
j<î H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
que étonné lui envoïa de braves g e n s , pour fçavoir
c e qu’il vouloit dire. Le plus confiderable d ’entre-
e<ux fe bailfa devant l’impofteur , comme pour lui
baifer.Jes genoux. L’impofteur commanda qu’on le
prît ôc qu’on.le dépouillât : mais celui-ci tira fon
épée , tual’impof teur, ôcle mit en pièces. Auffi-tot
tous fes feèfateurs fe diffiperent. On prit la preten-
d.uë Mar ie , 6c,on la mit à la tor ture, où elle découvrit
tous les preftiges.de l’impofteur, Toutefois ceux
qu’il avoit feduits ne fe défabuferent p o in t , 6c foû-
tinrent toujours qu’il étoit l e C h r i f t , 6c elle Marie ,
qui avoit une partie de la divinité, il y eut par toutes
les Gaules des impoileurs femblables, accompagnez
de femmes, qui faifant les folles, publioient que
ç’étoient des faints.
C ’eft à cette année 591. feiziéme du roi Childe-
b e r t , que Grégoire de Tours finitfon hiftoire :mais
il vécut encore quatre ans. Il étoit de petite taille,
mais de grande vertu, On lui attribue plufieurs
miracles, qu’il r.apportoit à faint Martin 6c à d’autres
faints, dont il portoit toujours fur lui des reliques.
Des voleurs qui avoient pillé l’églife de faint
M a r t in , aïant été pris , il craignit que le roi Chi l-
peric ne les fit mourir , Ôc lui écrivit pour leur fau-
ver la vie : vû qu’il ne les accufoit pas , lui a qui
cette pourfufte appartenoit. Le roi leur fit grâce ,
mais il fit rendre foigneufement tout ce qu’ils
avoient pris. Grégoire étoit bien inftruit de la doctrine
de l’églife., comme il paroît par plufieurs dif-
putes qu’il rapporte lui-même : contre deux Ariens
Ag i lan ôc Oppila , contre le roi Chilperic , qui
donnpiç
L i v r e - T r e n t e - C i n q u i e’me. ■ 57
donnoit dans le Sabellianifme : contre un de fes v-W-c.^
prêtres, qui nioit la refurreètion. En toutes ces oc- x'
ca f ions , Grégoire emploie fort à propos les preuves
tirées de l’écriture. Dans les derniers tems de fa Vitac.t.0. :
v i e , il alla a Rome ; 6c fut très-bien reçu du pape
faint Grégoire, qui même pour honorer l’églife de
T o u r s , lui donna une chaire djor. Grégoire de v.oint.m.^1.
Tours mourut à cinquante-deux ans, après vingt -
deux ans d’épifcopat , l’an 595 le dix-feptiéme de M*rtyr.B.. iT,
Novembre , jour auquel l’églife honore fa mémoire.
Nous avons de lui plufieurs écrits. Premièrement,
ion hiftoire ecclefiaftique en dix livres, dont le premier
comprend en abrégé toute la fuite des tems,
depuis la création du monde , jufqu’à la mort de
faint Martin : dans les fu iv an s , il rapporte les faits
avec plus d’é tenduë, principalement ceux de fon
tems , y mêlant beaucoup d’hiftoire temporelle.
Sept livres de miracles : fçavoir deux de la gloire
des ma r ty r s , un de la gloire des confeifeurs, quatre
de faint Martin. Un huitième livre de la vie
des per-es. il avoit aufll écrit deux livres que nous
n ’avons plus ; fçavoir un commentaire fur les pfeau-
me s , 6c un traité des offices ecclefiaftiques. Le
grand nombre de miracles qu’il rapporte, marque
plus de crédulité, que de critique ; 6c ion ftile, Glor' conf
comme il reconnoît lui-même, fe fent delà barbarie
de fon fiécle.
Le pape fçint Grégoire étoit obligé par le mal- G**J'dcs
heur des tems, à prendre foin même de l’étattem- Lombards,
porel de Rome. Romain patrice 6c exarque de Ra-
y c n n e , avoit rompu la paix avec Içs Lombards,
Tome F I II, H
Greg. x. hili*
in fin e .
Greç. broloe.