . 3^7
tout leur bien reviendra à l’églife : 8c ils ne p o u r ron t -------------
porter témoignage contre e lle , non plus que les af- ^ N> 633*
franchis. L ’églife prendra la proteéhon des affran- c-71,
chis des particuliers, qui les lui auront recommandez.
O n ne peut ordonner clercs les affranchis, fi '■ ?>•
leurs patrons ne leur remettent tous les devoirs.
On ne contraindra point déformais les Juifs à c-|$
profeffer la fo i, qui doit être embraffée volontairement
8c par la feule perfuafion : mais ceux qui ont
été contraints à fe faire Chrétiens du tems du roi
Sifebut : parce qu’ils ont déjà reçu les facremens :
fçavoir le baptême, l ’onétion du faint chrême, le
corps 8c le fang de N . Seigneur, il faut les contraindre
a garder la fo i qu’ils ont reçue par fo r c e , de peur
qu’elle ne foit expofée au mépris, 8c le nom de Dieu
blafphemé. Perfonne ni clercs ni laïques ne don- js.
nera proteélion aux Juifs contre les intérêts de la
f o i , fous peine d’excommunication. C ’eft qu’il y
avoit même des évêques, qui fe laiffoient corrompre
par leurs prefens. Les Juifs apoftats perdront les wefclaves
qu’ils auront circoncis, 8c on les mettra en
liberté. Tous les enfans des Juifs feront feparez de '■6-
leurs parens 8c mis dans des monafteres , ou avec
des perfonnes de pieté : pour être inftruits dans la
religion Chrétienne.
Le dernier canon du concile de T o lede regarde i-
l ’obéïifance dûe aux princes, 8c pour le bien en- prince,
tendre, il faut fçavoir comment le roi Sifenand étoit
parvenu à la couronne. Sifebut étant mort en £ n . mdeS.c.7}.
eut pour fucceffeur Recarede fécond fon f i l s , qui
ne régna que trois mois. Après fa mort les Goths