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11 1 I Règle de faint
lijlli! Colomban.
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z z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vifiohs. Celui-ci ne fachant point le chemin , pria
Dieu de conduire les chev aux , qui marchant d’eux-
mêmes, allèrent droit au monaftere d’Anegray. D e puis
ce tenis il vint beaucoup de peuple chercher
iaint Colomban , principalement des malades qu’il
gué r idon tous. Comme il avoit accoutumé de fe
préparer aux fêtes par une folitude plus é t roi te , il
choifit pour cet effet une caverne dont il avoit chaf-
fe un ours , à fept mille ou environ d’Anegra y : 6i
il y fit iortir une fontaine par fes prières.
Sa communauté étant déjà nombreufe , il chercha
un lieu plus commode dans le même defert
pour bâtir un monaftere ; 8c trouva un château
environ a huit mille d’Anegray , nommé Luxo-
•vium, ou Luxen , qui avoit été très-fort : Se dans
le plus épais du bois voifin on voioit encore des
idoles de pierres que les payens avoient adorées.
Saint Colomban commença à y bâtir un monaftere
, qui fut bien-tbt rempli : enforte qu’il fu t
oblige d en faire un troifieme qu’ il nomma Fontaines
, a caufe de l’abondance des eaux. Il donna
a chacun de ces monafteres des fuperieurs dont il
connoidoit la pieté: i l y réfidoit tour â tour, Sc leur
fit une réglé qui a été long-tems pratiquée dans les
Gaules, ôc que nous avons encore.
Elle cft c o u r t e , Sc principalement employée â
recommander les vertus monaftiques; l’obéidance,
la pauvreté, 8ç le défintereffement, l’humi l i té , la
chaftete , la mortification extérieure 6c intérieure,
Je f i lenc e, la diferetion. Touchant la nourriture il
dit, qu'on ne la prendra que vers le foir, c’eft-à-dire
L i v r e T k e n t e - C i n q u i e ’m e : 25
à n o n e , ôc q u e l le fera pauvre : des herbes, des légumes
, de la farine détrempée d’eau , avec un petit
pain- Il faut proportionner la nourriture avec le
travail; 8c faire enforte que chaque jour on jeûne ,
on prie , on travaille 6c on life. La pfalmodie y eft- c-iainii
reglee. Aux heures du jour qui partagent le ‘
travail ; fçavoir tierce, fexte 6c none, trois pfeaumes Coim-an^ ° '
avec des verfets. Au commencement de la n u i t , ».
c’eft-à-dire , à v ê p r e s , douze pfeaumes. L ’office de
la nuit eft différent, le famedi 6c le dimanche , des
jours ordinaires, 6c félon la diverfité des faifons. *
Les jours ordinaires pendant les fix mois d’hiver ,
trente-fix pfeaumes fous douze antiennes : pendant
les fix mois d’été, vingt-quatre pfeaumes fous huit
antiennes car chacune étoit précédée de trois
pfeaumes. Le famedi ôc le dimanche pendant les
trois mois d'hiver Décembre , J anv ie r , Févr ier ,
vingt -cinq antiennes chaque n u i t , faifant foixante
ôcquinze pfeaumes : enforte qu’on difoit tout le
pfeautier en ces deux nuits. Les deux mois d’été
Mai ôc Juin douze antiennes par n u i t , c’eft-à-dire
trente-fix pfeaumes, douze à min u i t , vingt-quatre
a matines ou laudes. Les trois mois de printems 8c
les quatre mois d’automne on diminuoit ou on
?ugmentoit trois pfeaumes de femaine en femaine,
félon que les nuits augmentoient ou diminuoient.
C ’eft le meilleur fens que l ’on donne à mon avis à
cet article de la réglé de faint Colomban, qui eft
affez o b fcu r , ôc ne fe peut expliquer par l’ufage
qui ne fubfifte plus. Saint Colomban dit l’avoir
reçu de fes peres ; c’eft-à-dire des moines d’Irlande,