
<>2.8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
tête par l’archevêque Quirice : & c’eft le premier
exemple que je trouve de l’on£tion des rois. In continent
après s’éleva contre lui dans la Gaule
Na rb on o ife , un p a r t i, dont le ch e f fut Ilderic
comte de Nifm e s , avec Gumilde évêque de M a-
gu e lon e , & un abbé nommé Ranimir ou Ramir.
Ilderic ne pouvant attirer à fa revolte Aregius évêque
de Niim e s , le chargea de chaînes, & l ’envoya
chez les Francs : puis il mit à fa place l ’abbé R a mir.
Mais fon élection ne fut confirmée ni par
l'autorité du prince, ni par celle du métropolitain ,
& il fut ordonné par deux évêques feulement, encore
étoient-ils étrangers.
Le roi Vamba averti de cette re vo lte , envoya
pour ' la reprimer le duc P a u l, qui fe révolta lui-
même. Argebad archevêque de Narbonne., vo u lut
lui en fermer les portes : mais Paul le p ré v in t,
fe rendit maître de la ville , prit le titre de r o i, &
fe déclara ch e f de tout le parti. Le roi Vamba
vin t en perfonne contre lu i , & reprit toutes fes
places,mêmeNarbonne. L evêque Gumide voulut
fe défendre dans Maguelone ; mais voyant qu’il
feroit affiegé par terre & par m e r , il l’abandonna,
& fe retira dans Nifmes avec P a u l, qui y fut affie-
gé & pris. Ne pouvant plus refifter, il envoya vers
le roi V amba l ’archevêque de Narbonne : qui après
avoir offert le faint facrifice l ’alla trouver revêtu
des mêmes habits dans l'efquels il avoit célébré ,
& s’étant profterné il demanda la vie des coupables.
Le roi fe laiffa toucher à fes prières. Il fit
rendre aux éghfes tous les vafes fa c re z , que Paul
A N. C ’
lia. f. 831.
te- y.
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L i v r e t r e n t e - n e u v i e ’me. 6 1 7
avoit enlevez pour foûtenir les frais de la guerre :
entre autres une couronne d’o r j que le ro iR c c a -
rede avoit offerte au tombeau de faint Félix deGi-
ronne , &c que Paul avoit mife fur fa tête. Le roi
Vamba étant de retour à T o le d e , fit juger les rebelles
dans l’affemblée de la n a tion , fuivant les canons
& les loix des V ifig o ts . O n cita dans la même
fentence, le dernier canon du quatrième concile de
Tolede : & on jugea qu’ils étoient dignes de mort 5 ' lut
mais que fi le roi leur vouloir donner la v ie , ce ne XXXVIL "• !?-
devoit être , qu a condition de leur faire arracher
les yeux.
Après cette v ic to ir e , le roi Vamba fit orner la n i .
v ille de T*olede fa capitale ; &c mit fur les portes ciifdnoTac.0”'
des ftatues de marbre des fa in ts , avec des in f- te. 6. conc.p. 533.
criptions pour demander leur protection. Il y fit îçu. rac.f . %.9.
auffi tenir un concile de la province Carthaginoife
d’Efpagne,que l’on compte pour l’onziéme de T o lede.
Il s’aifembla dans l ’églife de la Vierge le
feptiéme jour de N o v em b re , la quatrième année
de fon regne 675. de Jefus-Chrift. Les évêques
s’y plaignirent d’abord de la rareté des conciles ,
interrompus pendant dix-huit ans : car le dixième s«t- ». ».
concile de To lede avoit été tenu l’an 6)6. Enfuite
ils raportent leur confeffion de f o i , qu’ils avoient
examinée durant trois jo u r s , pendant lefquels ils
jeûnoient. Suivant feize canons de difcipline : dont
le premier recommande la modeftie & la gravité c. 1.
dans les conciles, & défend d’y faire du b ru it , d’y
rire, d’y tenir des difeours inutiles, d’y difputer
opiniâtrement, & d’en venir aux injures. O n b lâ - 1. ».
K k k k iij