
54 6 H i s t o i r e E s c l e s i a s t i q u £.
d o fe , vous n’admettez point une feule opération ?
>,653.. Saint Maxime rép ond it; Et qui eft celui des doc«
teurs approuve z, qui la foûtient i Alors Theodofe
rapporta de faux palfages du pape Jules, de.faim
Grégoire Thaumaturge, & de faint A th an a fe , .&
en fit la lcéhire. Saint Maxime dit : Craignons
D ieu & n’attirons pas fa co le re, en produifant des
pafl'ages heretiques. Perfonne n’ign o re , que ceux-
ç i font d’Apollinaire : fi vous en ayez d’autres montrez
les. T h cod ofe produifit deux autres p adages,
fous le nom de faint Chryfoftomc &< faint Maxime
les ayant lus>, di t , qu’ils étoient [de Neftorius.
A u ifi-tô r T h eod ofe_brûlant de colere,fui dit ; Seigneur
moine ,, c’eft Satan qui parle par ta bouche;
Saint Maxime répondit : Ne vous fâchez pas, fci-
gneur ; & il lui montra les; mêmes parole.s dans
Neftorius. .• v
Th eod ofe dit : Dieu ferait, mon frere, que c:eft
le patriarche qui m’a donné ces palfages, & vous
dites, qu’ils font les uns d’Apollinaire ^rlesj autres
de Neftorius : puis il en produifit un de. faint C y r
ille , qui fembloit dire une opération. Surquoi
faint Maxime dit : Quelques-uns m on tren t, que
c’eft une addition de Timothée Elure. Mais qu’il
fo it de faint C y r i l le , examinons-en le.fens. C ’eft
ce que je ne vous permets pas,dit Theodofe : il faut
que vous receviez le texte tout pur. Vous nous
donnez de nouvelles réglés, dit fauit Maxime , s’il
n’eft pas permis d’examiner les paroles çle l’écriture
& des peres. Puis il. lui montra par f écriture même,
qu’il faut l ’examiner „ pour en pénétrer le fens ;
L i v r e t r e n t e - n e u V i e ’m e .
& ne pas • s’arrêter à la -iîmple le ttr e , comme les ~ ^
Juifs. A n -
Ils difputercnt encore fur les. deux volon te z & x vm . 1
les deux opérations, & levêque Theodofe fut ré-
duit à foûtenir que les peres * avoient dit : Une vo lonté
& uñe autre 5 la divine & l ’humaine, double
volonté : mais non pas deux volonte z. Sur quoi
faint Maxime dit ; Au nom de D ie u , quand on dit
une & une autre , divine & humaine , ou double,
combien en comprenez-vous;? Levêque Theodofe'
dit : Je fçai ce que je comprens, mais je ne dis pas
deux. Saint Maxime fe toürna vers les confuís, &
dit : A u nom de D ie u , quand vous entendez dire * i«-
une & u n e , ou l ’une & l ’autre, ou deux fois deux;
ou deux fojs cinq ; quelle penfée répond en vous
à ces paroles ? Ils répondirent : Puifque vous nous
avez pris à ferment, nous entendons deux par une
& une, & par l ’une & l’autre : quatre par deux fois
d c u x , & dix par deux fois cinq. L ev êq u e T h e o dofe
confus de cette réponfe, dit : Je ne dis point
ce que les peres n’ont point dit. Alors faint Maxime
prit le livre des ailes du concile de R om e , &
montra que les peres difent formellement deux v o lontez
& deux opérations. Le confuí T heod ofe
prit le liv r e , &c lut lui-même les palfages. Surquoi
lev êq ue Theodofe dit : Dieu le fçait. Si ce concile
n’avoit point condamné les perfonnes, j’aurois été
le premier à le recevoir. Mais pour ne pas perdre
ici le tems, je dis ce que les peres ont dit ; & je
reconnois tout à l’heure par écrit deux natures,
deux vo lon te z , deux opérations. V en ez commu-
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