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340 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
’•'■à Paris. Le premier eft celui de Solignac , où il
mit des moines tirez de Luxeu , fous la conduite
de faint Remacle depuis évêque de Mattric. L ’abbé
de Luxeu avoit inipeétion fur ce monaftere,
pour y conferver la regle : & faint E lo i obtint du
roi la terre où il étoit b a t i, comme il paroît par
l ’acte de ceifion, datté de la dixième année de D a -
g o b e r t , qui eft l’an 631. Cette communauté s’accrut
bien-tôt jufques au nombre de cent cinquante
moines de divers p a ïs , qui exerçoicnt plufièurs
métiers, & vivoien t dans une grande régularité. Saint
E lo i y donnoit tout ce qu’il p o u vo ir , & s’y vouloit
retirer lui-même , mais la providence le deftinoit
ailleurs. Après avoir bien établi ce monaftere , il
en fonda un de filles à Paris, dans la maifon que
le roi lui avoit d on n é e , où il établit une difci-
pline tres-exaéte , y aifembla jufques à trois cens
fille s , tant de íes efclaves que de la nobleife de
France , & leur donna pour abbeife fainte Aure.
Ce tte abbaye a fubfifté long-tems fous le nom
de faint Eloi : mais enfin le revenu a été uni à la
meniè épifcopale de Paris, & la maifon donnée
aux prêtres nommez Barnabites. Saint E loi fit hors
la v ille un cimetiere pour les religieufes, avec une
eglife dédiee à faint Paul, qui eft devenue une grande
paroiife. Il employa fon art, pour orner d’or &
de pierreries, les chaifes de plufièurs faints. D é faint
Germain de Paris, de faint Severin, de faint P ia t ,
de faint Quentin, de faint Lucien, fainte Geneviève,
fainte Colombe & plufièurs autres : mais il orna
particulièrement les tombeaux de faint Martin de
L i v r e t r e n t e - s e p t i e ’m e . - 3 4 1
Tours, & de faint Denis de Paris. Le roi D agobert
en fit la dépenfe, & de plus en l’honneur de faint
Martin, & à la priere de faint E lo i , il donna à le~
glife de Tours tous,les revenus publics de cette ville ,
& accorda à l’évêque le droit d’y établir le comte
par fes lettres.
Saint Eloi fit auffi plufièurs miracles. Etant à <--m-
faint Denis la nuit de la fête, il guérit par fes prières
un homme , qui avoit tous les membres retirez :
mais il attribuoit ce miracle au faint martyr. Dans
l ’églife de faint Germain à Paris , il guérit un bo i- a e .
teu x , qui ne marchoit point depuis n eu f ans : un ls.
autre à Gamaches ; ,& fur le pont de Paris un aveugle
, qui lui demanda au lieu d’aumône, de faire le
ligne de la croix fur fes yeux.
Le meilleur ami de faint E lo i , étoit faint Oiien x x x t x .
ou Audoén, autrement nommé D ad on , fils d’Au-,B“ OI1* It ie
taire ou Aldecaire feigneur François établi en Brie,
qui reçut chez lui faint Çolomban, comme il a été
dit. Il avoit un autre fils nommé A d on , & les mit s «p. n. 7.
tous deux dès leur jeuneifc à la cour du roi C io - jaanas v it a coi.
taire, où Dadon ayant fait amitié avec faint E lo i , r' JO'
conçut à fon exemple un grand mépris pour le Aud. vit# Elig.
m on d e , ¡te. prit la refolution avec fon fre re , de fe 8-
donner à Dieu. A d on l’executa quelque tems
après, & fonda dans une terre qu’il avoit fur la
Marne, le Monaftere de Joiiare, nommé alors Jo- v . s .A p u .to .i.:
trum, qu’il enrichit de fes biens,y établit une gran- A£l- Ben-t-J11-
de communauté fous la réglé de faint Colomban ,
& s’y retira lui-même. C e qui fait croire qu’il fonda
deux monafteres,un d’hommes & un de filles. Ce
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