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M o r t d e G o n -
-ftantius de M ilan
.
IX* Epi fi. 21.
190 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
nir des ve i l le s , & faire prononcer par un autre la
benediétion du c ierge, & les explications de l’évang
i le , que les évêques font à Pique. Cette lettre eft
du mois de Février <îoi.
Conûantius éveque de Milan , étant mort l'année
precedente , faint Grégoire fut fenfiblemeut
affligé : parce qu’il étoit très-vigilant à maintenir
la difeipline, ôc à défendre fa ville. C ’eft ainfi qu’il
en écrit au peuple ôc au clergé de Milan; & il ajoute,
que l ’é leûion qu’ils ont fait du diacre Deufdedi t ,
lui eft fort agréable. Mais , cont inue- t - i l , je ne
connois que fon v i fa g e , ôc non pas fes moeurs. C ’eft
pourquoi , tant pour l'intérêt de Dieu, que pour le
v ô t r e , examinez foigneufement, s’il n’y a point
dans fa vie paflee quelque reproche , qui le puiife
exclure félonies canons, & s’il eft propre pour le
gouvernement ôc le maintien delà difeipline, auquel
cas nous voulons , qu’il foit ordonné en vertu de
cette lettre.
Quant à ce que vous a écrit Agilul fe , c'étoit le
roi des Lombards, n ’en foyez point en peine; car
nous ne confentirons jamais à l’ordination d’un
homme élû par d’autres, que par des Ca tho l ique s ,
& principalement par des Lombards; il feroit trop*
indigne d’être fuccefleurde faint Ambroife. Et vous
n ’avez rien à craindre , puifque les terres de l’églife
de Milan ne font p o in t , Dieu mer c i , fous la domination
des ennemis ; mais en Sicile , & en d’autres
pais fujets de l’empire. Afin donc qu’il n’y ait
point de retardement , nous avons envoyé nôtre
notaire Pantaieon , pour faire facrer Deufdedit de
L i v r e T r e n t e - S i x i e ’m e . 191
nôtre confentement félon la coutume.
L’églife de Naples vaqua vers le même-tems ,
par la mort de For tunat ;& dans l’éleèbion du fuc-
ceifeur , le peuple fe partagea entre deux diac res,
Jean ôc Pierre. En ayant écrit au pape faint Grég
oir e , il leur répondit : Ce partage n’eft ni nouveau
, ni reprehenfible : mais j’ai appris que le diacre
Jean a une fille encore petite; ainfi il ne devoit
ni être élû, ni confentir à fon éleôtion : puifqu’il
ne s’eft pas encore affez long - tems exercé à la
continence. Pour le diacre Pierre, on dit qu’il eft
fort fimple ; & vous fçavez qu’en.ce tems, on a be-
foin dans la première place , d’un homme qu i ait
foin non-feulement du falut des ames , mais de la
fureté &c de l ’utilité extérieure de fon troupeau..
C ’eft-à-dire , que depuis la chute de l’empire en
Italie , les évêques étoient obligez de prendre part
au gouvernement temporel. Tou t le monde étoit
employé pour fe défendre des Lombards ; & les
moines n’étoient pas exempts de faire la garde aux
murailles des villes : comme faint Grégoire recon-
noît lui-même, il ajoute, parlant du diacre Pierre :
J’ai encore oüi d ire, qu’il a donné de l’argent à
ufure : de quoi je vous prie de vous informer
ex a è lement ,. ôc s’il eft ainfi ,. d’en élire un autre :
car nous n’impofons point les mains aux- ufuriers.
Si ce reproche eft faux, qu’il vienne avec le décret
de vôtre éle&ion : afin qu’en nous informant de
fa v ie ôc de fes moeurs , nous puiffions auffi con-
nokre fa capacité. Mais préparez - en encore un
autre. Car ce feroit une grande h o n t e , pour yô-
An. 601.
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M o r t d e F o r tu »
n a t de N a p lé s .
v u , Epitt».779-
vi 11. Epia» 40*